The Prague Post - Le côté obscur de vendanges en Champagne au coeur d'un procès pour traite d'êtres humains

EUR -
AED 4.221452
AFN 81.042236
ALL 98.34163
AMD 442.348133
ANG 2.057213
AOA 1054.113162
ARS 1338.416316
AUD 1.775795
AWG 2.069142
AZN 1.947656
BAM 1.95779
BBD 2.318836
BDT 140.462758
BGN 1.956379
BHD 0.433662
BIF 3380.748057
BMD 1.149523
BND 1.479727
BOB 7.964887
BRL 6.313409
BSD 1.148507
BTN 99.621783
BWP 15.488934
BYN 3.758524
BYR 22530.656889
BZD 2.306924
CAD 1.577094
CDF 3307.178836
CHF 0.940083
CLF 0.02819
CLP 1081.793653
CNY 8.264383
CNH 8.260061
COP 4693.066858
CRC 580.084519
CUC 1.149523
CUP 30.462368
CVE 110.497931
CZK 24.795058
DJF 204.293086
DKK 7.45951
DOP 68.224349
DZD 149.821208
EGP 58.246181
ERN 17.24285
ETB 155.243199
FJD 2.592059
FKP 0.853427
GBP 0.854383
GEL 3.126509
GGP 0.853427
GHS 11.849034
GIP 0.853427
GMD 82.189868
GNF 9950.273808
GTQ 8.827819
GYD 240.285852
HKD 9.023586
HNL 30.060227
HRK 7.532486
HTG 150.625225
HUF 403.229455
IDR 18806.201362
ILS 4.011549
IMP 0.853427
INR 99.706549
IQD 1505.875537
IRR 48423.669745
ISK 142.610346
JEP 0.853427
JMD 183.196629
JOD 0.81501
JPY 167.210234
KES 148.850047
KGS 100.525536
KHR 4621.083629
KMF 491.418771
KPW 1034.580166
KRW 1586.124017
KWD 0.352122
KYD 0.957123
KZT 597.836403
LAK 24800.965202
LBP 102997.28814
LKR 345.277917
LRD 229.502309
LSL 20.599552
LTL 3.394243
LVL 0.695335
LYD 6.230842
MAD 10.527906
MDL 19.80544
MGA 5098.135597
MKD 61.50538
MMK 2413.085475
MNT 4121.672443
MOP 9.286758
MRU 45.658917
MUR 52.337778
MVR 17.708345
MWK 1995.572199
MXN 21.884047
MYR 4.897055
MZN 73.523326
NAD 20.599669
NGN 1779.890006
NIO 42.306113
NOK 11.545059
NPR 159.391677
NZD 1.917966
OMR 0.441979
PAB 1.148507
PEN 4.134258
PGK 4.731449
PHP 65.880903
PKR 325.947187
PLN 4.275709
PYG 9167.157487
QAR 4.184839
RON 5.03181
RSD 117.233002
RUB 90.080527
RWF 1638.070718
SAR 4.313479
SBD 9.587517
SCR 16.319794
SDG 690.286489
SEK 11.076904
SGD 1.478744
SHP 0.903345
SLE 25.806387
SLL 24104.933275
SOS 656.95487
SRD 44.658702
STD 23792.811652
SVC 10.049213
SYP 14946.399933
SZL 20.622114
THB 37.75035
TJS 11.369862
TMT 4.023332
TND 3.377877
TOP 2.692299
TRY 45.490396
TTD 7.804865
TWD 34.006927
TZS 3016.110117
UAH 47.957238
UGX 4140.171821
USD 1.149523
UYU 46.987347
UZS 14552.964837
VES 117.89132
VND 30034.74506
VUV 138.014711
WST 3.039053
XAF 656.59005
XAG 0.031605
XAU 0.000341
XCD 3.106644
XDR 0.815387
XOF 656.954214
XPF 119.331742
YER 278.99049
ZAR 20.724749
ZMK 10347.095163
ZMW 26.903641
ZWL 370.146037
  • AEX

    -7.8000

    909.3

    -0.85%

  • BEL20

    -14.1600

    4411.71

    -0.32%

  • PX1

    -102.5900

    7553.45

    -1.34%

  • ISEQ

    -223.3700

    11172.87

    -1.96%

  • OSEBX

    7.5300

    1645.14

    +0.46%

  • PSI20

    3.6900

    7392.67

    +0.05%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -2.7300

    2476.86

    -0.11%

  • N150

    -35.1000

    3546.33

    -0.98%

Le côté obscur de vendanges en Champagne au coeur d'un procès pour traite d'êtres humains
Le côté obscur de vendanges en Champagne au coeur d'un procès pour traite d'êtres humains / Photo: LOIC VENANCE - AFP

Le côté obscur de vendanges en Champagne au coeur d'un procès pour traite d'êtres humains

Sous-traitance et responsabilités en question: à un procès pour traite d'êtres humains lors des vendanges en Champagne en 2023, la justice tente jeudi de démêler le rôle joué par différents acteurs de la filière dans l'exploitation de 57 vendangeurs, majoritairement sans-papiers.

Taille du texte:

Le procès se tient toute la journée à Châlons-en-Champagne, en présence de plusieurs dizaines de victimes, qui se sont retrouvées auparavant à un rassemblement organisé par la CGT devant le tribunal correctionnel.

"Assemblage 20% de raisins 80% de misère" pouvait-on lire sur l'étiquette d'une bouteille de champagne en photo sur une grande bâche posée sur une camionnette CGT. "Prestataires = fossoyeurs de la Champagne" annonçait une autre banderole.

Parmi les prévenus figure la gérante d'Anavim, société de prestations viticoles. Cette femme de 44 ans originaire du Kirghizistan est également poursuivie pour travail dissimulé, emploi d'étrangers sans autorisation de travail salarié, soumission de personnes vulnérables à des conditions d'hébergement indignes et avec une rétribution inexistante ou insuffisante.

S'exprimant avec l'aide d'une traductrice, elle a nié farouchement être à l'origine du problème d'hébergement des vendangeurs, renvoyant la balle aux deux autres prévenus, deux hommes de 33 ans soupçonnés d'avoir participé au recrutement des vendangeurs en Ile-de-France.

La société Anavim et une coopérative vinicole de la Marne sont également poursuivies comme personnes morales.

"Je dirais que c'est la faute de tout le monde (...), et puis c'est aussi un contexte global dans lequel se sont déroulées ces vendanges", a estimé Me Bruno Questel, l'avocat d'Anavim. "Tout ça était connu, il faut que tout le monde progresse et tire dans le même sens", a-t-il ajouté.

En septembre 2023, à la suite d'un signalement de riverains, l'inspection du travail avait procédé à un contrôle de l'hébergement des travailleurs et constaté des conditions de vie portant "gravement atteinte à la sécurité, à la santé et à la dignité des occupants", selon le parquet.

Cet hébergement collectif, une maison en travaux et un hangar à Nesle-le-Repons, au sud-ouest de Reims, avait ensuite été fermé par la préfecture, qui y avait constaté "des literies de fortune", "l'état répugnant des toilettes, sanitaires et lieux communs" et des installations électriques dangereuses.

- "Pas de respect" -

"Ils nous mettent dans un bâtiment abandonné, pas de nourriture, pas d'eau, rien du tout. Et puis on nous amène (...) pour faire des vendanges de 5H00 du matin jusqu'à 6H00 du soir, ça ne se fait pas", a déclaré à l'AFP Modibo Sidibe, une victime d'une trentaine d'années venue assister au procès en espérant que "justice soit faite".

"La nourriture, c'est pas bon, le logement, c'est pas bon. On travaille dur, pas de respect, franchement c'était déplorable", a ajouté Ousseny Diaite, un autre plaignant, d'origine sénégalaise.

Les prévenus "ont un mépris total pour le respect de la dignité humaine", a dénoncé en amont du procès Me Maxime Cessieux, avocat des victimes, dont la majorité sont des étrangers en situation irrégulière originaires du Mali, de Mauritanie, de Côte d'Ivoire ou encore du Sénégal.

"L'exploitant viticole ne peut pas faire semblant qu'il ne savait pas" selon Me Cessieux, appelant les maisons de champagne à être "intransigeantes" sur les conditions dans lesquelles est ramassé leur raisin.

"C'est le propre de la sous-traitance, où on pense qu'on confie un travail à quelqu'un et après, on se déresponsabilise mais en fait non, on est venu corriger ça avec l'obligation de vigilance", insiste Mehdi Bouzaida, avocat du Comité contre l'esclavage moderne, partie civile, estimant que les prestataires ont "fermé les yeux sur des choses qui étaient devant leur nez".

- Image du Champagne en jeu -

Donneurs d'ordre et prestataires "doivent être condamnés conjointement", pour José Blanco, de la CGT Champagne, également partie civile.

Le syndicaliste réclame que "les conditions d'hébergement et de rémunération des travailleurs saisonniers soient inscrites dans le cahier des charges de l'AOC Champagne" et que la récolte d'un vigneron soit déclassée s'il emploie un prestataire impliqué dans un cas de traite d'êtres humains.

Pour la première fois dans un procès sur le sujet des vendangeurs, le Comité Champagne, qui représente 16.200 vignerons, 130 coopératives et 370 maisons de Champagne, est lui aussi partie civile.

Lors des vendanges de 2023 dans la région, alors que le mois de septembre était particulièrement chaud, quatre personnes travaillant à la récolte du raisin sont décédées.

zl-cor-str-bj/etb/cbn

P.Benes--TPP