The Prague Post - "C'est un massacre": la mémoire vive du "Bloody Sunday"

EUR -
AED 4.254996
AFN 76.510098
ALL 96.864985
AMD 443.691191
ANG 2.073894
AOA 1062.446225
ARS 1562.44174
AUD 1.791132
AWG 2.085501
AZN 1.988649
BAM 1.957526
BBD 2.335149
BDT 141.154452
BGN 1.956553
BHD 0.436806
BIF 3416.435256
BMD 1.158612
BND 1.505149
BOB 8.040089
BRL 6.334363
BSD 1.159417
BTN 102.739026
BWP 15.515613
BYN 3.944395
BYR 22708.78573
BZD 2.331746
CAD 1.628075
CDF 2763.288076
CHF 0.929444
CLF 0.028284
CLP 1109.579074
CNY 8.243232
CNH 8.276032
COP 4550.712241
CRC 583.432021
CUC 1.158612
CUP 30.703205
CVE 110.362303
CZK 24.325053
DJF 206.46114
DKK 7.4675
DOP 72.906482
DZD 150.963198
EGP 55.288482
ERN 17.379173
ETB 170.149888
FJD 2.642327
FKP 0.865951
GBP 0.869944
GEL 3.140037
GGP 0.865951
GHS 13.854215
GIP 0.865951
GMD 83.420045
GNF 10060.348954
GTQ 8.88083
GYD 242.563862
HKD 9.008326
HNL 30.450504
HRK 7.535261
HTG 151.69589
HUF 392.323816
IDR 19210.242394
ILS 3.816223
IMP 0.865951
INR 102.87682
IQD 1518.83912
IRR 48734.088303
ISK 141.639816
JEP 0.865951
JMD 186.323472
JOD 0.82141
JPY 175.803659
KES 149.698226
KGS 101.320347
KHR 4660.867995
KMF 492.409789
KPW 1042.743206
KRW 1657.706949
KWD 0.355497
KYD 0.966152
KZT 622.899194
LAK 25164.295284
LBP 103823.386357
LKR 350.79929
LRD 212.167978
LSL 20.075487
LTL 3.421078
LVL 0.700833
LYD 6.30253
MAD 10.620564
MDL 19.622385
MGA 5196.559242
MKD 61.598599
MMK 2432.791024
MNT 4165.162299
MOP 9.287188
MRU 46.307227
MUR 52.682394
MVR 17.73866
MWK 2010.463896
MXN 21.437366
MYR 4.895142
MZN 74.030684
NAD 20.0754
NGN 1693.35676
NIO 42.665407
NOK 11.723544
NPR 164.385481
NZD 2.034097
OMR 0.445506
PAB 1.159422
PEN 3.983212
PGK 4.870462
PHP 67.474641
PKR 328.249392
PLN 4.263516
PYG 8170.168161
QAR 4.239037
RON 5.089669
RSD 117.176205
RUB 94.032296
RWF 1682.876485
SAR 4.345143
SBD 9.536001
SCR 17.214543
SDG 696.909335
SEK 11.021078
SGD 1.504642
SHP 0.869259
SLE 26.881898
SLL 24295.503657
SOS 662.581321
SRD 44.948315
STD 23980.919171
STN 24.522467
SVC 10.144945
SYP 15064.18952
SZL 20.063603
THB 37.831051
TJS 10.648989
TMT 4.05514
TND 3.408805
TOP 2.713587
TRY 48.455851
TTD 7.869939
TWD 35.644102
TZS 2846.497397
UAH 48.265546
UGX 3976.505979
USD 1.158612
UYU 46.460963
UZS 14076.410795
VES 223.679223
VND 30532.889303
VUV 141.13498
WST 3.222799
XAF 656.533014
XAG 0.022416
XAU 0.000281
XCD 3.131206
XCG 2.089542
XDR 0.816516
XOF 656.533014
XPF 119.331742
YER 276.849999
ZAR 20.162905
ZMK 10428.896281
ZMW 26.347116
ZWL 373.072436
  • AEX

    -5.3300

    946.46

    -0.56%

  • BEL20

    -18.8900

    4952.79

    -0.38%

  • PX1

    -57.9200

    7876.63

    -0.73%

  • ISEQ

    -60.4800

    11569.69

    -0.52%

  • OSEBX

    -4.4200

    1634.18

    -0.27%

  • PSI20

    -7.4000

    8219.17

    -0.09%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    88.5400

    3954.85

    +2.29%

  • N150

    -32.5700

    3668.51

    -0.88%

"C'est un massacre": la mémoire vive du "Bloody Sunday"
"C'est un massacre": la mémoire vive du "Bloody Sunday"

"C'est un massacre": la mémoire vive du "Bloody Sunday"

Alors jeune prêtre, Denis Bradley se trouvait le 30 janvier 1972 à la manifestation pour les droits civiques au cours de laquelle des soldats britanniques ont tué 13 personnes, le "Bloody Sunday".

Taille du texte:

Les pierres volent. "Rien d'extraordinaire", se souvient ce septuagénaire au regard vif, qui a quitté l'Eglise catholique à la fin des années 1970 et avait, alors âgé de 26 ans, déjà témoigné auprès de l'AFP dans les heures qui avaient suivi ce bain de sang.

Peu enthousiaste à l'idée d'entendre des discours dont il connaît à l'avance la teneur, Denis Bradley, installé à Derry - une appellation que les républicains préfèrent au nom officiel britannique de Londonderry - depuis 18 mois, s'apprête à rentrer chez lui.

"Tout à coup, j'ai entendu des tirs, ça m'a surpris. Puis beaucoup de gens en train de courir". "Et je me souviens d'un groupe de jeunes portant un corps": "un jeune homme très grièvement blessé, qui s'était fait tirer dessus, c'était clair".

"Alors que je disais une prière vers cette jeune personne qui était en train de mourir", d'autres tirs ont retenti, "beaucoup de panique". "Un groupe a emmené le jeune garçon vers une maison un peu plus loin", raconte-t-il. "Je me suis agenouillé à ses côtés", "pour essayer de dire quelques prières".

"Les gens couraient partout", "ça tirait sans arrêt", "je me souviens de la couleur du visage de cette jeune personne", une sorte de gris "qui accompagne la mort".

"A cette époque, j'avais vu des gens mourir, mais pas tant que ça. On était tôt dans les +Troubles+", qui ont secoué trois décennies durant l'Irlande du Nord.

- Soldats à l'allure "féroce" -

Sur cette scène dominée alors par de hauts immeubles, "je pouvais voir beaucoup de soldats qui tiraient", "qui visaient", se souvient l'ancien prêtre.

Il décrit le sang, le tiraillement entre aller ou non auprès de ces corps au sol: "Si j'y vais, je vais me faire tuer. Si je n'y vais pas, je ne vais pas me sentir bien avec moi-même".

"J'ai fait une tentative", avant d'être dissuadé de continuer, "je suis resté avec un groupe de personnes qui se sont abritées ici", raconte-t-il dans le quartier catholique du Bogside.

Puis les parachutistes se sont rapprochés, des soldats à l'allure "féroce". L'un d'eux "continuait à tirer, je ne sais pas où il tirait, mais il tirait".

Alors que les militaires s'apprêtaient à embarquer le groupe d'une vingtaine de personnes avec lequel Denis Bradley se trouvait, "ils ont vu mon col de prêtre", l'un des officiers a dit: "laissez-le partir".

Chemin faisant, en direction de la cathédrale, Denis Bradley rencontre un aumônier de l'armée britannique, qui lui demande: "ça va?"

"Je lui ai dit +c'est un massacre+, je me rappelle de ces mots +c'est un massacre+, il m'a dit +je ne sais pas ce qui c'est passé, mais disons une prière+".

- "Il n'était pas armé" -

Alors âgé de 16 ans, Jimmy Toye n'a pas oublié quant à lui les bruits des véhicules de l'armée, les détonations. "J'ai commencé à courir, les gens couraient, se bousculaient.

"L'un des gars qui couraient, à ma gauche, il s'est fait tirer dessus dans le dos", explique-t-il, croyant alors que les tirs provenaient d'un ou deux "fou(s) furieux" chez les soldats britanniques.

Il se souvient de Barney McGuigan, abattu par "le soldat F", ainsi désigné dans l'enquête qui a reconnu l'innocence des victimes et conduit aux excuses officielles du Premier ministre David Cameron en 2010.

"Avec les mains en l'air, son mouchoir blanc, et il lui a tiré une balle dans la tête", raconte Jimmy Toye.

"On voyait clairement qu'il n'était pas armé, il n'y avait aucune menace", "M. McGuigan était en face de moi, je ne vais pas le décrire mais c'était... horrible..."

"Ils voulaient nous donner une leçon et nous mettre à terre, mais, heureusement, ça a eu l'effet inverse. La semaine suivante, il y a eu une autre marche, il y avait 40.000 personnes", poursuit Jimmy Toye.

"Vous voyez le monument avec ces noms?", lance-il, désignant la stèle qui rend hommage aux victimes. "Ils vivront pour toujours".

B.Barton--TPP