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Auditionné au Sénat, le ministre de la Fonction publique Laurent Marcangeli a distingué mercredi plusieurs catégories d'opérateurs de l'Etat, exhortant à interroger "la performance" de ces organismes, plutôt que de fixer "des objectifs chiffrés et comptables".
L'ancien chef de file des députés Horizons à l'Assemblée nationale était le premier membre du gouvernement à être auditionné par la commission d'enquête du Sénat qui s'intéresse aux missions des agences, des opérateurs et des organismes consultatifs de l'Etat.
Alors que le gouvernement a annoncé sa volonté de fusionner et de supprimer plusieurs opérateurs dans un objectif d'économies dans le cadre de la préparation du futur budget, il a distingué trois catégories d'opérateurs, mais sans en dévoiler la liste.
Les premiers, de "catégorie A", "considérés comme des opérateurs qui remplissent leur mission et qui apportent une véritable valeur ajoutée à la Fonction publique", ont été identifiés dans le cadre d'un travail gouvernemental.
Il a également évoqué des opérateurs de "catégorie B", les qualifiant de "redondants" et jugeant qu'ils "participent à une perte de lisibilité de l'action publique".
Enfin, ceux de "catégorie C", créés pour favoriser "l'agilité" et un pilotage plus efficace, mais dont il a estimé qu'il fallait s'interroger sur une "internalisation" au sein des ministères, disant vouloir "renforcer la prise directe des autorités politiques".
Sans dévoiler la composition de ces différentes catégories, il a rejeté l'idée de fixer un "objectif chiffré et comptable" d'économies. "Ce n'est pas la méthode que je souhaite. Je ne veux pas y aller au doigt mouillé parce que je pense que ce ne serait pas responsable", a-t-il dit.
Une allusion à peine voilée aux déclarations de la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, qui avait annoncé fin avril vouloir réaliser "2 à 3 milliards d'euros" d'économies en supprimant ou fusionnant un tiers des opérateurs.
Ces fusions et suppressions, qui devront encore être votées dans le cadre du budget 2026, dégageront progressivement des économies "à moyen terme", avait ensuite précisé le cabinet de la ministre à l'AFP.
Interrogé par la rapporteure LR Christine Lavarde sur un éventuel recours aux opérateurs pour "contourner le cadre d'emploi de la fonction publique", Laurent Marcangeli a relevé "une certaine forme de dérive qui a pu s'installer", jugeant qu'il était "nécessaire de mieux encadrer les régimes indemnitaires" et certains "avantages spécifiques" aux agences.
S.Danek--TPP