The Prague Post - Dans les villages du Bangladesh, le long combat contre la mortalité maternelle

EUR -
AED 4.331596
AFN 79.837118
ALL 96.768697
AMD 452.389327
ANG 2.111723
AOA 1081.571832
ARS 1663.372934
AUD 1.785558
AWG 1.658627
AZN 2.009085
BAM 1.956211
BBD 2.37631
BDT 143.590179
BGN 1.955324
BHD 0.444707
BIF 3521.780464
BMD 1.179468
BND 1.514286
BOB 8.15261
BRL 6.297063
BSD 1.179853
BTN 104.62966
BWP 16.691154
BYN 3.995555
BYR 23117.57068
BZD 2.372909
CAD 1.630762
CDF 3330.227659
CHF 0.934227
CLF 0.028729
CLP 1127.017031
CNY 8.391558
CNH 8.391065
COP 4536.469406
CRC 595.427667
CUC 1.179468
CUP 31.255899
CVE 110.28818
CZK 24.241545
DJF 210.102376
DKK 7.463997
DOP 73.005653
DZD 152.775279
EGP 56.83985
ERN 17.692018
ETB 172.130088
FJD 2.652328
FKP 0.873546
GBP 0.872913
GEL 3.184264
GGP 0.873546
GHS 14.511927
GIP 0.873546
GMD 87.28071
GNF 10237.151569
GTQ 9.037861
GYD 246.83874
HKD 9.171
HNL 30.958507
HRK 7.534211
HTG 154.383102
HUF 389.224447
IDR 19649.935078
ILS 3.943592
IMP 0.873546
INR 104.698474
IQD 1545.624848
IRR 49626.110908
ISK 142.593064
JEP 0.873546
JMD 189.019727
JOD 0.836222
JPY 174.298202
KES 152.434094
KGS 103.144146
KHR 4727.893461
KMF 493.017396
KPW 1061.551828
KRW 1644.27849
KWD 0.360103
KYD 0.983186
KZT 642.786921
LAK 25561.263918
LBP 105654.061921
LKR 356.724974
LRD 210.600691
LSL 20.425293
LTL 3.482662
LVL 0.713448
LYD 6.366338
MAD 10.653239
MDL 19.63271
MGA 5201.11518
MKD 61.602947
MMK 2476.287433
MNT 4243.576286
MOP 9.449066
MRU 47.004879
MUR 53.394788
MVR 18.057025
MWK 2045.812629
MXN 21.633287
MYR 4.951998
MZN 75.379631
NAD 20.425293
NGN 1757.64551
NIO 43.419126
NOK 11.671141
NPR 167.409895
NZD 2.011317
OMR 0.453499
PAB 1.179843
PEN 4.133569
PGK 4.939038
PHP 67.500498
PKR 334.475198
PLN 4.255644
PYG 8391.763719
QAR 4.313607
RON 5.076546
RSD 117.143606
RUB 98.667468
RWF 1710.723287
SAR 4.423867
SBD 9.703642
SCR 17.233536
SDG 709.447194
SEK 10.988235
SGD 1.513858
SHP 0.926877
SLE 27.481116
SLL 24732.85628
SOS 674.244566
SRD 45.164772
STD 24412.604024
STN 24.505254
SVC 10.32317
SYP 15335.603979
SZL 20.417858
THB 37.564876
TJS 11.019676
TMT 4.139932
TND 3.429421
TOP 2.762435
TRY 48.84413
TTD 7.995714
TWD 35.698938
TZS 2907.388661
UAH 48.813259
UGX 4131.885925
USD 1.179468
UYU 46.989876
UZS 14462.039524
VES 192.775588
VND 31161.541702
VUV 141.070823
WST 3.165547
XAF 656.080984
XAG 0.026635
XAU 0.000312
XCD 3.187571
XCG 2.12632
XDR 0.816931
XOF 656.094893
XPF 119.331742
YER 282.423336
ZAR 20.426768
ZMK 10616.628078
ZMW 27.814492
ZWL 379.78818
  • AEX

    6.3300

    936.95

    +0.68%

  • BEL20

    5.6500

    4713.05

    +0.12%

  • PX1

    81.4400

    7911.93

    +1.04%

  • ISEQ

    253.5400

    11373.68

    +2.28%

  • OSEBX

    13.3000

    1654.74

    +0.81%

  • PSI20

    75.6500

    7794.71

    +0.98%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    27.6100

    3522.41

    +0.79%

  • N150

    31.8400

    3691.21

    +0.87%

Dans les villages du Bangladesh, le long combat contre la mortalité maternelle
Dans les villages du Bangladesh, le long combat contre la mortalité maternelle / Photo: Munir UZ ZAMAN - AFP

Dans les villages du Bangladesh, le long combat contre la mortalité maternelle

Elle s'est tortillée sur sa chaise et a rougi d'embarras, avant d'afficher un large sourire. "Donner la vie, c'est le moment le plus important et le plus critique pour une femme. Je suis fière de pouvoir être avec elles à ce moment-là".

Taille du texte:

A 25 ans, Nargis Akhter n'a pas le titre de sage-femme, encore moins le diplôme. Mais elle en assume largement les charges.

Elle-même mère d'une fille et d'un garçon, cette Bangladaise du district rural de Bishwambharpur (nord) est devenue "assistante de naissance" après un deuxième accouchement compliqué.

"Mon mari m'a envoyé dans une clinique pour apprendre à accoucher. Ça m'a plu, j'ai décidé de le faire pour les autres", dit-elle. "Ici, beaucoup de femmes n'ont pas accès à des soins de qualité".

En cinq ans, elle a pratiqué plus de 400 accouchements.

Dans son village perdu au milieu des rizières, la jeune femme est le maillon anonyme d'une longue chaîne de soins et de solidarités tressée par les autorités sanitaires du Bangladesh pour protéger les mères et leurs nouveaux-nés.

Dans ce pays pauvre à majorité musulmane, où les traditions imposent encore aux femmes d'accoucher à domicile, ce réseau a fait des miracles.

Ces vingt dernières années, le taux de mortalité des femmes enceintes a chuté de 72%, à 123 morts pour 100.000 naissances. Celui des bébés de 69%, à 20 morts pour 100.000 naissances, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Mais ces progrès restent fragiles. Dépendants du maigre flux d'argent public, de la générosité des ONG et organisations internationales et, surtout, de l'engagement des acteurs de la chaîne, autorités, personnels de santé et volontaires.

- Tout-venant -

Ce jour-là, Nargis Akhter examine une mère et sa fille née il y a trois semaines dans cette "clinique communautaire" du village de Miarchior.

Ici pas de blouses blanches, mais des volontaires formés comme elle au tout-venant des grossesses et des naissances.

"Je voulais accoucher chez moi mais je n'étais pas en bonne santé", raconte la mère, Mafia Akhter. "Mon premier bébé est mort et je me suis dit que si je n'allais pas à l'hôpital ça pourrait recommencer (...) J'ai donc accouché ici".

"Je n'accepte une patiente que si je suis sûre qu'il n'y a pas de risque", complète l'assistante de naissance. "Sinon, je l'envoie dans un centre où elle pourra consulter un médecin ou une sage-femme".

Ce deuxième rideau du réseau, celui des cas délicats, c'est l'affaire du Dr Abdullahel Maruf.

Depuis quatre ans, il dirige l'hôpital du district. Jusqu'à 500 patients par jour, pour deux tiers des femmes enceintes et des jeunes mères.

Chaque année, 7 à 8 parturientes y décèdent. Et pour le médecin, c'est beaucoup trop.

"On pourrait facilement réduire ce chiffre si nous avions tous les effectifs requis", peste-t-il. Sur les cinq postes de médecins de son établissement, seuls trois sont pourvus.

"On ne laisse jamais un patient sans soin mais ils doivent parfois attendre longtemps leur prise en charge", reconnaît le Dr Maruf.

- "Victoire" -

"On ne peut pas changer la géographie", ajoute-t-il, "en cas d'urgence, il faut du temps pour arriver ici". La région est noyée sous les pluies six mois par an. Et à la saison sèche, les villages reculés sont inaccessibles à la seule ambulance du district.

Plutôt que de ruminer sa frustration, le médecin préfère souligner la réussite d'une autre part de son travail, la sensibilisation des populations. Désormais, 70% des femmes du district accouchent dans un centre de santé plutôt que chez elles.

"C'est notre plus grande victoire", s'enorgueillit-il.

Lui-même ne compte pas son temps pour prêcher la bonne parole aux quatre coins du district.

"Il est primordial de signaler chaque grossesse dans votre communauté pour que tous puissent bénéficier des meilleurs soins", lance ce jour-là le Dr Maruf à des femmes de la localité de Majhertek.

Comme le directeur de l'hôpital, ils sont nombreux à participer à ce porte-à-porte d'éducation sanitaire.

Parmi eux, Alimgir Hosen, 36 ans. Ce matin, il explique à une mère comment enfiler un harnais pour porter son bébé prématuré à même la peau.

"Je suis un peu un médecin de la prévention", se targue-t-il.

Malgré les succès de ce réseau sanitaire au plus près du terrain, le Bangladesh reste encore loin des objectifs fixés par l'ONU pour 2030 en matière de mortalité maternelle et néonatale.

"Les défis demeurent, qu'il s'agisse d'offre ou d'accès aux soins. Seulement 41% des femmes bénéficient de quatre visites prénatales", décrit Golam Mothabbir, de l'ONG Save the Children.

- "Contraintes financières" -

"Et à cause des mentalités", ajoute-t-il, "les femmes ne décident toujours pas elles-mêmes de leur santé. Elle dépendent de leur mari, ou d'autres".

Maya Vandenent, du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), opine. "D'énormes progrès ont été accomplis (...) mais le mouvement se ralentit".

Un chiffre l'inquiète. Le Bangladesh ne consacre que 0,8% de son produit intérieur brut (PIB) à la santé publique. "Le gouvernement doit vraiment augmenter sa contribution", souligne-t-elle.

Dans son bureau du ministère de la Santé à Dacca, le conseiller spécial Sayedur Rahman concède volontiers que la santé publique n'est pas forcément la priorité politique de l'heure.

Sept mois après la chute de l'ex-Première ministre Sheikh Hasina, le gouvernement provisoire du prix Nobel de la Paix Muhammad Yunus bataille pour sortir le pays du chaos et organiser des élections.

Médecin et universitaire, le Pr. Rahman dresse la liste de ses priorités en spécialiste.

"Il nous faut des ressources pour créer un réseau national d'ambulances, recruter plus d'anesthésistes, ouvrir des salles d'opération", énumère-t-il, "nos contraintes financières impactent directement les taux de mortalité maternelle et néonatale".

Très loin de la capitale, Nargis Akhter veut croire, elle, que le combat est en passe d'être gagné.

"Ici, presque plus aucune femme ne meurt en accouchant", souligne la volontaire. "Et pour moi, c'est le plus important".

L.Bartos--TPP