The Prague Post - "Les oiseaux ne viennent plus": le nord du Nigeria face à la perte de biodiversité

EUR -
AED 4.323593
AFN 78.147717
ALL 96.368387
AMD 449.099998
ANG 2.10782
AOA 1079.573035
ARS 1710.06871
AUD 1.758727
AWG 2.119412
AZN 2.002475
BAM 1.952736
BBD 2.371479
BDT 143.884243
BGN 1.955245
BHD 0.443966
BIF 3482.136466
BMD 1.177288
BND 1.511728
BOB 8.154171
BRL 6.556906
BSD 1.177453
BTN 105.787018
BWP 15.47765
BYN 3.436808
BYR 23074.841163
BZD 2.368074
CAD 1.611672
CDF 2590.033502
CHF 0.928833
CLF 0.027186
CLP 1066.503199
CNY 8.274569
CNH 8.246663
COP 4352.43305
CRC 588.077296
CUC 1.177288
CUP 31.198127
CVE 110.092263
CZK 24.264549
DJF 209.227177
DKK 7.467642
DOP 73.8042
DZD 152.503452
EGP 56.158996
ERN 17.659317
ETB 183.191791
FJD 2.672086
FKP 0.872227
GBP 0.873618
GEL 3.161078
GGP 0.872227
GHS 13.099391
GIP 0.872227
GMD 87.707106
GNF 10290.853468
GTQ 9.020846
GYD 246.332454
HKD 9.151688
HNL 31.036303
HRK 7.527228
HTG 154.168107
HUF 387.644406
IDR 19769.075845
ILS 3.763165
IMP 0.872227
INR 105.879438
IQD 1542.479822
IRR 49593.248921
ISK 148.008915
JEP 0.872227
JMD 187.815314
JOD 0.834685
JPY 184.085412
KES 151.811215
KGS 102.92442
KHR 4719.574859
KMF 492.106356
KPW 1059.560186
KRW 1689.690836
KWD 0.362018
KYD 0.981256
KZT 605.160492
LAK 25481.910206
LBP 105439.31603
LKR 364.488112
LRD 208.402128
LSL 19.596153
LTL 3.476225
LVL 0.71213
LYD 6.372002
MAD 10.742645
MDL 19.751925
MGA 5384.52871
MKD 61.484826
MMK 2472.700809
MNT 4187.080742
MOP 9.431362
MRU 46.625843
MUR 54.249605
MVR 18.189422
MWK 2041.687884
MXN 21.095879
MYR 4.779541
MZN 75.240626
NAD 19.596153
NGN 1707.726605
NIO 43.332011
NOK 11.83026
NPR 169.259429
NZD 2.02842
OMR 0.452661
PAB 1.177448
PEN 3.962083
PGK 5.085022
PHP 69.394642
PKR 329.83039
PLN 4.225998
PYG 7979.480054
QAR 4.291766
RON 5.091529
RSD 117.319079
RUB 91.239443
RWF 1714.902005
SAR 4.415847
SBD 9.598888
SCR 16.900944
SDG 708.140431
SEK 10.803052
SGD 1.513539
SHP 0.883271
SLE 28.34322
SLL 24687.141139
SOS 671.74317
SRD 45.131921
STD 24367.480825
STN 24.461619
SVC 10.302835
SYP 13017.161269
SZL 19.580278
THB 37.000393
TJS 10.820676
TMT 4.13228
TND 3.425525
TOP 2.834627
TRY 50.545913
TTD 8.009399
TWD 36.967423
TZS 2904.956848
UAH 49.672064
UGX 4250.331155
USD 1.177288
UYU 46.017797
UZS 14190.734485
VES 339.163475
VND 30941.47834
VUV 142.309599
WST 3.262126
XAF 654.926627
XAG 0.015742
XAU 0.000264
XCD 3.18168
XCG 2.12207
XDR 0.815002
XOF 654.929404
XPF 119.331742
YER 280.724522
ZAR 19.670396
ZMK 10597.005579
ZMW 26.580182
ZWL 379.086196
  • AEX

    1.6900

    943.09

    +0.18%

  • BEL20

    10.0800

    5050.69

    +0.2%

  • PX1

    -8.9100

    8094.46

    -0.11%

  • ISEQ

    -13.0400

    13023.81

    -0.1%

  • OSEBX

    5.1700

    1671.69

    +0.31%

  • PSI20

    -54.8300

    8128.52

    -0.67%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    5.4700

    4214.37

    +0.13%

  • N150

    6.3800

    3760.37

    +0.17%

"Les oiseaux ne viennent plus": le nord du Nigeria face à la perte de biodiversité
"Les oiseaux ne viennent plus": le nord du Nigeria face à la perte de biodiversité / Photo: Suzanne Lassen - AFP

"Les oiseaux ne viennent plus": le nord du Nigeria face à la perte de biodiversité

Les histoires de la vie au bord de la rivière Matan Fada, dans le nord-ouest du Nigeria, ressemblent à des légendes. Les crocodiles ne sortent pas de l'eau le vendredi. Il y a cinquante ans, il suffisait de se baisser pour attraper les poissons, si nombreux qu'il en tombait même des arbres.

Taille du texte:

Ce qui est certain, c'est que les hippopotames qui peuplaient la rivière sont partis. Les pélicans ne s'y arrêtent plus dans leur migration entre l'Europe et l'Afrique et on ne pêche plus de "kumba", ce coquillage que les femmes concassaient pour fabriquer la poudre noire qui maquillait leurs yeux.

Safiya Magagi, 61 ans, a passé toute sa vie à Argungu, petite ville riveraine. Enfant, elle aimait se réveiller tôt, à la saison où les oiseaux migrateurs nichaient dans la région.

"Les oiseaux ramenaient les poissons dans leurs nids pour nourrir leurs petits, il y en avait tellement qu'ils tombaient des arbres et nous n'avions qu'à tendre la main pour les récupérer", se remémore-t-elle, tout en déplorant que "les enfants d'aujourd'hui ne connaissent pas cette joie".

Dans l'Etat de Kebbi, le temps de l'abondance est révolu.

"Particulièrement vulnérable" aux effets du changement climatique, selon Joseph Daniel Onoja, directeur de la Nigerian Conservation Foundation (NCF), cette région du nord-ouest, aux portes du Sahel, voit "le désert approcher très rapidement".

"La hausse des températures et l'évaporation excessive qui en résulte" et "les précipitations plus faibles" contribuent au "rétrécissement des plans d'eau", souligne Talatu Tende, écologue au centre de recherche ornithologique Aplori de Jos, dans le centre du Nigeria.

Conséquence, la nourriture se raréfie pour les oiseaux migrateurs, qui "ne sont plus aussi nombreux ou même arrêtent complètement de venir", ajoute-t-elle.

Husaini Makwashi, 42 ans, l'un des chefs d'une communauté de pêcheurs d'Argungu, confirme ne plus voir certains de ces oiseaux migrateurs.

"L'arrivée de tel oiseau signifiait que la saison des pluies approchait, les gens commençaient à réparer leurs toits et préparer leurs champs", se rappelle-t-il.

- La rivière rétrécit -

Cette région de savane voit ses paysages se transformer à cause de la météo et des activités humaines.

La démographie est galopante dans l'Etat de Kebbi, où le taux de fécondité est l'un des plus élevés du pays. Les habitants coupent de plus en plus d'arbres pour se procurer du bois de chauffage.

La campagne a perdu ses dattiers et ses karités. Les immenses kapokiers et leurs fruits remplis de coton, utilisés pour fabriquer des matelas, ont été coupés. Restent les margousiers, les manguiers et quelques baobabs.

Les marais et trous d'eau se sont taris ou ont été pompés par des agriculteurs pour leurs cultures.

L'Afrique n'émet que 3,8% des gaz à effet de serre dans le monde, mais elle subit sévèrement les effets du changement climatique.

A Argungu, les températures dépassent 40°C depuis deux mois. Selon les scientifiques, l'année 2024 est la plus chaude jamais mesurée. En Afrique de l'ouest, les températures moyennes observées ont augmenté de 1 à 3°C depuis les années 1970.

Avec une augmentation des températures de 2°C, 36,4% des espèces de poissons d'eau douce devraient être vulnérables à l'extinction d'ici 2100, prévoit le Giec.

"Quand les pluies diminuent, la végétation se raréfie, il y a un excès d'évaporation, ce qui rend les sols encore plus secs" et altère la biodiversité, explique Joseph Daniel Onoja, de la NCF.

Et lorsque la végétation diminue, "la biodiversité aviaire, et les êtres humains qui dépendent de ces habitats, sont inévitablement affectés", insiste-t-il.

L'émir d'Argungu, Alhaji Samaila Muhammad Mera, regrette que "la désertification ait avalé des milliers de terres arables" ainsi que la disparition des "nombreux lacs où les gens allaient pêcher".

Pour préserver les poissons, le chef traditionnel a imposé des restrictions pour la pêche, ce qui agace certains habitants. "Mais si l'on ne fait rien, la vie telle qu'on la connaît dans cette partie du pays va cesser et les gens seront contraints de migrer", craint-il.

Les ressources halieutiques constituent la principale source de protéines animales pour environ 30% des Africains, selon le Giec.

Pour l'instant, il est encore "facile" d'être pêcheur à Argungu. Les poissons, bien que moins nombreux, sont toujours là. Mais "la rivière a rétréci" et certaines espèces ont disparu, constate Ahmed Musa, un pêcheur de 25 ans.

- Insécurité alimentaire -

Pour les agriculteurs proches de la rivière, l'irrigation est facile et les récoltes satisfaisantes, grâce "aux engrais et aux pesticides".

Mais pour ceux plus éloignés, la situation se détériore.

"Avant, on récoltait cent sacs de millet dans ce champ, maintenant on arrive à peine à en avoir soixante", explique Murtala Danwawa, 30 ans. Autrefois, il pouvait "pleuvoir sans discontinuer pendant une semaine" en pleine saison des pluies.

Alors, en période de soudure, il abandonne ses champs et fait pousser de la canne à sucre dans le petit trou d'eau voisin, afin de la vendre pour nourrir sa famille.

En Afrique, le changement climatique a réduit la productivité agricole de près de 34% depuis les années 1960, plus que dans toute autre région du globe, estime le Giec.

En 2025, 33 millions des quelque 220 millions d'habitants du Nigeria feront face à une insécurité alimentaire sévère, prévoient les Nations unies.

H.Vesely--TPP