The Prague Post - "Dernière influenceuse de ma famille?": le meurtre d'une TikTokeuse inquiète les Pakistanaises

EUR -
AED 4.301814
AFN 77.708293
ALL 96.176014
AMD 446.924892
ANG 2.097203
AOA 1074.135394
ARS 1698.74032
AUD 1.770078
AWG 2.108444
AZN 1.991912
BAM 1.950236
BBD 2.36247
BDT 143.341038
BGN 1.955079
BHD 0.441654
BIF 3477.877376
BMD 1.171358
BND 1.512285
BOB 8.104876
BRL 6.444114
BSD 1.172958
BTN 106.59388
BWP 15.491801
BYN 3.437408
BYR 22958.617481
BZD 2.359079
CAD 1.615232
CDF 2635.555553
CHF 0.933339
CLF 0.027334
CLP 1072.249192
CNY 8.248644
CNH 8.245095
COP 4499.162784
CRC 585.330013
CUC 1.171358
CUP 31.040988
CVE 109.951301
CZK 24.352124
DJF 208.874957
DKK 7.471771
DOP 75.364979
DZD 151.627638
EGP 55.766478
ERN 17.570371
ETB 182.088389
FJD 2.670112
FKP 0.872551
GBP 0.87877
GEL 3.15685
GGP 0.872551
GHS 13.489513
GIP 0.872551
GMD 86.100851
GNF 10199.898985
GTQ 8.982373
GYD 245.399857
HKD 9.112316
HNL 30.903829
HRK 7.536638
HTG 153.611735
HUF 387.432543
IDR 19557.696563
ILS 3.773032
IMP 0.872551
INR 105.882157
IQD 1536.622469
IRR 49340.51376
ISK 148.001104
JEP 0.872551
JMD 188.262873
JOD 0.830488
JPY 182.223503
KES 151.004694
KGS 102.43541
KHR 4696.600275
KMF 491.969805
KPW 1054.235599
KRW 1732.367947
KWD 0.359502
KYD 0.977515
KZT 604.617565
LAK 25412.604561
LBP 105039.563247
LKR 363.105585
LRD 207.617653
LSL 19.697785
LTL 3.458716
LVL 0.708543
LYD 6.354896
MAD 10.733975
MDL 19.752728
MGA 5298.881924
MKD 61.532571
MMK 2460.108883
MNT 4156.475757
MOP 9.398924
MRU 46.520274
MUR 53.941062
MVR 18.050801
MWK 2033.897151
MXN 21.056371
MYR 4.7891
MZN 74.861814
NAD 19.697785
NGN 1705.356781
NIO 43.166842
NOK 11.969757
NPR 170.550408
NZD 2.028622
OMR 0.450384
PAB 1.172953
PEN 3.951227
PGK 4.986772
PHP 68.718886
PKR 328.725128
PLN 4.214535
PYG 7878.555568
QAR 4.276698
RON 5.092357
RSD 117.397841
RUB 94.202038
RWF 1707.82745
SAR 4.39328
SBD 9.562266
SCR 15.804605
SDG 704.56838
SEK 10.937063
SGD 1.513547
SHP 0.878822
SLE 27.872113
SLL 24562.796602
SOS 670.387339
SRD 45.305812
STD 24244.746356
STN 24.430299
SVC 10.263761
SYP 12951.888916
SZL 19.680933
THB 36.933012
TJS 10.779545
TMT 4.111467
TND 3.425327
TOP 2.820349
TRY 50.041619
TTD 7.957331
TWD 36.794115
TZS 2900.810779
UAH 49.466868
UGX 4176.08534
USD 1.171358
UYU 45.889075
UZS 14222.422448
VES 320.06667
VND 30847.713845
VUV 142.118205
WST 3.269295
XAF 654.090834
XAG 0.017758
XAU 0.000271
XCD 3.165653
XCG 2.113978
XDR 0.813479
XOF 654.093618
XPF 119.331742
YER 279.193074
ZAR 19.608123
ZMK 10543.631377
ZMW 26.949227
ZWL 377.176809
  • AEX

    5.2400

    940.28

    +0.56%

  • BEL20

    34.5700

    5045.25

    +0.69%

  • PX1

    -21.8900

    8084.16

    -0.27%

  • ISEQ

    -26.0000

    12972.66

    -0.2%

  • OSEBX

    17.3400

    1653.4

    +1.06%

  • PSI20

    33.0500

    8095.1

    +0.41%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -47.1300

    4087.06

    -1.14%

  • N150

    2.9600

    3701.55

    +0.08%

"Dernière influenceuse de ma famille?": le meurtre d'une TikTokeuse inquiète les Pakistanaises
"Dernière influenceuse de ma famille?": le meurtre d'une TikTokeuse inquiète les Pakistanaises / Photo: Farooq NAEEM - AFP/Archives

"Dernière influenceuse de ma famille?": le meurtre d'une TikTokeuse inquiète les Pakistanaises

"Je suis la première influenceuse de ma famille, et peut-être la dernière": depuis qu'elle a vu les milliers de commentaires justifiant le récent meurtre d'une TikTokeuse dans son pays, le Pakistan, Sunaina Bukhari hésite à abandonner les réseaux sociaux et ses 88.000 abonnés.

Taille du texte:

La semaine dernière, Sana Yousaf, 17 ans, a été abattue chez elle par un homme dont elle avait, selon la police, refusé les avances et qui rôdait depuis plusieurs heures autour de la maison de sa famille à Islamabad.

Depuis, sous la dernière vidéo partagée avec son million d'abonnés, où elle fêtait son anniversaire, les commentaires s'amoncellent: entre les "repose en paix", de nombreux "on récolte ce que l'on sème" ou "c'est mérité, elle ne respectait pas l'islam".

En les lisant, Sunaina Bukhari, 28 ans, comme de nombreuses autres internautes, s'est demandée ce qu'il allait advenir de la communauté qu'elle a construite en ligne depuis six ans.

"Dans ma famille, influenceuse n'était pas du tout un métier accepté mais j'avais réussi à les convaincre", raconte-t-elle à l'AFP, alors que TikTok traîne une réputation sulfureuse au Pakistan après des mois d'interdiction pour "immoralité" selon les autorités de la République islamique.

"Maintenant, ils ne vont plus me soutenir car cet événement traumatisant prouve qu'on n'est plus en sécurité même chez soi", regrette-t-elle.

Seules 30% des Pakistanaises possèdent un smartphone, contre le double pour les hommes (58%), selon le rapport sur l'égalité numérique(GSMA) 2025.

Cet écart, le plus important au monde, s'explique parce que "les proches les découragent souvent d'être sur les réseaux sociaux de peur d'être jugés", assure l'ONG de défense des droits numériques Digital Rights Foundation (DRF).

- "Misogynie transposée en ligne" -

Malgré tout, rappelle Farzana Bari, spécialiste des études de genre, les Pakistanaises avaient depuis plusieurs années "investi l'espace numérique pour contourner les nombreuses restrictions" imposées par une société rendue ultraconservatrice par des décennies d'islamisation décrétée par le pouvoir.

Certaines y avaient même lancé un business dans un pays dernier du classement du Forum économique mondial de l'égalité homme-femme en 2025.

Mais ces derniers mois, leurs activités virtuelles ont eu des conséquences mortelles.

En janvier, à Quetta, au Baloutchistan où la loi tribale régit de nombreuses zones rurales, un homme avait avoué avoir orchestré l'assassinat de sa fille de 14 ans pour des vidéos TikTok portant atteinte à son "honneur".

En octobre, la police de Karachi, dans le Sud, avait annoncé avoir arrêté un homme ayant tué quatre femmes de sa famille pour des vidéos TikTok "indécentes".

Des meurtres qui chaque fois ravivent le souvenir du "crime d'honneur" de Qandeel Baloch, symbole des influenceuses pakistanaises, abattue par son propre frère en 2016 sans "aucun état d'âme", avait-il dit à la presse.

Et qui remettent régulièrement en lumière "le harcèlement et les commentaires haineux omniprésent, ainsi que les risques de voir son compte piraté ou ses contenus détournés" à des fins de chantages ou d'usurpation d'identité, détaille la DRF qui incite les femmes à porter plainte, captures d'écran à l'appui.

"La misogynie de la société se transpose en ligne", résume Usama Khilji, chef de l'organisation de défense des droits numériques Bolo Bhi, alors que 80% des Pakistanaises disent avoir été victimes de harcèlement dans des lieux publics.

-"Toutes les Pakistanaises ont peur"-

Et tous les contenus sont visés, même les plus anodins: Sana Yousaf promouvait des cosmétiques ou montrait ses repas toujours vêtue d'une longue tenue couvrante traditionnelle.

"Toutes les Pakistanaises ont peur: sur TikTok ou sur un compte privé avec 50 abonnés, des hommes vont surgir dans les messages, les commentaires ou la rue où l'on vit", dénonce sur Instagram Kanwal Ahmed, à la tête d'un groupe de 300.000 femmes sur Facebook.

"Il ne s'agit pas d'+un fou+, mais de toute une culture", poursuit celle qui a créé en 2013 son espace réservé aux femmes pour qu'elles échangent librement.

Dans le cinquième pays le plus peuplé au monde où 60% des habitants ont moins de 30 ans, note M. Khilji, "de nombreuses femmes ne mettent pas leur photo en profil mais une fleur, un objet, très rarement leur visage".

Des précautions qui semblent s'appuyer sur l'expérience: ces quatre dernières années, selon les chiffres officiels, plus de 7.000 cyber-harceleurs arrêtés, seuls 3% ont été condamnés.

Alors, en annonçant l'arrestation du meurtrier présumé de Sana Yousaf, le chef de la police de la capitale, Syed Ali Nasir Rizvi, a dit vouloir envoyer un "message clair" avant sa comparution le 18 juin.

"Si nos soeurs ou nos filles veulent devenir influenceuses, professionnelles ou amateures, il faut les encourager", a-t-il dit.

U.Ptacek--TPP