The Prague Post - Menaces et chantage: au Nigeria, les applications de prêts mobiles harcèlent les emprunteurs

EUR -
AED 4.2812
AFN 79.696371
ALL 97.864283
AMD 444.739202
ANG 2.086432
AOA 1068.988407
ARS 1586.858897
AUD 1.786446
AWG 2.101257
AZN 1.98719
BAM 1.955533
BBD 2.344679
BDT 141.76454
BGN 1.956706
BHD 0.439525
BIF 3473.246426
BMD 1.165746
BND 1.500718
BOB 8.044624
BRL 6.353902
BSD 1.164201
BTN 102.607973
BWP 15.651323
BYN 3.932028
BYR 22848.614492
BZD 2.34128
CAD 1.609813
CDF 3339.861371
CHF 0.937382
CLF 0.028777
CLP 1128.918975
CNY 8.32587
CNH 8.323103
COP 4667.645532
CRC 588.547311
CUC 1.165746
CUP 30.892259
CVE 110.249928
CZK 24.446444
DJF 207.304547
DKK 7.464415
DOP 73.879137
DZD 151.406736
EGP 56.587854
ERN 17.486185
ETB 166.631582
FJD 2.657871
FKP 0.870623
GBP 0.867938
GEL 3.141718
GGP 0.870623
GHS 14.027601
GIP 0.870623
GMD 83.933673
GNF 10091.187668
GTQ 8.929779
GYD 243.558347
HKD 9.092344
HNL 30.483931
HRK 7.536777
HTG 152.271347
HUF 393.486074
IDR 19164.858278
ILS 3.916987
IMP 0.870623
INR 102.789154
IQD 1527.126785
IRR 49048.747779
ISK 143.600407
JEP 0.870623
JMD 185.823364
JOD 0.826538
JPY 172.777461
KES 150.619407
KGS 101.929262
KHR 4667.645421
KMF 492.515964
KPW 1049.150202
KRW 1624.104781
KWD 0.356555
KYD 0.970134
KZT 628.672486
LAK 25250.465131
LBP 104270.467949
LKR 351.716833
LRD 233.998011
LSL 20.587333
LTL 3.442143
LVL 0.705148
LYD 6.319919
MAD 10.579097
MDL 19.476669
MGA 5222.540384
MKD 61.526589
MMK 2447.059578
MNT 4192.299847
MOP 9.35524
MRU 46.58272
MUR 53.775661
MVR 17.964636
MWK 2026.065735
MXN 21.838149
MYR 4.933449
MZN 74.496536
NAD 20.587235
NGN 1781.690422
NIO 42.842306
NOK 11.717784
NPR 164.180302
NZD 1.9866
OMR 0.448247
PAB 1.164106
PEN 4.117994
PGK 4.93347
PHP 66.629372
PKR 328.449027
PLN 4.256384
PYG 8408.489873
QAR 4.244015
RON 5.078687
RSD 117.138788
RUB 94.424587
RWF 1686.449022
SAR 4.37421
SBD 9.586886
SCR 17.264897
SDG 700.027758
SEK 10.996968
SGD 1.502541
SHP 0.916093
SLE 27.149943
SLL 24445.100776
SOS 666.218111
SRD 45.290969
STD 24128.581062
STN 24.495811
SVC 10.186258
SYP 15156.670008
SZL 20.587198
THB 37.693802
TJS 10.954955
TMT 4.091767
TND 3.356166
TOP 2.730299
TRY 47.991768
TTD 7.885651
TWD 35.773001
TZS 2908.53551
UAH 48.166369
UGX 4113.296555
USD 1.165746
UYU 46.593231
UZS 14462.588679
VES 176.941413
VND 30752.369913
VUV 139.991666
WST 3.103004
XAF 655.898281
XAG 0.028558
XAU 0.00033
XCD 3.150487
XCG 2.09805
XDR 0.815664
XOF 655.844839
XPF 119.331742
YER 279.953917
ZAR 20.635516
ZMK 10493.110307
ZMW 27.686028
ZWL 375.36962
  • AEX

    5.6000

    893.83

    +0.63%

  • BEL20

    18.4800

    4756.49

    +0.39%

  • PX1

    -30.1100

    7689.43

    -0.39%

  • ISEQ

    -64.3900

    11232.42

    -0.57%

  • OSEBX

    9.2300

    1628.09

    +0.57%

  • PSI20

    53.5400

    7701.85

    +0.7%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    33.4600

    3412.88

    +0.99%

  • N150

    1.0800

    3603.47

    +0.03%

Menaces et chantage: au Nigeria, les applications de prêts mobiles harcèlent les emprunteurs
Menaces et chantage: au Nigeria, les applications de prêts mobiles harcèlent les emprunteurs / Photo: Olympia DE MAISMONT - AFP

Menaces et chantage: au Nigeria, les applications de prêts mobiles harcèlent les emprunteurs

La "peur" et la "honte": c'est ce qu'a ressenti la Nigériane Mariam Ogundairo quand elle a appris qu'une grande partie de ses contacts téléphoniques avaient été informés qu'elle avait échoué à rembourser son prêt contracté via une application mobile peu scrupuleuse.

Taille du texte:

Au Nigeria, la crise économique qui sévit depuis deux ans a favorisé la croissance d'applications mobiles de prêts ayant recours à des moyens douteux tels que menaces, chantage et diffusion de photographies privées pour forcer les particuliers à rembourser leurs emprunts.

Souvent attirés par de fausses promesses de taux d'intérêt bas, des milliers de Nigérians se tournent vers ces applications pour obtenir rapidement des prêts à court terme, alors que la flambée des prix pèse sur leur pouvoir d'achat, l'inflation annuelle s'élevant à 21,8% à la fin du mois de juillet.

Ces applications appartiennent à des organisations locales et étrangères.

À court d'argent et ayant un besoin urgent de 30.000 nairas (16,70 euros), Mariam Ogundairo a téléchargé l'une de ces applications et a enregistré son numéro de téléphone.

Le prêt lui a été rapidement accordé, mais à un taux d'intérêt de 21,6%, à rembourser sous deux semaines - un délai que Mme Ogundairo n'a pu respecter.

À ce moment-là, le taux directeur était fixé à 27,5%, et les banques appliquaient des taux allant de 27% à 48%.

Elle a alors été victime d'un déluge de harcèlement, tactique devenue la marque de fabrique de nombreuses applications de prêts dans la quatrième économie d'Afrique.

"Ils ont commencé à appeler mes contacts téléphoniques lorsque je n'ai pas pu rembourser à temps, en disant que je leur devais de l'argent", raconte-t-elle. Finalement, elle a réussi à rembourser sa dette quelques semaines plus tard.

- "Solution rapide" -

Depuis son arrivée au pouvoir en mai 2023, le président nigérian Bola Ahmed Tinubu a mis en place des réformes, soutenues par les économistes, pour relancer l'économie moribonde du pays, mais qui ont fait monter en flèche l'inflation et chuter la valeur du naira.

Près de 60% des Nigérians vivent sous le seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale.

"Un ami me l'a recommandée (une application de prêt) parce que j'avais besoin d'une solution rapide", explique un homme de 24 ans qui a souhaité rester anonyme.

Il y a deux ans, alors étudiant en médecine, il devait trouver de l'argent pour financer la fin de ses recherches pour sa thèse. Il a emprunté 70.000 nairas (environ 39 euros) en un clin d’œil, mais la somme à rembourser s'élevait à 110.000 nairas (61,40 euros), avec une échéance d'un mois.

L'application de prêt a alors commencé à envoyer des messages à ses contacts téléphoniques, leur affirmant qu'il était un "tueur ritualiste".

En mars 2025, la Commission fédérale de la concurrence et de la protection des consommateurs (FCCPC) a approuvé 408 applications de prêt, contre 269 en septembre 2024.

En 2024, la FCCPC avait obtenu le retrait de 47 applications de prêt du Google Play Store pour diverses infractions, dont le harcèlement, et 88 autres avaient été placées sous surveillance.

En 2023, l’organisme de surveillance avait signalé la présence d’applications de prêt sur Google Play Store sans autorisation réglementaire.

- "Piège" -

La facilité d'accès et la rapidité de traitement de nombreuses applications de prêt constituent un "piège", estime Funmi Oderinde, avocate chez Citizens' Gavel, une organisation de la société civile qui a reçu jusqu'à présent 1.300 plaintes concernant des "applications de prêt numérique prédatrices".

"Les emprunteurs sont rapidement confrontés à des pratiques de recouvrement contraires à l'éthique, telles que la diffamation, le harcèlement, les menaces, les violations de la confidentialité des données", dénonce Mme Oderinde.

Certaines victimes ont formé des groupes de soutien sur Facebook. L'un d'eux compte plus de 21.000 membres.

Selon Mme Oderinde, deux personnes ayant sollicité l'aide juridique de l'organisation "auraient pu mourir" en raison du harcèlement des agents des applications de prêt, tandis qu'une autre a déclaré à Citizens' Gavel qu'une fausse nécrologie et une véritable photo nue ont été partagées à ses contacts par une application de prêt.

Dans une note envoyée aux prêteurs en août, la FCCPC a déclaré qu'elle "surveillerait périodiquement les taux d'intérêt des services de crédit à la consommation et veillerait à ce que ces taux ne soient pas abusifs".

Mais malgré les mesures réglementaires, des dizaines d'applications continuent de fonctionner sous de nouveaux noms, et les emprunteurs désespérés ne vérifient souvent pas les listes d'agrément avant de faire une demande.

Il en résulte que les usuriers "prospèrent", déplore Mme Oderinde, "en raison de la faiblesse des sanctions et de la mauvaise application de la loi".

O.Holub--TPP