The Prague Post - Tanger, le "havre de liberté" des grands noms du jazz

EUR -
AED 4.269837
AFN 77.069997
ALL 96.629997
AMD 445.353536
ANG 2.081122
AOA 1066.15044
ARS 1722.18944
AUD 1.787867
AWG 2.09277
AZN 1.981121
BAM 1.9558
BBD 2.339
BDT 142.289995
BGN 1.9558
BHD 0.4376
BIF 3423.89988
BMD 1.16265
BND 1.5095
BOB 8.033466
BRL 6.266456
BSD 1.1613
BTN 101.898996
BWP 16.579999
BYN 3.9578
BYR 22787.939203
BZD 2.3356
CAD 1.628001
CDF 2569.456831
CHF 0.91925
CLF 0.027956
CLP 1096.689962
CNY 8.27987
CNH 8.285032
COP 4495.095405
CRC 583.19998
CUC 1.16265
CUP 30.810224
CVE 110.742867
CZK 24.31927
DJF 206.799993
DKK 7.471775
DOP 74.399997
DZD 151.262995
EGP 55.237998
ERN 17.439749
ETB 177.765094
FJD 2.641313
FKP 0.873566
GBP 0.8682
GEL 3.156641
GGP 0.873566
GHS 12.643865
GIP 0.873566
GMD 85.459249
GNF 10079.999648
GTQ 8.905493
GYD 243.246619
HKD 9.033562
HNL 30.516999
HRK 7.534558
HTG 152.069995
HUF 390.057885
IDR 19308.767333
ILS 3.819247
IMP 0.873566
INR 102.123108
IQD 1521.299947
IRR 48918.497449
ISK 143.192418
JEP 0.873566
JMD 186.219993
JOD 0.824365
JPY 176.961183
KES 149.799995
KGS 101.674186
KHR 4677.999836
KMF 492.96399
KPW 1046.385408
KRW 1673.018858
KWD 0.356515
KYD 0.9678
KZT 625.289978
LAK 25215.999119
LBP 103993.296365
LKR 352.679988
LRD 212.519993
LSL 20.151899
LTL 3.433004
LVL 0.703276
LYD 6.316
MAD 10.724329
MDL 19.880999
MGA 5247.999817
MKD 61.619998
MMK 2441.039051
MNT 4176.90257
MOP 9.2942
MRU 46.534998
MUR 52.947519
MVR 17.792891
MWK 2013.69993
MXN 21.45675
MYR 4.911079
MZN 74.297668
NAD 20.151899
NGN 1697.736788
NIO 42.739999
NOK 11.627707
NPR 163.037994
NZD 2.018665
OMR 0.44629
PAB 1.16267
PEN 3.9432
PGK 4.96
PHP 68.311543
PKR 328.992788
PLN 4.2425
PYG 8216.999713
QAR 4.233616
RON 5.086249
RSD 117.249996
RUB 92.569097
RWF 1686.199941
SAR 4.360174
SBD 9.561428
SCR 16.121099
SDG 699.338224
SEK 10.930309
SGD 1.515713
SHP 0.872289
SLE 26.927404
SLL 24380.187775
SOS 663.699977
SRD 46.195615
STD 24064.506778
STN 24.499999
SVC 10.161
SYP 12855.220327
SZL 20.148999
THB 38.024511
TJS 10.829
TMT 4.080901
TND 3.408313
TOP 2.723047
TRY 48.770264
TTD 7.883
TWD 35.865779
TZS 2874.1999
UAH 48.837998
UGX 4045.767158
USD 1.16265
UYU 46.374644
UZS 14085.999508
VES 246.694981
VND 30583.507181
VUV 141.842343
WST 3.256712
XAF 655.956977
XAG 0.023914
XAU 0.000283
XCD 3.14212
XCG 2.0929
XDR 0.8158
XOF 655.956977
XPF 119.331742
YER 277.761248
ZAR 20.38711
ZMK 10465.248981
ZMW 25.634999
ZWL 374.372813
  • AEX

    5.0600

    978.97

    +0.52%

  • BEL20

    -8.5000

    4994.29

    -0.17%

  • PX1

    0.0000

    8225.63

    0%

  • ISEQ

    164.7700

    11768.23

    +1.42%

  • OSEBX

    -9.7500

    1642.83

    -0.59%

  • PSI20

    15.8700

    8369.58

    +0.19%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -12.1800

    3917.4

    -0.31%

  • N150

    14.2000

    3751.06

    +0.38%

Tanger, le "havre de liberté" des grands noms du jazz
Tanger, le "havre de liberté" des grands noms du jazz / Photo: Georges GOBET - AFP/Archives

Tanger, le "havre de liberté" des grands noms du jazz

Au siècle dernier, Randy Weston, Idrees Sulieman ou Max Roach ont traversé l'Atlantique pour découvrir Tanger, devenue le repère des grands jazzmen américains. Un héritage qui sera célébré mardi dans la métropole du nord du Maroc, lors de la Journée internationale du jazz.

Taille du texte:

"La ville a eu un pouvoir d'attraction fascinant sur une vague d'intellectuels et musiciens. Ce n'est pas pour rien qu'un écrivain disait qu'il y avait toujours un paquebot qui chauffait à New York en partance pour Tanger", explique à l'AFP Philippe Lorin, fondateur d'un festival de jazz dans la grande ville portuaire.

Cette année, la cité, bordée par la Méditerranée et l'Atlantique, a été désignée ville-hôte de la Journée internationale du jazz, par l'Unesco. A partir de samedi, elle abrite des conférences et spectacles en plein air qui culmineront dans un grand concert mondial avec le pianiste Herbie Hancock et les bassistes Marcus Miller et Richard Bona ou le guitariste Romero Lubambo.

Le cosmopolitisme de Tanger puise ses racines dans son statut d'ancienne zone internationale, administrée par plusieurs puissances coloniales de 1923 jusqu'en 1956 quand le Maroc a pris son indépendance.

Son rayonnement a été alimenté par le passage d'écrivains et poètes du mouvement littéraire de la "beat generation" mais aussi de jazzmen afro-américains "en quête de leurs racines africaines", souligne l'historien Farid Bahri, auteur de "Tanger, une histoire-monde du Maroc".

"Tanger était un havre de liberté comme l'est la musique jazz", note M. Lorin.

- Weston débarque à Tanger -

"La présence des musiciens américains à Tanger était également liée à une diplomatie américaine très active", complète l'historien marocain.

Le célèbre pianiste Randy Weston a posé ses valises durant cinq ans à Tanger après une tournée dans 14 pays africains en 1967, organisée par le département d'Etat américain.

Le virtuose de Brooklyn a joué un rôle déterminant dans la construction du mythe de la ville du détroit, à laquelle il a dédié son album "Tanjah" (1973).

"Randy était un homme d'exception aimable et respectueux, il a beaucoup donné à la ville et ses musiciens", confie à l'AFP Abdellah El Gourd, un maître gnaoua (musique spirituelle originaire d'Afrique de l'ouest, introduite par les descendants d'esclaves), ami et collaborateur du pianiste américain décédé en 2018.

Un autre moment charnière de cette épopée est l'enregistrement en 1959 d'une session musicale avec le vénérable trompettiste Idrees Sulieman, le pianiste Oscar Dennard, le contrebassiste Jamil Nasser et le batteur Buster Smith au studio de la Radio Tanger International (RTI) à l'invitation de Jacques Muyal.

Ce Tangérois d'à peine 18 ans, animateur d'une émission de jazz sur RTI, produit alors, avec les moyens du bord et sans le savoir, un album de référence qui circulera dans les cercles de jazz avant son édition sous le titre "The 4 American Jazzmen In Tangier" en 2017.

- "Expérience unique" -

Randy Weston et Abdellah El Gourd vont de leur côté repousser les limites de la création, devenant les précurseurs de la fusion entre sonorités jazz et gnaoua.

"La barrière de la langue n'a jamais été un problème car notre communication se faisait à travers les gammes. Notre langage était la musique", raconte M. El Gourd, dans une salle de répétition aux murs tapissés de photos souvenirs de tournées internationales notamment avec Weston et le saxophoniste Archie Shepp.

Une longue collaboration qui donnera naissance 25 ans plus tard à l'album "The Splendid Master Gnawa Musicians of Morocco" (1992).

En 1969, le pianiste américain décide d'ouvrir un club de jazz baptisé "African Rythms Club" au-dessus du célèbre cinéma Mauritania.

"On répétait là-bas, Randy y invitait ses amis musiciens. C'était une belle époque", se remémore le maâlem (maître) de 77 ans qui a parcouru le monde aux côtés de Weston.

Puis en 1972, l'Américain se lance dans la folle aventure d'organiser un premier festival de jazz à Tanger avec des invités de marques dont le percussionniste Max Roach, le flûtiste Hubert Laws, le contrebassiste Ahmed Abdul-Malik, le saxophoniste Dexter Gordon mais aussi Abdellah El Gourd.

"C'était une expérience assez unique car c'était la première fois qu'on jouait devant un public aussi nombreux", se souvient le musicien, jusqu'alors habitué aux performances gnaouas réservées à l'époque à des cercles restreints.

L'expérience ne durera qu'une seule édition mais inspirera Philippe Lorin pour créer, près de trois décennies plus tard, le festival Tanjazz, organisé chaque année en septembre.

X.Vanek--TPP