The Prague Post - Ethiopie: sur le marché au khat d'Aweday, saison morose pour "l'or vert"

EUR -
AED 4.25572
AFN 78.682677
ALL 97.80921
AMD 437.955434
ANG 2.073916
AOA 1062.626662
ARS 1572.924709
AUD 1.788816
AWG 2.08875
AZN 1.978074
BAM 1.961109
BBD 2.310465
BDT 139.899351
BGN 1.956808
BHD 0.43685
BIF 3411.680546
BMD 1.158807
BND 1.485842
BOB 7.907408
BRL 6.372166
BSD 1.144403
BTN 100.077028
BWP 15.699571
BYN 3.744822
BYR 22712.621486
BZD 2.298633
CAD 1.594976
CDF 3348.95247
CHF 0.934806
CLF 0.028558
CLP 1120.311615
CNY 8.318788
CNH 8.319627
COP 4749.545207
CRC 578.162755
CUC 1.158807
CUP 30.708391
CVE 110.564329
CZK 24.589775
DJF 205.943451
DKK 7.462962
DOP 69.547986
DZD 150.820699
EGP 56.140274
ERN 17.382108
ETB 157.851329
FJD 2.620646
FKP 0.872666
GBP 0.871168
GEL 3.125475
GGP 0.872666
GHS 12.015529
GIP 0.872666
GMD 84.012308
GNF 9924.998248
GTQ 8.78217
GYD 239.408146
HKD 9.096156
HNL 30.071542
HRK 7.537575
HTG 149.808807
HUF 398.966011
IDR 18967.935959
ILS 3.955472
IMP 0.872666
INR 101.851912
IQD 1499.06486
IRR 48814.753723
ISK 143.008046
JEP 0.872666
JMD 183.557735
JOD 0.821631
JPY 169.999344
KES 149.716521
KGS 101.337961
KHR 4585.513208
KMF 495.388555
KPW 1042.926497
KRW 1602.178287
KWD 0.353993
KYD 0.953586
KZT 621.02862
LAK 24745.887338
LBP 102536.553008
LKR 344.781934
LRD 229.415254
LSL 20.777405
LTL 3.421656
LVL 0.700951
LYD 6.251953
MAD 10.517625
MDL 19.705263
MGA 5194.084266
MKD 61.621101
MMK 2432.442952
MNT 4162.331539
MOP 9.251887
MRU 46.235114
MUR 53.59454
MVR 17.847199
MWK 1984.28057
MXN 21.88032
MYR 4.90873
MZN 74.117382
NAD 20.777627
NGN 1764.493029
NIO 42.114197
NOK 11.878702
NPR 160.135222
NZD 1.956901
OMR 0.445553
PAB 1.144298
PEN 4.210005
PGK 4.78761
PHP 66.579273
PKR 327.595193
PLN 4.274885
PYG 8571.241757
QAR 4.160764
RON 5.074992
RSD 117.197121
RUB 92.498971
RWF 1669.841202
SAR 4.34744
SBD 9.545526
SCR 17.020443
SDG 695.868613
SEK 11.170288
SGD 1.490672
SHP 0.910641
SLE 26.594858
SLL 24299.612546
SOS 653.973312
SRD 42.691157
STD 23984.969804
STN 24.995472
SVC 10.013152
SYP 15066.704323
SZL 20.777096
THB 37.417967
TJS 10.795782
TMT 4.067413
TND 3.336783
TOP 2.714045
TRY 47.139702
TTD 7.755964
TWD 34.647292
TZS 2920.826916
UAH 47.835611
UGX 4102.105559
USD 1.158807
UYU 45.971284
UZS 14524.384283
VES 146.15149
VND 30333.51716
VUV 139.736324
WST 3.216252
XAF 657.740528
XAG 0.030953
XAU 0.000343
XCD 3.131734
XCG 2.062392
XDR 0.818018
XOF 657.740528
XPF 119.331742
YER 278.519243
ZAR 20.749
ZMK 10430.657889
ZMW 26.175979
ZWL 373.135452
  • AEX

    3.8900

    888.75

    +0.44%

  • BEL20

    43.3700

    4608.87

    +0.95%

  • PX1

    86.0200

    7632.01

    +1.14%

  • ISEQ

    148.7100

    11246.26

    +1.34%

  • OSEBX

    11.0800

    1616.5

    +0.69%

  • PSI20

    102.9600

    7729.71

    +1.35%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    19.3300

    3241.06

    +0.6%

  • N150

    30.6700

    3638.49

    +0.85%

Ethiopie: sur le marché au khat d'Aweday, saison morose pour "l'or vert"
Ethiopie: sur le marché au khat d'Aweday, saison morose pour "l'or vert" / Photo: Michele Spatari - AFP

Ethiopie: sur le marché au khat d'Aweday, saison morose pour "l'or vert"

Le khat, "on l'appelle l'or vert", sourit Ramadan Youssouf dans sa boutique de la localité éthiopienne d'Awedaye, au sein de ce qui est décrit comme l'un des plus importants marchés au monde de cette plante euphorisante.

Taille du texte:

"On l'utilise le matin pour se réveiller. Et si tu +mâches+, tu ne seras jamais malade", assure le négociant en khat, les yeux écarquillés sous l'effet des feuilles qu'il mastique à pleine bouche.

Mais cette année, l'ambiance est morose sur le marché et dans les champs alentour: le khat rapporte moins que d'habitude.

"Les affaires ne sont pas bonnes", grimace Mohamed Ibro, négociant de 45 ans, "les prix sont trop bas" car la saison sèche qui s'est achevée en avril a été inhabituellement arrosée et le khat est surabondant.

Les négociants se plaignent aussi de la multiplication des taxes sur le commerce du khat et du récent durcissement des conditions d'obtention d'une licence commerciale pour les exportateurs.

Dans la longue enfilade des boutiques de tôle de ce marché situé à une dizaine de kilomètres de la ville d'Harar, dans l'est de l’Éthiopie, le commerce bat néanmoins son plein. Larges fagots verts ou ballots sur l'épaule, des hommes se bousculent dans les étroites allées.

- Produit d'exportation -

Les cultivateurs soumettent leur récolte aux négociants qui l'examinent, soupèsent et discutent le prix. Des liasses de billets changent de main.

Ici, pas de balance, ni de cours officiel, les prix sont négociés à chaque transaction.

"Mes mains sont ma balance", sourit Saada, commerçante trentenaire, en soupesant un bouquet de plusieurs kilos. Ses tiges épaisses encore rosées et l'intensité du vert des feuilles sont un signe de qualité supérieure, dit-elle, en vérifiant que des feuilles plus médiocres n'y ont pas été camouflées.

"On gagne de l'argent, mais ce qu'on gagne, on le mange", en raison de l'inflation galopante des produits alimentaires, déplore Iftu, solide négociante d'"environ 50 ans" qui commande d'une voix forte à plusieurs employés.

Largement consommé dans cette partie de l’Éthiopie, le khat - dont un consommateur lambda mâche environ 250g par jour - est notamment vendu en sachets à chaque coin de rue d'Awedaye.

Mais la plante est surtout l'un des principaux produits d'exportation de l’Éthiopie et une grande partie des fagots du marché part vers Wajale, ville-frontière à cheval entre l’Éthiopie et le Somaliland, province somalienne autoproclamée indépendante depuis plus de 30 ans.

Entre 2019 et 2022, la plante a représenté environ 10% de la valeur des exportations nationales, selon les chiffres de la Banque centrale. Sur l'année 2022-2023 (le calendrier éthiopien court de septembre à septembre), elle en représentait 6% (217,17 millions de dollars).

- Grise mine -

Harar fut longtemps réputé pour son café. Mais ces quatre dernières décennies, le khat a remplacé les caféiers sur les flancs des collines entourant la ville.

La région d'Harar et les zones voisines de l'Est-Hararghe et de l'Ouest-Hararghe concentrent la moitié des 281.000 hectares de champs de khat que compte l’Éthiopie. Et le 1,1 million de foyers qui y cultivent la plante font cette année eux aussi grise mine.

Youssouf Mume a depuis longtemps coupé ses manguiers et remplacé ses plants d'arachide, sorgho, maïs et café par du khat.

"Le khat a besoin de plus d'attention", notamment de beaucoup d'eau, "mais on gagne plus d'argent", explique le septuagénaire dans son champ de quelques hectares. "Mais actuellement, ça ne vaut pas le coup".

A la sortie d'Awedaye, les arbustes du champ d'Hawa dépassent désormais les deux mètres, car la quinquagénaire avoue ne plus récolter les feuilles pour le moment.

Les prix sont trop bas, dit-elle, et sa dernière livraison de 1,5 kg n'a pas trouvé preneur chez les négociants du marché.

"Quand l'année est bonne, on peut gagner 150.000 birr (environ 2.600 dollars)", dit-elle. Une somme importante au regard des très faibles salaires en Ethiopie.

Mais depuis septembre, "on n'a vendu que 30 kg", contre près de 200 kg les bonnes années, déplore-t-elle.

B.Barton--TPP