The Prague Post - En Méditerranée, les poissons cherchent la fraîcheur et ça recompose nos assiettes

EUR -
AED 4.324438
AFN 82.328185
ALL 97.949419
AMD 453.271707
ANG 2.107025
AOA 1079.636914
ARS 1449.927532
AUD 1.795358
AWG 2.122186
AZN 1.990127
BAM 1.954815
BBD 2.380071
BDT 144.607168
BGN 1.955302
BHD 0.443822
BIF 3511.586629
BMD 1.177357
BND 1.500925
BOB 8.145897
BRL 6.365024
BSD 1.178791
BTN 100.508378
BWP 15.572091
BYN 3.857757
BYR 23076.197533
BZD 2.367907
CAD 1.60034
CDF 3396.675125
CHF 0.934236
CLF 0.02847
CLP 1093.644109
CNY 8.436237
CNH 8.434891
COP 4697.183555
CRC 595.092696
CUC 1.177357
CUP 31.199961
CVE 110.209492
CZK 24.624403
DJF 209.911602
DKK 7.461312
DOP 70.463613
DZD 152.811006
EGP 58.09939
ERN 17.660355
ETB 162.604613
FJD 2.634572
FKP 0.862382
GBP 0.862196
GEL 3.202678
GGP 0.862382
GHS 12.200855
GIP 0.862382
GMD 84.181539
GNF 10220.808822
GTQ 9.063435
GYD 246.625785
HKD 9.242194
HNL 30.798357
HRK 7.534265
HTG 154.780072
HUF 398.487987
IDR 19055.287849
ILS 3.930624
IMP 0.862382
INR 100.608101
IQD 1544.202579
IRR 49596.16423
ISK 142.389078
JEP 0.862382
JMD 188.32435
JOD 0.834746
JPY 169.961488
KES 152.345617
KGS 102.959991
KHR 4731.556641
KMF 492.135408
KPW 1059.578096
KRW 1605.597618
KWD 0.359353
KYD 0.982393
KZT 612.503705
LAK 25399.88359
LBP 105621.403141
LKR 353.647378
LRD 236.35096
LSL 20.645002
LTL 3.476429
LVL 0.712172
LYD 6.347722
MAD 10.576473
MDL 19.851002
MGA 5177.370399
MKD 61.514133
MMK 2472.040219
MNT 4224.807876
MOP 9.5308
MRU 46.751453
MUR 52.922057
MVR 18.128529
MWK 2044.161764
MXN 21.964892
MYR 4.973745
MZN 75.303303
NAD 20.644739
NGN 1800.6381
NIO 43.377968
NOK 11.869454
NPR 160.810958
NZD 1.941497
OMR 0.452699
PAB 1.178806
PEN 4.198286
PGK 4.866528
PHP 66.42671
PKR 334.519655
PLN 4.249107
PYG 9398.14683
QAR 4.295936
RON 5.059923
RSD 117.183551
RUB 92.839359
RWF 1693.339948
SAR 4.415489
SBD 9.815536
SCR 17.271949
SDG 706.982177
SEK 11.24715
SGD 1.499715
SHP 0.925218
SLE 26.431679
SLL 24688.592283
SOS 673.657847
SRD 43.779986
STD 24368.913178
SVC 10.314674
SYP 15308.030561
SZL 20.654334
THB 38.075993
TJS 11.428398
TMT 4.132523
TND 3.429373
TOP 2.757486
TRY 46.920697
TTD 7.986876
TWD 34.069761
TZS 3114.646199
UAH 49.220701
UGX 4228.870104
USD 1.177357
UYU 47.226214
UZS 14843.523969
VES 128.889394
VND 30817.908599
VUV 140.260432
WST 3.06316
XAF 655.624007
XAG 0.031985
XAU 0.000352
XCD 3.181866
XDR 0.815386
XOF 655.618441
XPF 119.331742
YER 285.096832
ZAR 20.707824
ZMK 10597.623008
ZMW 28.438677
ZWL 379.108479
  • AEX

    -7.5100

    907.8

    -0.82%

  • BEL20

    -24.2300

    4462.07

    -0.54%

  • PX1

    -79.1000

    7675.76

    -1.02%

  • ISEQ

    -67.0200

    11291.77

    -0.59%

  • OSEBX

    -1.7900

    1627.52

    -0.11%

  • PSI20

    -6.2000

    7747.99

    -0.08%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -27.3800

    2417.7

    -1.12%

  • N150

    -26.5300

    3607.61

    -0.73%

En Méditerranée, les poissons cherchent la fraîcheur et ça recompose nos assiettes
En Méditerranée, les poissons cherchent la fraîcheur et ça recompose nos assiettes / Photo: BORIS HORVAT - AFP/Archives

En Méditerranée, les poissons cherchent la fraîcheur et ça recompose nos assiettes

Il fait 34°C sur le Vieux-Port de Marseille, 29°C dans la mer. Les poissons aussi cherchent la fraicheur et l'étal de Sandrine Di Meglio manque cruellement de daurades royales ou de bonites pour la saison.

Taille du texte:

"Il n'y a pas de poisson, il s'en va, c'est normal, il fait trop chaud, il va chercher la nourriture ailleurs", raconte la poissonnière.

Et n'allez pas demander de la sardine à sa voisine Christelle: "Il n'y en a pas! Ils cassent les c... avec les sardines. Il y a autre chose que la sardine, quoi !". A la place, elle propose des aloses: trois kilos pour 20 euros.

L'alose a les mêmes petits points sur le corps que la sardine, elles font partie de la même famille et ont des contenus élevés en oméga 3. Elle a certes pas mal d'arêtes mais elle est plus grosse et plus charnue. Cette espèce migre entre la mer vers les eaux douces pour la reproduction, elle profite donc pour se nourrir de ce continuum terre-mer.

La sardine disparait des étals car elle est devenue trop petite pour être pêchée faute de plancton, sa nourriture, qui se raréfie, explique Daniela Banaru, chercheuse en biologie et écologie marines à l'Institut méditerranéen d'océanologie (MIO).

Le week-end dernier, la mer Méditerranée a enregistré un triste record pour un mois de juin avec une température de surface de 26,01°C en moyenne, selon des données du programme européen Copernicus analysées par Météo-France.

"De l'eau à 29°C sur la plage de Cap Rousset, début juillet, c'est du jamais vu. C'est un phénomène qu'on a plus souvent fin juillet, début août", relève Marie Bravo-Monin, directrice du parc marin de la Côte bleue, au nord de Marseille.

En profondeur aussi, l'eau dans ce parc est de plus en plus chaude: en 2024, la températures à -12 mètres est montée jusqu'à 26,7°C et même à presque 28°C en 2022. Même l'hiver, la température a augmenté en moyenne de 2°C en 14 ans.

- Espèces exotiques -

Tout cela entraîne une reconfiguration des populations de poissons. "Certains vont faire comme nous, chercher la fraîcheur, tout simplement". La girelle royale, poisson phare de la bouillabaisse, la célèbre soupe de poisson locale, va descendre plus en profondeur.

A l'inverse, la girelle-paon, avec ses tons bleus et verts éclatants, aime la chaleur. On en observe donc de plus en plus dans les eaux de surface autour de Marseille.

Pour le loup (bar), espèce ultra-prisée dans la cuisine méditerranéenne, une température élevée peut déclencher la reproduction.

La pêche est donc de plus en plus aléatoire.

Et si on en est là, explique Daniela Banaru, c'est la conséquence d'au moins trois phénomènes.

Certaines espèces d'eau froide disparaissent, tandis que des espèces d'eau chaude et souvent même exotiques prolifèrent, comme le barracuda, la girelle-paon ou le baliste.

Avec l'augmentation des températures, il y a aussi une "stratification des eaux" qui empêche le mélange des eaux de surface et de profondeur qui permet normalement la prolifération du plancton, notamment au large où se nourrissent habituellement les grands prédateurs. Ce qui explique qu'on observe de plus en plus de thons ou cétacés près des côtes où leur nourriture est un peu plus abondante en lien avec les apports de la terre.

Enfin, le phénomène qui a le plus de conséquences pour la pêche en Méditerranée française, selon la chercheuse, est lié la gestion de l'eau du Rhône. L'amélioration de la qualité de eaux a fait baisser la concentration de nutriments. Mais surtout, les besoins pour l'agriculture et l'eau potable face aux épisodes de sécheresse, ont fait baisser la quantité d'eau du fleuve qui se jette dans la Méditerranée. Or, c'est principalement cette eau d'origine terrestre chargée en nutriments qui permet la prolifération de plancton, explique Daniela Banaru, également maîtresse de conférence à l'université d'Aix-Marseille.

Pour elle, la réglementation autour de la pêche devrait prendre en compte tous ces changements. Et les pêcheurs comme les consommateurs doivent s'adapter et manger ce que l'on trouve.

A deux pas du Vieux-Port, le chef Christian Qui essaie de montrer l'exemple. "A un moment j'ai jeté toutes mes cartes et je suis venu sur le quai regarder ce qu'il y avait sur les étals. Sur la bouillabaisse, l'idée c'est de ne pas avoir une recette trop définie avec tel ou tel poisson mais des principes de cuisine sauvage."

Et ce matin-là, pour sa bouillabaisse, il n'y a ni girelle, ni galinette (grondin perlon). Ce sera donc de la baudroie (lotte) !

S.Janousek--TPP