The Prague Post - En Ethiopie, les stigmates toujours vivaces de la lèpre

EUR -
AED 4.252813
AFN 80.581286
ALL 98.341248
AMD 442.371422
ANG 2.072512
AOA 1060.794196
ARS 1369.125137
AUD 1.777658
AWG 2.087425
AZN 1.987528
BAM 1.963663
BBD 2.332158
BDT 141.155239
BGN 1.956789
BHD 0.436805
BIF 3439.212508
BMD 1.158072
BND 1.483515
BOB 7.981963
BRL 6.464822
BSD 1.155096
BTN 99.39458
BWP 15.525769
BYN 3.779973
BYR 22698.218226
BZD 2.320211
CAD 1.571678
CDF 3331.774149
CHF 0.940585
CLF 0.028295
CLP 1085.811412
CNY 8.31681
CNH 8.315903
COP 4786.880513
CRC 582.221379
CUC 1.158072
CUP 30.688917
CVE 110.708318
CZK 24.795478
DJF 205.686542
DKK 7.458104
DOP 68.222008
DZD 150.627775
EGP 58.285705
ERN 17.371085
ETB 155.83222
FJD 2.59837
FKP 0.85267
GBP 0.852544
GEL 3.173305
GGP 0.85267
GHS 11.897643
GIP 0.85267
GMD 81.650021
GNF 10008.906582
GTQ 8.876545
GYD 241.667729
HKD 9.090538
HNL 30.1472
HRK 7.533491
HTG 151.483983
HUF 401.446921
IDR 18843.053249
ILS 4.104128
IMP 0.85267
INR 99.693356
IQD 1513.146142
IRR 48754.845717
ISK 144.017456
JEP 0.85267
JMD 184.940572
JOD 0.821107
JPY 167.039193
KES 149.564447
KGS 101.272881
KHR 4631.506305
KMF 493.890829
KPW 1042.265123
KRW 1574.84524
KWD 0.354359
KYD 0.962538
KZT 592.457074
LAK 24922.152085
LBP 103492.55491
LKR 345.855978
LRD 231.0171
LSL 20.787302
LTL 3.419486
LVL 0.700507
LYD 6.311054
MAD 10.561392
MDL 19.780354
MGA 5215.750718
MKD 61.539207
MMK 2431.845165
MNT 4147.344214
MOP 9.338514
MRU 45.856836
MUR 52.645611
MVR 17.840078
MWK 2002.868356
MXN 21.87176
MYR 4.91484
MZN 74.058807
NAD 20.787302
NGN 1790.704318
NIO 42.50949
NOK 11.449804
NPR 159.034086
NZD 1.916812
OMR 0.445275
PAB 1.155126
PEN 4.169295
PGK 4.825239
PHP 65.389385
PKR 327.4625
PLN 4.263679
PYG 9216.588353
QAR 4.213673
RON 5.029163
RSD 117.214269
RUB 91.223257
RWF 1667.964757
SAR 4.346071
SBD 9.666883
SCR 16.734008
SDG 695.424253
SEK 10.952008
SGD 1.482981
SHP 0.910063
SLE 25.535267
SLL 24284.202565
SOS 660.143463
SRD 43.460116
STD 23969.759682
SVC 10.107299
SYP 15057.145399
SZL 20.773647
THB 37.596796
TJS 11.666416
TMT 4.053253
TND 3.417887
TOP 2.71232
TRY 45.648084
TTD 7.833164
TWD 34.134215
TZS 2998.460137
UAH 47.912418
UGX 4162.668896
USD 1.158072
UYU 47.490169
UZS 14676.707706
VES 118.316775
VND 30191.525422
VUV 137.929283
WST 3.033209
XAF 658.58855
XAG 0.031792
XAU 0.000339
XCD 3.129749
XDR 0.819059
XOF 658.58855
XPF 119.331742
YER 281.816557
ZAR 20.641135
ZMK 10424.049434
ZMW 27.923853
ZWL 372.898827
  • AEX

    0.7400

    923.4

    +0.08%

  • BEL20

    13.4300

    4489.77

    +0.3%

  • PX1

    63.7800

    7748.64

    +0.83%

  • ISEQ

    77.8900

    11532.17

    +0.68%

  • OSEBX

    12.8600

    1640.19

    +0.79%

  • PSI20

    106.9000

    7582.7

    +1.43%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -15.7900

    2615.73

    -0.6%

  • N150

    32.2400

    3614.34

    +0.9%

En Ethiopie, les stigmates toujours vivaces de la lèpre
En Ethiopie, les stigmates toujours vivaces de la lèpre / Photo: Amanuel Sileshi - AFP

En Ethiopie, les stigmates toujours vivaces de la lèpre

"Les membres de ma famille m'ont abandonné", souffle Tilahun Wale en posant un regard las sur son pied droit amputé par la lèpre, une infection qui perdure en Ethiopie, tout comme les discriminations frappant ses victimes.

Taille du texte:

"A cause de la maladie, ils ont bloqué mon numéro et ont refusé de me parler", se lamente ce fermier de 46 ans de l'Oromia, la région la plus peuplée du pays, où il a contracté la lèpre il y a une dizaine d'années.

L'Ethiopie, géant d'Afrique de l'Est d'environ 130 millions d'habitants, a éliminé la lèpre en tant que problème de santé publique en 1999, avec désormais moins d'un cas pour 10.000 habitants. Mais quelque 2.500 infections sont toujours recensées chaque année, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Pathologie souvent jugée honteuse et encore perçue comme un châtiment divin dans ce pays très religieux, la lèpre a le triste privilège de faire partie des vingt maladies tropicales considérées comme négligées par l'OMS.

Causée par le bacille Mycobacterium leprae, cette infection transmissible s'attaque à la peau et aux nerfs périphériques, avec des séquelles potentiellement très graves, notamment des difformités physiques.

La lèpre est encore présente dans plus de 120 pays à travers le monde, avec près de 200.000 cas notifiés chaque année, alors qu'elle "est curable et le traitement à un stade précoce permet d'éviter les incapacités", pointe l'OMS.

- Moues dégoutées -

Haile Kairos, rencontré comme Tilahun Wale à l'hôpital Alert, une référence pour le traitement de la maladie dans la capitale Addis Abeba, dit avoir commencé à la développer quand il était enfant.

"J'ai remarqué l'apparition de grosseurs sur certaines parties de mon corps", raconte l'homme de 35 ans, qui masque les conséquences de la lèpre sur ses jambes à l'aide d'une couverture.

Il y "a toujours de la stigmatisation" autour de la maladie, soupire-t-il, évoquant les moues dégoutées de certains, quand d'autres l'évitent, la société éthiopienne n'ayant selon lui "pas assez d'information sur la maladie".

Plusieurs dizaines de patients sont traités à l'hôpital Alert, fondé en 1934 comme une léproserie. L'institution se trouvait alors en périphérie d'Addis Abeba, loin des habitations, à cause des stigmates entourant la maladie. L'étalement urbain des dernières décennies a rapproché la structure de la population.

Mais le regard autour de cette maladie prend du temps à évoluer, constate Solomon Getahun, chargé de projets au sein de Mission lèpre internationale, une ONG qui propose une assistance médicale aux malades et fait aussi un travail de sensibilisation.

Des échanges sont organisés dans les différentes communautés à travers le pays "avec les personnes touchées par la lèpre pour qu'elles expliquent les défis" du quotidien, explique M. Solomon.

L'ONG propose également des microcrédits aux malades, dont la plupart a du mal à trouver un emploi.

- "Bien-être mental" -

Atale Mekuriyaw, 70 ans, s'applique à tisser du coton, à l'extérieur d'un bâtiment où une dizaine de lépreux, surtout des femmes, confectionnent des tapis, vêtements traditionnels, ou bien encore des bijoux qui sont ensuite vendus.

"Ce travail nous aide à subvenir aux besoins de nos familles", assure-t-elle, malgré le "salaire modeste". Pour chaque kilo de coton brut tissé, la septuagénaire dit gagner entre 100 et 150 birrs (entre 70 centimes et un euro).

"Mais venir ici et passer du temps comme ça est important pour nous. C'est mieux que de rester à la maison. Cela contribue à notre bien-être mental", poursuit cette malade de la lèpre depuis l'enfance, qui affirme se sentir moins discriminée aujourd'hui.

"Autrefois, on disait : "+ Ne vous approchez pas de lui !"+, se souvient-elle. Mais aujourd’hui, grâce à l'accès aux médicaments, la stigmatisation a diminué."

L'OMS a salué les progrès réalisés en Ethiopie pour le traitement et la prise en charge des malades. Mais les récentes coupes claires dans l'aide au développement annoncées par l'administration américaine, ainsi que d'autres pays donateurs, pourraient avoir des effets délétères.

L'organisation onusienne a annoncé fin mars réduire son budget d'un cinquième suite à la décision des Etats-Unis - son principal contributeur - de se retirer.

Or "les médicaments préventifs (contre la lèpre) que nous recevons sont fournis directement par l'OMS", s'inquiète Shimelis Gezahegn, directeur de l'hôpital Alert. Les autorités éthiopiennes s'emploient toutefois à monter un "plan de secours" pour compenser ces coupes, observe-t-il, espérant qu'elles y parviendront.

M.Soucek--TPP