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Au procès des effondrements mortels de la rue d'Aubagne, la lecture du jugement a été interrompue et la salle évacuée lundi, après le malaise d'un des copropriétaires à l'annonce de sa culpabilité, avant même que sa peine soit annoncée.
"Le tribunal retient que vous étiez personnellement informés des désordres graves" au 65 de la rue d'Aubagne et que "vous avez fait preuve d'une indifférence totale en n'exécutant pas les travaux" nécessaires, a commencé le président Pascal Gand.
"Ces fautes ont causé de façon indirecte et certaine la mort d'Ouloume Saïd Hassani", a poursuivi le magistrat, évoquant cette mère comorienne démunie qui vivait dans cet immeuble insalubre du centre-ville de Marseille avec ses deux fils, qui ont eux survécu et étaient présents dans la salle bondée des procès hors normes du tribunal judiciaire de la ville.
Alors que M. Gand énumérait ces fautes -travaux non réalisés dans le plancher, le plafond, fils électriques apparents, punaises de lit-, Sébastien Ardilly, poursuivi avec ses parents et la SCI familiale, a commencé à s'affaisser avant de s'effondrer au sol.
L'audience a alors été immédiatement suspendue et la salle évacuée. Après quelques dizaines de minutes, le prévenu a été évacué sur un fauteuil roulant par les marins-pompiers.
En début d'audience, le président avait relaxé trois autres copropriétaires, représentant deux autres appartements du 65, estimant que eux avaient au contraire manifesté un intérêt face à l'état de délabrement de leur immeuble, assistant notamment aux assemblées générales.
Trois autres relaxes avaient aussi été annoncées en début d'audience: celles de Marseille Habitat, son ancien directeur général et son ancien directeur technique. Ce bailleur social de la ville de Marseille était le propriétaire de l'immeuble voisin du 63 rue d'Aubagne qui était vide et s'était effondré comme un château de sable avec le numéro 65, provoquant la mort de huit personnes le 5 novembre 2018.
K.Pokorny--TPP