The Prague Post - Turquie: "la méfiance" d'une ex-combattante du PKK face aux autorités

EUR -
AED 4.313565
AFN 79.052718
ALL 96.855314
AMD 449.679526
ANG 2.10293
AOA 1077.068973
ARS 1732.052492
AUD 1.780981
AWG 1.65172
AZN 2.001409
BAM 1.95389
BBD 2.366487
BDT 142.990213
BGN 1.955191
BHD 0.442902
BIF 3506.771775
BMD 1.174557
BND 1.508925
BOB 8.119028
BRL 6.257456
BSD 1.174951
BTN 103.457859
BWP 15.651699
BYN 3.978511
BYR 23021.312332
BZD 2.36308
CAD 1.618598
CDF 3316.948692
CHF 0.934067
CLF 0.028594
CLP 1121.749145
CNY 8.355097
CNH 8.362363
COP 4571.750736
CRC 592.720556
CUC 1.174557
CUP 31.125754
CVE 110.15731
CZK 24.289134
DJF 208.742688
DKK 7.463961
DOP 72.848783
DZD 152.200286
EGP 56.574509
ERN 17.618351
ETB 168.637422
FJD 2.644872
FKP 0.871076
GBP 0.871656
GEL 3.175838
GGP 0.871076
GHS 14.417844
GIP 0.871076
GMD 86.917617
GNF 10192.036251
GTQ 9.000201
GYD 245.818641
HKD 9.133178
HNL 30.794895
HRK 7.534199
HTG 153.739704
HUF 390.427164
IDR 19549.028935
ILS 3.918562
IMP 0.871076
INR 103.477687
IQD 1539.295183
IRR 49404.797848
ISK 143.002738
JEP 0.871076
JMD 188.415804
JOD 0.832807
JPY 173.759274
KES 151.741438
KGS 102.715439
KHR 4722.383391
KMF 490.965134
KPW 1057.100167
KRW 1641.12638
KWD 0.358722
KYD 0.979143
KZT 636.058189
LAK 25439.022483
LBP 105217.591229
LKR 355.282675
LRD 209.734963
LSL 20.384972
LTL 3.468161
LVL 0.710478
LYD 6.336805
MAD 10.599138
MDL 19.492944
MGA 5194.899345
MKD 61.469907
MMK 2465.496648
MNT 4225.694365
MOP 9.41056
MRU 46.999054
MUR 53.266593
MVR 17.97511
MWK 2037.399562
MXN 21.617252
MYR 4.941406
MZN 75.058557
NAD 20.384972
NGN 1756.644029
NIO 43.237731
NOK 11.675569
NPR 165.532176
NZD 2.005048
OMR 0.451634
PAB 1.174946
PEN 4.092999
PGK 4.911199
PHP 66.886901
PKR 333.425443
PLN 4.263357
PYG 8366.820584
QAR 4.272124
RON 5.075852
RSD 117.159732
RUB 98.069114
RWF 1703.135013
SAR 4.405169
SBD 9.627676
SCR 16.84298
SDG 706.500204
SEK 11.053641
SGD 1.507001
SHP 0.923017
SLE 27.371479
SLL 24629.872108
SOS 671.443596
SRD 44.746506
STD 24310.953338
STN 24.476072
SVC 10.280949
SYP 15271.347995
SZL 20.38707
THB 37.39832
TJS 10.997602
TMT 4.110949
TND 3.418458
TOP 2.750934
TRY 48.567456
TTD 7.952226
TWD 35.508069
TZS 2907.028354
UAH 48.539847
UGX 4114.977192
USD 1.174557
UYU 46.934117
UZS 14468.855227
VES 191.972897
VND 30987.7435
VUV 139.949809
WST 3.137227
XAF 655.316362
XAG 0.027266
XAU 0.000319
XCD 3.174299
XCG 2.11753
XDR 0.814435
XOF 655.316362
XPF 119.331742
YER 281.248041
ZAR 20.369622
ZMK 10572.424443
ZMW 27.781722
ZWL 378.206795
  • AEX

    -3.3600

    929.94

    -0.36%

  • BEL20

    10.8100

    4709.11

    +0.23%

  • PX1

    -0.7900

    7853.59

    -0.01%

  • ISEQ

    -35.8800

    11176.65

    -0.32%

  • OSEBX

    -5.6100

    1645.65

    -0.34%

  • PSI20

    -21.6300

    7704.09

    -0.28%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    33.2300

    3494.96

    +0.96%

  • N150

    -13.5900

    3659.77

    -0.37%

Turquie: "la méfiance" d'une ex-combattante du PKK face aux autorités
Turquie: "la méfiance" d'une ex-combattante du PKK face aux autorités / Photo: Ilyas AKENGIN - AFP

Turquie: "la méfiance" d'une ex-combattante du PKK face aux autorités

Le rugissement d'un avion de chasse dans le ciel de Diyarbakir interrompt brièvement son récit. "Essayez donc d'expliquer la paix aux gens... La méfiance persiste".

Taille du texte:

Face à un thé, en tee-shirt bleu et jean moulant sur la place principale de la plus grande ville à majorité kurde de Turquie (sud-est), Yüksel Genç secoue ses boucles auburn en confiant ses doutes sur le processus de paix entre Ankara et les combattants du PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan.

"La guérilla est sincère, mais elle pense que l'Etat ne l'est pas et que l'exécutif ne lui fait pas confiance", affirme l'ancienne combattante.

Après 41 ans de lutte armée qui ont fait au moins 40.000 morts, le mouvement a annoncé sa dissolution à l'appel de son chef historique, Abdullah Öcalan, emprisonné depuis 1999.

À 50 ans, YÜksel Genç, qui a purgé de nombreuses années de prison, continue son combat par la plume pour faire valoir les droits des Kurdes qui représentent environ 20% de la population turque.

Elle a rejoint le PKK en 1995 à l'âge de 20 ans alors qu'elle commençait l'université à Istanbul.

"À cette époque beaucoup de villages kurdes étaient incendiés, des assassinats jamais élucidés. On se sentait coincé, sans autre choix que rejoindre la guérilla", justifie-t-elle, évoquant "une terrible répression" des autorités contre la communauté kurde.

Quatre ans plus tard, en février 1999, le fondateur et chef historique du PKK Abdullah Öcalan est arrêté à Nairobi au terme d'un exil à travers plusieurs pays.

"La capture d'Öcalan a provoqué une immense colère au sein de la guérilla, une rage profonde. Avec le sentiment que la cause kurde serait anéantie. Ce climat aurait pu déclencher une grande vague de violence en Turquie".

Mais Öcalan prône l'apaisement avec les autorités et appelle des combattants à se rendre en formant deux "groupes de paix et de solution démocratique", espérant qu'Ankara répondra à ce geste.

- "Sans arme" -

Yüksel Genç fait partie du premier - "trois femmes et cinq hommes" - à se rendre le 1er octobre 1999. Un second suit en novembre.

"Monsieur Öcalan pensait que la solution à la question kurde en Turquie était désormais possible sans arme, par la voie démocratique. Que notre arrivée symboliserait la bonne volonté" du PKK. "Qu'elle persuaderait l'Etat de négocier".

Elle admet le caractère "sacrificiel" de cette reddition dans le village de Semdinli (sud-est), au terme d'une longue marche dans les montagnes, guettés par "des milliers" de militaires "postés entre les rochers".

Transférés à Van, les combattants sont arrêtés cinq jours plus tard. Yüksel Genç passe cinq ans et demi en détention.

"Pour nous ces groupes de paix, c'était une mission. La solution devait passer par le dialogue", défend-elle sans rancoeur pour les ordres du chef qui l'ont envoyée derrière les barreaux.

Plusieurs fois poursuivie, arrêtée et de nouveau incarcérée trois ans et demi pour ses écrits, la quinquagénaire, journaliste associée au think tank "Sosyo Politik" à Diyarbakir, constate que "travailler pour la paix en Turquie a un coût".

"Malheureusement, les efforts du PKK pour devenir une organisation pacifique ont échoué".

L'arrivée de l'AKP du président Recep Tayyip Erdogan au pouvoir "qui remplace le vieux système et l'esprit militaire" suscite l'espérance d'une nouvelle donne dans les années 2000, et un nouvel appel d'Öcalan à cesser le feu. Sans effet.

Aujourd'hui? "L'Etat est impliqué dans le processus. Mais parler de négociation reste extrêmement difficile", estime-t-elle.

"Le PKK, comme en 1999, évolue vers la lutte non-violente. Déposer les armes n'est pas la fin du combat. Le Parti se prépare à devenir une organisation politique", avance-t-elle. Mais "on a le sentiment d'avoir entamé un processus beaucoup plus difficile".

- "Un océan d'insécurité"-

Yüksel Genç ne parle pas d'espoir: "La vie nous apprend à être réaliste: il n'y a guère de différences entre les sentiments de la population et ceux de la guérilla: des années d'expérience ont généré un océan d'insécurité. La guérilla ne semble pas faire confiance à l'Etat".

"Elle a montré son courage en déposant les armes sans avoir été vaincue. Mais elle ne voit pas de résultat concrets".

En face, le gouvernement, qui a initié le processus de paix à l'automne dernier, n'a rien annoncé, rien promis, remarque-t-elle.

"Pourquoi les prisonniers malades ne sont-ils pas libérés? Et ceux qui ont purgé leur peine? Pourquoi ne profitent-ils pas du climat de paix?". Et Abdullah Öcalan est toujours détenu à l'isolement au large d'Istanbul.

Le nombre de détenus considérés comme membres ou proches du PKK n'est pas divulgué par les autorités.

"Le fait qu'Öcalan ne soit toujours pas en situation de conduire le processus vers une solution politique démocratique est un handicap majeur du point de vue de la guérilla", insiste-t-elle.

"Même notre quotidien reste complètement façonné par les contraintes sécuritaires, dans toute la région. La présence militaire, les barrages, tout ça devrait changer".

A.Slezak--TPP