The Prague Post - Baidoa, carrefour du désespoir dans une Somalie écrasée par la sécheresse

EUR -
AED 4.1934
AFN 79.917559
ALL 94.07638
AMD 438.133103
ANG 2.04325
AOA 1046.924825
ARS 1353.051756
AUD 1.759165
AWG 2.05646
AZN 1.93516
BAM 1.960884
BBD 2.304153
BDT 139.452762
BGN 1.956443
BHD 0.430449
BIF 3397.166883
BMD 1.141685
BND 1.472003
BOB 7.885374
BRL 6.434993
BSD 1.141449
BTN 97.9952
BWP 15.32901
BYN 3.73465
BYR 22377.023858
BZD 2.292323
CAD 1.561345
CDF 3270.927419
CHF 0.934699
CLF 0.027879
CLP 1069.850009
CNY 8.225037
CNH 8.187981
COP 4690.80646
CRC 580.399639
CUC 1.141685
CUP 30.25465
CVE 110.552098
CZK 24.821938
DJF 202.900171
DKK 7.459118
DOP 67.383811
DZD 150.226309
EGP 56.699843
ERN 17.125273
ETB 153.156693
FJD 2.566793
FKP 0.844436
GBP 0.841935
GEL 3.127792
GGP 0.844436
GHS 11.699229
GIP 0.844436
GMD 82.201662
GNF 9890.728977
GTQ 8.769813
GYD 238.748972
HKD 8.956038
HNL 29.683333
HRK 7.531807
HTG 149.295751
HUF 403.368223
IDR 18606.552422
ILS 3.97811
IMP 0.844436
INR 98.087915
IQD 1495.607207
IRR 48093.475871
ISK 144.617313
JEP 0.844436
JMD 182.031929
JOD 0.809488
JPY 162.950969
KES 147.853125
KGS 99.840454
KHR 4589.573574
KMF 492.066082
KPW 1027.476979
KRW 1555.020881
KWD 0.349721
KYD 0.950982
KZT 582.424872
LAK 24660.393643
LBP 102294.965638
LKR 341.555504
LRD 226.796034
LSL 20.780828
LTL 3.371099
LVL 0.690594
LYD 6.226142
MAD 10.499914
MDL 19.697412
MGA 5160.41589
MKD 61.503446
MMK 2397.027381
MNT 4082.240327
MOP 9.224056
MRU 45.202587
MUR 52.281315
MVR 17.650896
MWK 1980.823213
MXN 21.918109
MYR 4.848758
MZN 73.078953
NAD 20.780661
NGN 1804.010535
NIO 42.01823
NOK 11.539928
NPR 156.793497
NZD 1.893319
OMR 0.438986
PAB 1.141149
PEN 4.174567
PGK 4.703167
PHP 63.644356
PKR 321.956392
PLN 4.277893
PYG 9118.680695
QAR 4.160805
RON 5.049215
RSD 117.228985
RUB 90.487954
RWF 1614.714537
SAR 4.281931
SBD 9.526149
SCR 16.231312
SDG 685.578387
SEK 10.947548
SGD 1.46878
SHP 0.897185
SLE 25.939134
SLL 23940.561559
SOS 652.470267
SRD 42.299562
STD 23630.572185
SVC 9.984974
SYP 14844.02504
SZL 20.719959
THB 37.264115
TJS 11.297789
TMT 3.995897
TND 3.40222
TOP 2.673939
TRY 44.831458
TTD 7.733983
TWD 34.200997
TZS 3063.373453
UAH 47.305743
UGX 4155.737614
USD 1.141685
UYU 47.583781
UZS 14664.942874
VES 108.284845
VND 29779.708689
VUV 137.66353
WST 3.139074
XAF 657.667806
XAG 0.033087
XAU 0.000339
XCD 3.085461
XDR 0.818345
XOF 655.326981
XPF 119.331742
YER 278.399482
ZAR 20.367213
ZMK 10276.539564
ZMW 29.471148
ZWL 367.622069
  • AEX

    3.6800

    924.01

    +0.4%

  • BEL20

    4.9500

    4507.49

    +0.11%

  • PX1

    41.1500

    7804.67

    +0.53%

  • ISEQ

    -77.8600

    11371.66

    -0.68%

  • OSEBX

    9.8900

    1579.39

    +0.63%

  • PSI20

    -36.5400

    7419.91

    -0.49%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -4.2200

    2635.12

    -0.16%

  • N150

    14.6400

    3584.62

    +0.41%

Baidoa, carrefour du désespoir dans une Somalie écrasée par la sécheresse
Baidoa, carrefour du désespoir dans une Somalie écrasée par la sécheresse

Baidoa, carrefour du désespoir dans une Somalie écrasée par la sécheresse

Sous un soleil de plomb, Salado Adan Mohamed consolide son abri de fortune, fait de branchages et de morceaux de tissu élimé. Elle vient d'arriver dans la ville somalienne de Baidoa, dernier refuge pour les habitants de cette région sinistrée par la sécheresse.

Taille du texte:

Avec ses trois enfants, cette mère de 26 ans a parcouru durant cinq jours, à pied et "sans manger", les 70 kilomètres qui séparent son village de cette grande ville située à 250 kilomètres de la capitale Mogadiscio.

Elle s'est installée à Muuri, un des 500 campements de déplacés que compte l'agglomération, où les aqal - huttes traditionnelles en forme de dôme - bricolés à la hâte se multiplient ces dernières semaines.

Ruinés, affamés, assoiffés, ils sont de plus en plus nombreux à converger vers Baidoa depuis les campagnes du sud de la Somalie, une des régions les plus durement frappées par la sécheresse qui accable la Corne de l'Afrique.

Selon l'ONU, près de 13 millions de personnes agriculteurs et éleveurs - ont faim dans cette partie du continent: 5,7 millions en Ethiopie, 2,8 millions au Kenya et 4,3 millions en Somalie, soit un quart de la population du pays.

Plus de 550.000 Somaliens ont quitté leur foyer à la recherche d'eau et de nourriture ou de pâturages pour leur bétail, un chiffre qui a doublé en janvier, selon l'ONU.

- "Nous n'avons plus rien" -

Salado et son mari ont vu leurs cultures dévorées par les criquets qui ont ravagé l'Est de l'Afrique ces dernières années. Le peu qui leur restait a été anéanti par une troisième saison des pluies inférieure à la moyenne.

"Trois chameaux morts, dix chèvres - on en a mangé certaines, d'autres sont mortes et on en a vendu quelques-unes - et cinq vaches mortes à cause du manque d'eau et de pâturage", énumère la jeune femme: "Nous n'avons plus rien".

Avec son mari et ses enfants, ils ont pris la route de Baidoa, dernier espoir de survie dans la région. Les campagnes étant sous contrôle des islamistes shebab, quasiment aucune aide ne peut être acheminée hors de la ville.

Son mari, atteint de tuberculose, n'a pas atteint Baidoa. Trop faible, il a rebroussé chemin. Elle est sans nouvelle depuis.

Même à Muuri, Salado peine à assurer un repas par jour à ses enfants. "Parfois, on a à manger, parfois pas. (...) S'il n'y a pas assez, je me sacrifie", explique-t-elle, le regard fatigué.

- Spectre de 2011 -

Depuis plusieurs semaines, les organisations humanitaires multiplient les alertes sur la dégradation de la situation dans la Corne de l'Afrique, qui fait craindre un drame similaire à celui de 2011, la dernière famine qui avait fait 260.000 morts en Somalie.

Le manque de pluie depuis fin 2020 est venue porter un coup fatal à des populations déjà éprouvées par une invasion de criquets entre 2019 et 2021 et la pandémie de Covid-19.

"On avait nos réserves habituelles de sorgho, mais on les a mangées ces trois dernières années. Elles sont terminées", explique Ibrahim Mohamed Hassan, sexagénaire aveugle qui a marché une soixantaine de kilomètres avec sa famille jusqu'au camp de Garas Goof.

Dans son village, 30 des 50 familles sont parties. "Les autres vont suivre", prédit le vieil homme en réajustant ses lunettes de soleil rafistolées avec un élastique.

- Malnutrition et maladies -

Depuis une décennie, Baidoa est habituée à accueillir de larges afflux de population. Le nombre de campements de déplacés a explosé, de 77 en 2016 à 572 aujourd'hui. En octobre dernier, la ville comptait 475.000 déplacés, soit 60% de sa population estimée entre 700.000 et 800.000 habitants.

Mais au centre médical du camp Tawkal 2 Dinsoor, l'ampleur de l'exode des derniers mois inquiète.

"Avant, on recevait environ un millier de personnes, voire moins, par mois. Aujourd'hui, nous en accueillons 2.000 à 3.000", explique Hassan Ali Amin, le responsable du centre, qui observe une recrudescence des cas de malnutrition et de diarrhées chez les enfants, ainsi que les maladies (rougeole, pneumonie...) accablant les corps déjà affaiblis.

A ce rythme, "nous craignons des pénuries d'eau et de médicaments", ajoute-t-il.

"Si la situation continue de s'aggraver, on s'attend à accueillir des milliers, des centaines de milliers de personnes", confirme Mohamednur Mohamed Abdirahman, directeur terrain de l'ONG Save The Children, qui intervient dans plusieurs campements et infrastructures médicales à Baidoa.

- "Triste et maigre" -

Abdulle Kalar Maaney, lui, ne veut pas croire au scénario tant redouté: une quatrième saison de pluies insuffisantes. Il a "grand espoir" que la pluie revienne en mars et qu'il puisse retourner dans son village.

Il est arrivé à Muuri avec sa femme et ses dix enfants en ayant perdu ses dernières possessions: son âne et sa charrette. Il comptait dessus pour gagner un peu d'argent une fois à Baidoa, mais l'âne est mort durant les 90 kilomètres de voyage et il a abandonné la charrette.

"Jamais je n'aurais pensé me retrouver comme ça", soupire cet homme élancé de 48 ans, dans sa chemise devenuetrop grande.

"J'étais gros et costaud quand j'avais mon bétail", explique-t-il: "Je suis devenu triste et maigre depuis que la sécheresse a tout tué".

T.Kolar--TPP