
AEX
4.6200
Le ministre démissionnaire de l'Industrie Marc Ferracci a affirmé vendredi ne pas avoir de "tabou" sur la mise en place d'une taxe sur les très hauts patrimoines dite "Zucman" qui divise la classe politique, tout en soulignant sa "préoccupation" quant au fait de "ne pas pénaliser l'esprit d'entreprise".
"Il n'y a pas de tabou. Avec une préoccupation, c'est de ne pas pénaliser l'esprit d'entreprise", a souligné le ministre interrogé au micro de Sud Radio.
Ce dispositif, qui prévoit de taxer à hauteur de 2% les patrimoines de plus de 100 millions d'euros, concernerait 1.800 foyers fiscaux selon son promoteur, l'économiste Gabriel Zucman. D'après lui, elle rapportera jusque 20 milliards d'euros par an, alors que d'autres économistes estiment son rendement plutôt autour de 5 milliards.
Le ministre s'est inquiété de cette taxation car elle inclut "l'outil professionnel": "ça veut dire que quelqu'un (...) qui a une entreprise, qui a des perspectives très importantes mais qui ne fait pas forcément aujourd'hui de résultats économiques qui permettent de verser des dividendes, sera soumise à cette taxe", a-t-il souligné, en citant l'exemple des "licornes" du secteur technologique.
De fait, a poursuivi le ministre, les propriétaires de l'entreprise Mistral AI, la "décacorne" française de l'intelligence artificielle valorisée à 14 milliards d'euros, "seraient soumis à cette taxe".
"Pour devoir payer la taxe, les gens vont être obligés de vendre les parts de cette entreprise", a-t-il ajouté, en insistant sur le sujet "absolument crucial" de la souveraineté alors que des entreprises chinoises veulent "racheter" des entreprises françaises.
"Appliquer une taxe rigoureuse uniquement en France, ça pose un problème. C'est le risque de voir les gens optimiser comme on dit, c'est-à-dire essayer d'éviter la taxe en allant ailleurs", a-t-il ajouté.
Le président LR du Sénat Gérard Larcher s'est dit hostile jeudi à la mise en place de cette taxe, la qualifiant d'"illusion", alors que pour la gauche c'est "la base de tout accord" de non censure du gouvernement Lecornu selon l'eurodéputé Raphaël Glucksmann (Place publique).
"Il faut discuter (...) On voit bien que si on ne trouve pas un terrain d'atterrissage sur ce sujet, on aura beaucoup de mal à trouver un accord", a estimé le ministre, en soulignant que le Parti socialiste, "seul interlocuteur (...) disposé à discuter avec le gouvernement" en a fait "un sujet très central".
B.Hornik--TPP