The Prague Post - "Matriochka", la nouvelle campagne de désinformation anti-ukrainienne à destination des médias occidentaux

EUR -
AED 4.298532
AFN 80.751725
ALL 98.013615
AMD 448.886144
ANG 2.094611
AOA 1073.180331
ARS 1537.482956
AUD 1.789367
AWG 2.108324
AZN 1.991184
BAM 1.954766
BBD 2.364379
BDT 142.284741
BGN 1.954317
BHD 0.44127
BIF 3458.283725
BMD 1.170316
BND 1.498862
BOB 8.091789
BRL 6.316894
BSD 1.171046
BTN 102.40371
BWP 15.6284
BYN 3.872036
BYR 22938.193234
BZD 2.352276
CAD 1.611502
CDF 3382.212864
CHF 0.942578
CLF 0.028434
CLP 1115.4293
CNY 8.39649
CNH 8.40449
COP 4708.848273
CRC 592.269017
CUC 1.170316
CUP 31.013374
CVE 110.6532
CZK 24.453753
DJF 207.988316
DKK 7.463679
DOP 72.150088
DZD 151.88696
EGP 56.547452
ERN 17.55474
ETB 163.697914
FJD 2.631748
FKP 0.866425
GBP 0.862417
GEL 3.154024
GGP 0.866425
GHS 12.317607
GIP 0.866425
GMD 84.849855
GNF 10152.491197
GTQ 8.981981
GYD 244.992042
HKD 9.186933
HNL 30.837882
HRK 7.532389
HTG 153.284339
HUF 395.270125
IDR 18846.944111
ILS 3.961315
IMP 0.866425
INR 102.346241
IQD 1533.113936
IRR 49299.56083
ISK 143.200436
JEP 0.866425
JMD 187.670735
JOD 0.829787
JPY 172.59117
KES 151.539555
KGS 102.226371
KHR 4689.456395
KMF 492.122522
KPW 1053.211278
KRW 1614.450968
KWD 0.357509
KYD 0.975863
KZT 630.182061
LAK 25278.825269
LBP 104801.796089
LKR 352.333639
LRD 235.816295
LSL 20.573929
LTL 3.455639
LVL 0.707913
LYD 6.348951
MAD 10.571487
MDL 19.550242
MGA 5196.20254
MKD 61.505628
MMK 2456.768579
MNT 4208.912788
MOP 9.468107
MRU 46.742411
MUR 53.41358
MVR 18.027089
MWK 2032.251524
MXN 21.82074
MYR 4.924108
MZN 74.853274
NAD 20.574457
NGN 1794.567277
NIO 43.009359
NOK 11.939377
NPR 163.845737
NZD 1.959836
OMR 0.449986
PAB 1.170991
PEN 4.126827
PGK 4.853772
PHP 66.31771
PKR 330.555538
PLN 4.250997
PYG 8771.360539
QAR 4.260538
RON 5.060799
RSD 117.13227
RUB 92.982067
RWF 1689.936277
SAR 4.391415
SBD 9.632393
SCR 17.255347
SDG 702.775855
SEK 11.171702
SGD 1.498572
SHP 0.919685
SLE 27.160965
SLL 24540.938595
SOS 668.843205
SRD 43.944167
STD 24223.177955
STN 24.986246
SVC 10.24658
SYP 15216.389898
SZL 20.574762
THB 37.844487
TJS 10.919451
TMT 4.107809
TND 3.36875
TOP 2.740993
TRY 47.717288
TTD 7.952556
TWD 35.055664
TZS 3048.672852
UAH 48.621283
UGX 4166.6715
USD 1.170316
UYU 46.895196
UZS 14672.835937
VES 155.362431
VND 30767.607149
VUV 139.911374
WST 3.110847
XAF 655.621424
XAG 0.030406
XAU 0.000349
XCD 3.162838
XCG 2.110502
XDR 0.821957
XOF 659.469611
XPF 119.331742
YER 281.197679
ZAR 20.501832
ZMK 10534.249696
ZMW 26.962969
ZWL 376.841269
  • AEX

    5.1000

    900.11

    +0.57%

  • BEL20

    21.7300

    4746.15

    +0.46%

  • PX1

    51.1800

    7804.97

    +0.66%

  • ISEQ

    103.4800

    11601.09

    +0.9%

  • OSEBX

    2.9200

    1626.56

    +0.18%

  • PSI20

    4.6500

    7759.56

    +0.06%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    1.8500

    3080.93

    +0.06%

  • N150

    10.7600

    3719.42

    +0.29%

"Matriochka", la nouvelle campagne de désinformation anti-ukrainienne à destination des médias occidentaux
"Matriochka", la nouvelle campagne de désinformation anti-ukrainienne à destination des médias occidentaux / Photo: SEBASTIEN BOZON - AFP

"Matriochka", la nouvelle campagne de désinformation anti-ukrainienne à destination des médias occidentaux

"Vérifiez cette information, s'il vous plaît" : depuis septembre, la désinformation en ligne attribuée à la Russie ne consiste plus seulement à relayer des infox anti-ukrainiennes mais aussi à interpeller directement les médias occidentaux pour les inciter à les vérifier. Une vaste "entreprise de diversion" à destination des journalistes, alertent les experts.

Taille du texte:

Ce mode opératoire a été surnommé l’opération "Matriochka" ou "poupées russes" par le collectif “Antibot4Navalny” qui traque les opérations d’influence en lien avec la Russie sur X.

Une internaute, "Käthe", commente par exemple sur X le 4 décembre une publication de BFM pour demander à la chaîne de vérifier une vidéo qui ressemble à un reportage de la télévision allemande Deutsche Welle affirmant qu’un "artiste ukrainien a scié la Tour Eiffel". "Je vois ce genre d'informations tous les jours. Les médias officiels n'en parlent pas, que dois-je croire?", interroge-t-elle.

En quelques heures, ce profil interpelle de la même façon des dizaines de médias comme Le Progrès, Paris Match, Mediapart, Le Point, Franceinfo, Le Figaro, RFI, Le Parisien... Le compte reste ensuite inactif jusqu'au 20 décembre : il diffuse alors un graffiti de Zelensky caricaturé en SDF à Los Angeles, un visuel qu'un autre compte demandera à son tour à des médias de vérifier, et ainsi de suite.

Les données fournies par "Antibot4Navalny" et sur lesquelles l’AFP a enquêté permettent de documenter l’existence de dizaines voire de centaines de profils usant de cette stratégie d’interpellation massive des médias. Il s’agit pour la plupart de comptes laissés à l’abandon par leur propriétaire puis piratés. Signe que ces comptes ont été pris en main par des "bots", les publications se succèdent parfois au rythme d’une par minute, pour mieux inonder les réseaux.

L’analyse de l’AFP a révélé aussi que comptes qui demandent aux médias de vérifier des infox vont eux-mêmes en diffuser quelque temps plus tard.

Vols dans les catacombes de Paris par un Ukrainien, détournements d'aides militaires à l'Ukraine, graffitis de Zelensky tronqués ou inventés et fausses publicités sur Times Square : ces publications mettent toujours en cause des Ukrainiens et cherchent à attiser l'idée une lassitude des Européens et des Américains à l'égard de Kiev.

La plupart de ces visuels ont été partagés pour la première fois par des internautes russes, notamment sur le réseau social Telegram et sur des blogs d’actualité, comme le montrent les recherches de l’AFP.

Cette campagne semble survenir dans le sillage d’une autre, appelée "Doppelganger" qui a consisté ces derniers mois à diffuser des infox anti-Ukraine via des visuels usurpant l’identité de médias occidentaux, une campagne clairement attribuée à la Russie par les services de renseignements français, relèvent les experts interrogés par l’AFP.

- "Entreprise de diversion" -

David Chavalarias, mathématicien en sciences-sociales et directeur de recherche au CNRS, voit dans cette campagne une "entreprise de diversion à destination des fact-checkeurs" afin de les "occuper sur des sujets grossiers, difficiles à vérifier". Pour le chercheur, cette opération peut également viser à donner de la visibilité à ces infox en les utilisant comme relai, à leur insu.

"L'objectif semble être de capter l'attention des fact-checkers pour contourner leur travail et avoir des effets tactiques et à plus long terme sur des points du récit sur ce conflit en cours" en testant la viralité de certains contenus, complète Julien Nocetti, ajoutant que "les Russes apprennent et il y a une sorte d'agilité à tester différentes méthodes".

Auprès de l’AFP, une source sécuritaire française confie ne "pas être étonnée" par cette nouvelle opération puisque "les Russes cherchent à avoir de la visibilité, ils veulent qu’on parle d’eux en bien ou en mal".

- "Bataille de récits" -

Les visuels anti-ukrainiens utilisés dans le cadre de "Matriochka" ont également été promus sur différents réseaux sociaux par les mêmes bots que ceux qui faisaient partie de la campagne Doppelgänger.

En décembre, un rapport d’Insikt Group, entité de la société de renseignement Recorded Future, indiquait que la campagne Doppelgänger était toujours très active sur les réseaux sociaux avec au moins 800 bots consacrés à la promotion de faux articles usurpant l’identité de médias ukrainiens.

"L’Ukraine reste le pays le plus souvent visé par la manipulation de l’information - et ce n’est pas par hasard", déclarait mardi Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne lors d’une conférence de presse sur la désinformation et l’ingérence étrangère, évoquant une “bataille de récits”.

"La sécurité n’est plus seulement une question d’armes, c’est une question d’information", concluait-il.

R.Rous--TPP