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                Les Bourses mondiales chutent mardi, sur fond de prises de profits, ainsi que de doutes sur l'IA et l'évolution des taux de la Banque centrale américaine tandis qu'à Washington le blocage budgétaire se poursuit.
Vers 08H40 GMT, en Europe, le CAC 40 perdait 1,15%, Francfort 1,38%, Londres 0,81% et Milan 1,00%.
En Asie, les Bourses asiatiques ont reculé de concert, minées par un regain de prudence notamment concernant la politique de la Fed
A la Bourse de Tokyo, l'indice vedette Nikkei s'est replié en clôture de 1,74%, et l'indice élargi Nikkei de 0,65% à 3.310,14 points.
Séoul a lâché 2,37%, Sydney 0,91%, Taipei 077%.
Wall Street avait donné le ton lundi, tiraillée "entre la vigueur persistante du secteur technologique et la faiblesse des valeurs liées aux matières premières et à l'immobilier", a noté John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement chez Cité Gestion Private Bank.
John Plassard met en avant également un début de "fatigue de l'IA qui gagne les investisseurs malgré la multiplication des mégadeals dans le secteur".
Il fait référence au contrat de 38 milliards de dollars qu'OpenAI a passé avec Amazon pour des services dans le cloud (informatique à distance). Amazon a gagné 4% à Wall Street lundi.
Pour Ipek Ozkardeskaya, analyste senior de Swissquote, ces nouveaux partenariats entre géants du secteur qui veulent sécuriser autant de puissance de calcul que possible pour développer l'IA, offrent certes "un moment de gloire" à ces groupes. Mais "certains sceptiques continuent à froncer les sourcils, préoccupés par la circularité de ces accords", a-t-elle averti.
"L'euphorie de l'IA masque un marché qui ralentit", a encore souligné l'analyste.
"À cela s'ajoute un climat d'incertitude politique aux États-Unis, où le pays s'apprête à battre un record historique: celui du +shutdown+ gouvernemental le plus long jamais enregistré", ajoute John Plassard évoquant la paralysie des services publics américains due au blocage budgétaire entre démocrates et républicains au Congrès.
A Wall Street, quelque 300 entreprises du S&P 500 ont chuté lundi en raison d'inquiétudes sur un possible affaiblissement de l'activité économique américaine, sans garantie claire que la Réserve fédérale (Fed) va réduire à nouveau les taux en décembre.
En effet, la probabilité d'une nouvelle baisse d'un quart de point de pourcentage des taux directeurs de la Fed a diminué à 65% contre plus de 90% la semaine dernière.
Ces doutes ont été aussi alimentés par les déclarations lundi à Yahoo Finance d'un membre de la Fed. Austan Goolsbee de l'antenne de Chicago s'est dit plus préoccupé par l'inflation que par l'emploi, ajoutant qu'il n'était pas encore décidé à baisser les taux en décembre.
Edenred, lanterne rouge
A la Bourse de Paris, Edenred, société de services prépayés qui commercialise notamment les Ticket Restaurant, dont le titre s'est envolé depuis fin octobre, dégonflait fortement (-8,50% à 23,36 euros vers 08H30 GMT), s'inscrivant en tête des baisses de titres.
Le groupe vise pourtant une croissance de son excédent brut d’exploitation (Ebitda) entre 8 et 12% par an entre 2025 et 2028. Mais pour l'année 2026, la croissance prévue est en dessous des prévisions.
En outre, en Italie, où un plafonnement des commissions payées par les commerçants aux émetteurs de titres-restaurant a été mis en place, le groupe a prévenu s'attendre à un impact négatif de 60 millions d'euros sur son Ebitda (marge brute d'exploitation) au second semestre.
A Francfort, la défense baisse la garde
Les groupes de défense allemands font l'objet de prises de bénéfices: Rheinmetall perd 2,54% à Francfort, Thyssenkrupp chute de 2,98%.
"Les investisseurs semblent actuellement enclins à prendre leurs bénéfices, une tendance déjà amorcée durant la séance asiatique", a noté Andreas Lipkow, analyste indépendant.
Le pétrole en berne
Le marché pétrolier piquait du nez, digérant la décision prise dimanche par les pays exportateurs de l'Opep+ de remonter encore une fois leurs quotas de production avant une pause au premier trimestre 2026.
Vers 08H40 GMT, le baril de WTI nord-américain lâchait 1,03% à 60,42 dollars et celui de Brent de la mer du Nord 0,97% à 64,26 dollars.
N.Simek--TPP