The Prague Post - Dans un parc naturel du Tchad, le vif conflit homme-faune pour les agriculteurs

EUR -
AED 4.171565
AFN 80.473825
ALL 98.472412
AMD 441.923202
ANG 2.046918
AOA 1040.329678
ARS 1331.917537
AUD 1.757935
AWG 2.047156
AZN 1.988376
BAM 1.960749
BBD 2.293689
BDT 138.01836
BGN 1.957581
BHD 0.428101
BIF 3379.058536
BMD 1.135732
BND 1.474033
BOB 7.849952
BRL 6.400758
BSD 1.135967
BTN 96.006011
BWP 15.467176
BYN 3.717716
BYR 22260.339362
BZD 2.281859
CAD 1.56497
CDF 3262.957115
CHF 0.936541
CLF 0.027925
CLP 1071.607769
CNY 8.258302
CNH 8.198125
COP 4822.645736
CRC 574.454989
CUC 1.135732
CUP 30.096887
CVE 110.544014
CZK 24.905499
DJF 202.29237
DKK 7.462461
DOP 66.719576
DZD 150.470341
EGP 57.666227
ERN 17.035974
ETB 148.950794
FJD 2.555735
FKP 0.855655
GBP 0.852696
GEL 3.117547
GGP 0.855655
GHS 15.960566
GIP 0.855655
GMD 81.198406
GNF 9839.835863
GTQ 8.74916
GYD 238.365836
HKD 8.801971
HNL 29.501722
HRK 7.527288
HTG 148.265529
HUF 404.235291
IDR 18672.790384
ILS 4.075993
IMP 0.855655
INR 95.961253
IQD 1488.16926
IRR 47828.500293
ISK 145.89598
JEP 0.855655
JMD 180.184789
JOD 0.805464
JPY 163.778195
KES 146.793534
KGS 99.319439
KHR 4551.528187
KMF 493.476661
KPW 1022.156952
KRW 1583.857109
KWD 0.348226
KYD 0.946698
KZT 586.876451
LAK 24565.219201
LBP 101785.8048
LKR 340.16859
LRD 227.207475
LSL 20.911866
LTL 3.35352
LVL 0.686993
LYD 6.202656
MAD 10.53358
MDL 19.539662
MGA 5110.792397
MKD 61.480412
MMK 2384.380785
MNT 4058.227677
MOP 9.069712
MRU 45.247604
MUR 51.663984
MVR 17.501399
MWK 1969.806503
MXN 22.303889
MYR 4.839921
MZN 72.687119
NAD 20.911866
NGN 1821.316507
NIO 41.738471
NOK 11.757491
NPR 153.609417
NZD 1.903163
OMR 0.437245
PAB 1.135967
PEN 4.164849
PGK 4.609082
PHP 63.131855
PKR 319.219435
PLN 4.278455
PYG 9088.940595
QAR 4.145463
RON 4.974163
RSD 117.496563
RUB 93.97807
RWF 1603.375173
SAR 4.259087
SBD 9.49619
SCR 16.133916
SDG 682.007594
SEK 10.904562
SGD 1.468666
SHP 0.892507
SLE 25.883482
SLL 23815.705346
SOS 649.250148
SRD 41.848265
STD 23507.351089
SVC 9.940089
SYP 14766.628432
SZL 20.902943
THB 37.483114
TJS 11.75758
TMT 3.975061
TND 3.408162
TOP 2.659995
TRY 43.807734
TTD 7.703512
TWD 34.923757
TZS 3061.457684
UAH 47.430332
UGX 4161.54042
USD 1.135732
UYU 47.67032
UZS 14653.986838
VES 98.511053
VND 29534.700261
VUV 137.509714
WST 3.146972
XAF 657.622638
XAG 0.035278
XAU 0.000348
XCD 3.069372
XDR 0.821148
XOF 653.611743
XPF 119.331742
YER 277.856337
ZAR 20.889557
ZMK 10222.935368
ZMW 31.529859
ZWL 365.705112
  • AEX

    19.7500

    897.63

    +2.25%

  • BEL20

    63.7900

    4493.31

    +1.44%

  • PX1

    176.9300

    7770.48

    +2.33%

  • ISEQ

    304.9700

    10678.12

    +2.94%

  • OSEBX

    23.0500

    1510.15

    +1.55%

  • PSI20

    -26.5700

    6965.57

    -0.38%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    38.5300

    2914.04

    +1.34%

  • N150

    53.1500

    3460.15

    +1.56%

Dans un parc naturel du Tchad, le vif conflit homme-faune pour les agriculteurs
Dans un parc naturel du Tchad, le vif conflit homme-faune pour les agriculteurs / Photo: Joris Bolomey - AFP

Dans un parc naturel du Tchad, le vif conflit homme-faune pour les agriculteurs

Entre les troncs orangés des acacias de la savane, un troupeau d'une vingtaine d'éléphants, la peau brunie par la pluie battante, progresse paisiblement dans le parc national de Zah Soo, une zone protégée pour lutter contre le braconnage et la pression pastorale dans le sud-ouest du Tchad.

Taille du texte:

"Il y a autant de juvéniles que d'adultes", se réjouit Belfort Assia Blanga, chef de section de la Garde forestière et faunique (GFF), mains sur sa kalachnikov en bandoulière: "la reproduction montre qu'ils se sentent désormais en sécurité".

Ces mots sonnent comme une victoire après le massacre de 113 de ces pachydermes entre 2013 et 2019. Le parc, au coeur de la région du Mayo-Kebbi Ouest, accueille désormais la troisième population du pays avec 125 éléphants.

Toute présence humaine y est proscrite hormis celle, discrète, des gardes de ce parc de 815 km2 né d'un partenariat de 15 ans entre le gouvernement et l'ONG française de sauvegarde de la biodiversité Noé. Soutenu par l'Agence française de développement (AFD) avec 8 millions d'euros jusqu'en 2026, et par l'Union européenne avec plus de 300.000 euros.

Depuis le déploiement de la GFF, aucun éléphant n'a été braconné malgré son manque de moyens, "de munitions" et des "armes usées", selon M. Assia Blanga.

Pour autant, d'autres espèces restent illégalement chassées.

"Les villageois et les agropasteurs ciblent principalement les hippotragues noirs", une espèce d'antilope, déplore Lambert Worgue Yemye, directeur-adjoint du complexe d'aires protégées de Binder-Léré.

- pastoralisme -

Au-delà du braconnage, les gardes bataillent aussi contre le pastoralisme dans le parc. L'élevage de bœufs est l'activité économique principale dans le Mayo-Kebbi Ouest.

Et la transhumance de grands et petits ruminants, en provenance du Cameroun, du Niger et du Nigeria voisins, a un impact dévastateur sur la biodiversité à Zah Soo, selon Noé.

"Le bétail broute tout ce qu'il peut trouver sans soulever la tête", précise Lambert Worgue Yemye. "Lors de leur passage, ils détruisent également la flore en la piétinant".

Depuis l'année dernière, le parc expérimente la mise en fourrière administrative des troupeaux en divagation.

Ils sont restitués aux éleveurs après une amende. Plus de 2.600 têtes ont ainsi été conduites dans les huit fourrières installées dans les préfectures limitrophes du parc.

Sensibilisation et répression ont permis de réduire leur présence, passant de 23.500 animaux en septembre 2022 à 9.005 un an plus tard, selon Noé.

Mais elles ont soulevé le mécontentement des éleveurs.

"Lors de la consultation avant la création du parc, on nous a présenté ses avantages, mais pas les inconvénients", accuse Saidou Alyoum, 36 ans, représentant des éleveurs du Mayo-Binder. "Le parc de Zah Soo déborde des frontières de la réserve de Binder-Léré en vigueur depuis 50 ans. Nous recommandons à Noé et à l'Etat de réduire le parc".

En l'absence de compromis, les éleveurs menacent d'aller s'installer au Cameroun.

Aucune réduction du parc n'est envisageable, rétorque Noé. "Nous avions fait une consultation publique avant sa création et la majorité des signataires avait validé sa délimitation", se défend Lambert Worgue Yemye.

- compensation -

"Certains chefs de village qui ont signé les documents reviennent ensuite sur leur décision", dénonce sous couvert d'anonymat une autorité locale qui accuse: "Ils poussent la population à critiquer le parc, car certains font payer des taxes aux éleveurs transhumants étrangers pour traverser le territoire".

"La perte de pâturage pour les éleveurs a également accentué les conflits entre éleveurs et cultivateurs", complète Mamadou Houssein, 60 ans, chef du quartier Tchofol II, à Binder.

Les combats entre communautés de cultivateurs sédentaires et d’éleveurs nomades, qui font divaguer et paître leurs troupeaux sur leurs terres, font régulièrement des morts, y compris femmes et enfants, dans les quatre pays de cette région sahélienne.

Selon M. Houssein, les troupeaux d'éléphants, protégés, ravagent aussi ses récoltes. "C'est au gouvernement de nous dédommager, mais il ne fait rien", accuse-t-il.

"Nous aimerions que l'indemnisation passe directement par Noé, nous avons davantage confiance en eux qu'en l'Etat tchadien pour régler ce problème", réclame le fermier.

Noé annonce qu'en compensation des pâturages perdus, elle fournira du fourrage et prévoit de creuser quatre premières mares pour le bétail.

L'ONG mène également des actions pour l'amélioration des conditions de vie des villageois autour du parc, comme la réhabilitation d'un château d'eau à Binder ou la réfection de routes.

Elle mise aussi sur le développement de filières durables génératrices de revenus avec de premiers projets en apiculture ou dans l'extraction d'huile de savonnier. Mais le pari de Noé de développer à terme l'attractivité touristique du Mayo-Kebbi Ouest, grâce à Zah Soo, est encore incertain dans cette région en proie à l'insécurité.

U.Pospisil--TPP