The Prague Post - Il y a 40 ans, la France abandonnait la répression anti-gay

EUR -
AED 4.306273
AFN 77.383663
ALL 96.436312
AMD 447.301136
ANG 2.099207
AOA 1075.161802
ARS 1700.362176
AUD 1.773283
AWG 2.110459
AZN 1.990694
BAM 1.957582
BBD 2.362901
BDT 143.473659
BGN 1.956911
BHD 0.44205
BIF 3476.395101
BMD 1.172477
BND 1.514679
BOB 8.10669
BRL 6.474892
BSD 1.173193
BTN 105.848608
BWP 15.503575
BYN 3.442107
BYR 22980.554465
BZD 2.359538
CAD 1.615773
CDF 2654.488636
CHF 0.930965
CLF 0.02724
CLP 1068.607311
CNY 8.255705
CNH 8.247288
COP 4530.112147
CRC 584.544556
CUC 1.172477
CUP 31.070648
CVE 110.740403
CZK 24.353489
DJF 208.373063
DKK 7.47153
DOP 73.338506
DZD 152.075507
EGP 55.711664
ERN 17.587159
ETB 181.974686
FJD 2.687025
FKP 0.87569
GBP 0.876151
GEL 3.154102
GGP 0.87569
GHS 13.512803
GIP 0.87569
GMD 86.179501
GNF 10182.9649
GTQ 8.985371
GYD 245.452848
HKD 9.122119
HNL 30.695439
HRK 7.534694
HTG 153.653142
HUF 387.792754
IDR 19575.680476
ILS 3.762251
IMP 0.87569
INR 105.780958
IQD 1535.945222
IRR 49390.604928
ISK 148.024999
JEP 0.87569
JMD 187.714873
JOD 0.831253
JPY 182.450942
KES 151.131725
KGS 102.53368
KHR 4701.633502
KMF 493.612554
KPW 1055.222506
KRW 1730.764481
KWD 0.359834
KYD 0.97759
KZT 605.290977
LAK 25391.167702
LBP 104995.339736
LKR 362.980409
LRD 208.009094
LSL 19.621411
LTL 3.46202
LVL 0.70922
LYD 6.354679
MAD 10.757471
MDL 19.78501
MGA 5308.976711
MKD 61.575864
MMK 2462.269149
MNT 4159.48369
MOP 9.40312
MRU 46.617383
MUR 53.980847
MVR 18.126492
MWK 2037.766044
MXN 21.113972
MYR 4.788386
MZN 74.933015
NAD 19.62746
NGN 1709.330645
NIO 43.033988
NOK 11.913536
NPR 169.354158
NZD 2.030616
OMR 0.450719
PAB 1.173213
PEN 3.946589
PGK 4.982149
PHP 68.687224
PKR 328.58638
PLN 4.203801
PYG 7832.296492
QAR 4.269228
RON 5.090774
RSD 117.440326
RUB 93.706781
RWF 1702.436994
SAR 4.397752
SBD 9.544103
SCR 17.352346
SDG 705.247584
SEK 10.880841
SGD 1.512765
SHP 0.879662
SLE 28.25928
SLL 24586.26638
SOS 670.068055
SRD 45.349052
STD 24267.912238
STN 24.856518
SVC 10.265563
SYP 12965.682007
SZL 19.6274
THB 36.827995
TJS 10.834378
TMT 4.115395
TND 3.405454
TOP 2.823044
TRY 50.097258
TTD 7.96045
TWD 36.985761
TZS 2919.468831
UAH 49.551662
UGX 4190.904206
USD 1.172477
UYU 45.972828
UZS 14099.038756
VES 327.371366
VND 30865.464096
VUV 142.306971
WST 3.265015
XAF 656.554641
XAG 0.017948
XAU 0.000271
XCD 3.168678
XCG 2.114325
XDR 0.814801
XOF 654.241743
XPF 119.331742
YER 279.577104
ZAR 19.62289
ZMK 10553.699481
ZMW 26.69032
ZWL 377.537202
  • AEX

    10.5000

    940.05

    +1.13%

  • BEL20

    9.0800

    5054.96

    +0.18%

  • PX1

    64.6900

    8150.64

    +0.8%

  • ISEQ

    87.0300

    13076.59

    +0.67%

  • OSEBX

    0.1600

    1649.68

    +0.01%

  • PSI20

    57.3000

    8128

    +0.71%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -55.0900

    4118.34

    -1.32%

  • N150

    35.4200

    3724.73

    +0.96%

Il y a 40 ans, la France abandonnait la répression anti-gay
Il y a 40 ans, la France abandonnait la répression anti-gay / Photo: Alfredo Estrella - AFP/Archives

Il y a 40 ans, la France abandonnait la répression anti-gay

"Actes contre nature" ou "outrage public à la pudeur": jusqu'en 1982, des milliers de personnes, en grande majorité des hommes, ont été condamnées en France, une forme "d'homophobie d'Etat" abrogée il y a 40 ans et dont certaines victimes attendent aujourd'hui d'être "réhabilitées".

Taille du texte:

Le 27 juillet 1982, l'Assemblée nationale abrogeait une loi remontant au régime autoritaire de Vichy, mis en place pendant la Seconde Guerre mondiale, qui pénalisait les "actes contre nature" avec des mineurs.

Un an et demi plus tôt, en décembre 1980, les députés avaient annulé un amendement de 1960 qui considérait l' comme un "fléau social" et alourdissait, pour les gays, les peines encourues pour "outrage public à la pudeur".

Pendant longtemps, la répression avait été fondée sur l'idée qu'"il y aurait une forme de menace homosexuelle, d'individus prêts à corrompre la jeunesse", et la police avait pour consigne "d'arrêter et de contrôler spécifiquement les établissements homosexuels ou les lieux de rencontres et de drague en plein air", rappelle le sociologue et historien Antoine Idier, auteur de "Les alinéas au placard - L'abrogation du délit d'homosexualité".

Entre 1942 et 1982, plus de 10.000 personnes ont été condamnées pour des actes homosexuels, estime Régis Schlagdenhauffen, maître de conférence à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS).

Mais "de multiples sous-articles de loi visaient les personnes homosexuelles", ajoute-t-il, citant l'outrage public à la pudeur homosexuel. "Si on devait tout englober, personne ne serait en mesure de donner un nombre exact de condamnations en lien avec l'homosexualité", estime-t-il.

Cette répression, "je l'ai vécue, c'était extrêmement traumatisant", se souvient Jean-Luc Romero-Michel, adjoint à la maire de Paris chargé de la lutte contre les discriminations. Au début des années 1980, "j'avais 21 ou 22 ans, et c'était l'une des premières fois où j'allais en boîte de nuit", poursuit le sexagénaire.

"J'étais arrivé depuis dix minutes à peine quand toutes les lumières se sont allumées: descente de police! On vérifie vos papiers, on vous plaque contre les murs... Pour moi qui avais déjà du mal à assumer, c'était assez violent", raconte-t-il.

Une de ces incursions policières, dans le bar gay "Le Manhattan" à Paris, avait particulièrement fait parler d'elle en mai 1977: neuf hommes avaient été interpellés, puis poursuivis devant un tribunal, lors d'un procès très médiatisé, parce que leurs ébats dans ce lieu nocturne constituaient aux yeux de la loi un "outrage public à la pudeur".

L'entrée du bar était pourtant filtrée, et "il n'y avait que des majeurs qui s'amusaient entre eux. C'était une provocation policière, due à l'homophobie politique au plus haut niveau", s'insurge Michel Chomarat, 73 ans, l'un des neuf interpellés ce soir-là, condamné à 500 francs d'amende pour ces faits.

- Date charnière -

Pour beaucoup d'hommes interpellés dans ces conditions, "les conséquences étaient bien plus graves qu'une simple amende", souligne le militant: "à l'époque les homos avaient des vies plus ou moins cachées, et là leur homosexualité éclatait au grand jour. Ca a pu conduire à des suicides".

"C'est à partir de là que je suis devenu un activiste gay. Ca m'a révolté. C'est quelque chose qui est en moi et que je ne laisserai pas passer", affirme M. Chomarat, qui avec des dizaines de militants, élus et organisations, a signé en juin dans le magazine Têtu, un appel à l'État pour qu'il réhabilite, "voire indemnise" les "victimes de sa répression anti-gay".

"Toute une génération de personnes LGBTQI+ (...) a vécu dans la peur, sous la menace de la loi homophobe", constituant une "épée de Damoclès", souligne le texte de cette tribune.

Immédiatement après la dépénalisation, la communauté gay et lesbienne n'a cependant guère eu le temps de profiter d'une forme d'insouciance: "l'abrogation est arrivée alors qu'on était quasiment déjà dans le sujet d'après, le sida", souligne Denis Quinqueton, co-directeur de l'Observatoire LGBTI+ de la Fondation Jean-Jaurès. Si bien que cette histoire reste peu connue des jeunes générations.

Pour les militants LGBT d'aujourd'hui qui s'intéressent à cette période, 1982 est néanmoins "une date charnière, qui a mis fin à une forme d'homophobie d'Etat", laquelle "légitimait" la haine ou les violences envers les homosexuels, souligne l'ancien président de SOS Homophobie Joël Deumier.

Et c'est seulement après la dépénalisation qu'a pu s'ouvrir l'étape suivante: la conquête de l'égalité des droits, qui a mené plus tard au Pacte civil de solidarité (Pacs) - contrat entre deux personnes de sexe différent ou de même sexe souhaitant organiser leur vie commune -, au "mariage pour tous", puis à la procréation médicalement assistée (PMA) notamment pour les couples de femmes.

N.Kratochvil--TPP