The Prague Post - Pakistan: après les inondations, les promesses sans lendemain d'une reconstruction

EUR -
AED 4.158787
AFN 80.192306
ALL 97.933102
AMD 440.389106
ANG 2.040648
AOA 1036.011635
ARS 1360.986002
AUD 1.752442
AWG 2.040886
AZN 1.921946
BAM 1.954803
BBD 2.285695
BDT 137.539883
BGN 1.95591
BHD 0.426758
BIF 3367.472514
BMD 1.132253
BND 1.460214
BOB 7.85124
BRL 6.456217
BSD 1.132053
BTN 95.49427
BWP 15.350649
BYN 3.704759
BYR 22192.15462
BZD 2.274011
CAD 1.56286
CDF 3252.961886
CHF 0.934624
CLF 0.027797
CLP 1066.763048
CNY 8.232893
CNH 8.164126
COP 4864.916581
CRC 572.723205
CUC 1.132253
CUP 30.004699
CVE 110.208816
CZK 24.954295
DJF 201.593461
DKK 7.461036
DOP 66.626035
DZD 150.164153
EGP 57.345272
ERN 16.983792
ETB 151.127028
FJD 2.554254
FKP 0.852479
GBP 0.846908
GEL 3.102686
GGP 0.852479
GHS 15.254695
GIP 0.852479
GMD 80.956214
GNF 9805.00149
GTQ 8.714904
GYD 236.846579
HKD 8.775067
HNL 29.399013
HRK 7.532652
HTG 147.960451
HUF 405.112092
IDR 18584.231115
ILS 4.095783
IMP 0.852479
INR 95.531734
IQD 1482.944007
IRR 47681.997427
ISK 146.705721
JEP 0.852479
JMD 179.38568
JOD 0.803105
JPY 161.772898
KES 146.332281
KGS 99.015395
KHR 4533.868864
KMF 491.960772
KPW 1019.008063
KRW 1563.618836
KWD 0.34708
KYD 0.943448
KZT 582.498481
LAK 24478.277842
LBP 101432.426037
LKR 339.05063
LRD 226.411576
LSL 20.667785
LTL 3.343248
LVL 0.684888
LYD 6.201085
MAD 10.458584
MDL 19.397711
MGA 4985.61249
MKD 61.479495
MMK 2377.356913
MNT 4047.68603
MOP 9.036273
MRU 44.795164
MUR 51.393344
MVR 17.435314
MWK 1962.959978
MXN 22.324526
MYR 4.792264
MZN 72.407681
NAD 20.666964
NGN 1818.734618
NIO 41.660418
NOK 11.704369
NPR 152.790157
NZD 1.892878
OMR 0.435923
PAB 1.132058
PEN 4.14905
PGK 4.626641
PHP 63.019495
PKR 318.450713
PLN 4.275078
PYG 9063.379563
QAR 4.131167
RON 5.083586
RSD 117.173371
RUB 91.712481
RWF 1607.530186
SAR 4.246842
SBD 9.475085
SCR 16.212414
SDG 679.914595
SEK 10.891591
SGD 1.459876
SHP 0.889773
SLE 25.758315
SLL 23742.756426
SOS 646.987314
SRD 41.723201
STD 23435.346677
SVC 9.904951
SYP 14721.495887
SZL 20.670284
THB 36.953904
TJS 11.745076
TMT 3.962885
TND 3.396304
TOP 2.651843
TRY 43.708583
TTD 7.672326
TWD 34.0893
TZS 3051.421201
UAH 46.903989
UGX 4140.889009
USD 1.132253
UYU 47.486631
UZS 14646.791904
VES 100.330652
VND 29397.245229
VUV 136.667081
WST 3.132114
XAF 655.648814
XAG 0.034211
XAU 0.000335
XCD 3.05997
XDR 0.817101
XOF 655.648814
XPF 119.331742
YER 276.892727
ZAR 20.675559
ZMK 10191.637231
ZMW 30.594349
ZWL 364.584935
  • AEX

    -0.1800

    896.24

    -0.02%

  • BEL20

    -56.9200

    4460.34

    -1.26%

  • PX1

    -26.2800

    7701.7

    -0.34%

  • ISEQ

    8.5400

    10687.01

    +0.08%

  • OSEBX

    -5.9100

    1508.97

    -0.39%

  • PSI20

    -2.1000

    6997.83

    -0.03%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    13.1100

    2927.29

    +0.45%

  • N150

    2.7800

    3473.61

    +0.08%

Pakistan: après les inondations, les promesses sans lendemain d'une reconstruction
Pakistan: après les inondations, les promesses sans lendemain d'une reconstruction / Photo: Rizwan TABASSUM - AFP

Pakistan: après les inondations, les promesses sans lendemain d'une reconstruction

Noor Bibi a perdu sa mère et sa fillette dans les catastrophiques inondations de l'été 2022 au Pakistan.

Taille du texte:

Un an plus tard, elle n'a toujours pas de toit sur la tête et les promesses gouvernementales d'une reconstruction adaptée au climat semblent déjà appartenir au passé.

La famille de Noor et leurs voisins s'abritent sous de rudimentaires toiles de tente dans leur village de Sohbat Khosa, dans le district de Dadu (sud).

Cet abri ne protège guère contre la chaleur étouffante et les pluies de la mousson à venir. Leurs habitations, pour la plupart démolies par les eaux, n'ont pas encore été reconstruites.

Les villageois, qui ont perdu tout moyen de subsistance avec la destruction des terres agricoles, sont trop pauvres pour les retaper eux-mêmes.

Ils ont juste pu réunir assez d'argent pour aménager des toilettes publiques et un réservoir d'eau.

Noor, une travailleuse agricole qui approche la soixantaine, prie pour que "quelqu'un (les) aide à construire une bonne maison à un endroit en hauteur". "Au moins on ne perdrait pas autant" en cas de nouvelles inondations, dit-elle à l'AFP.

Son voeu pourrait être exaucé. La Fondation Alkhidmat, une ONG pakistanaise, envisage de construire 30 logements dans le village.

Causées par des pluies de mousson torrentielles, les inondations ont affecté un tiers du pays, faisant plus de 1.700 morts et jusqu'à 8 millions de déplacés.

Le Pakistan, cinquième pays le plus peuplé au monde, qui figure parmi les plus menacés par les phénomènes météorologiques extrêmes, a lié ces inondations au dérèglement climatique.

Le gouvernement a présenté en début d'année un "Plan de redressement, de réhabilitation et de reconstruction résilients", dont le coût est estimé à 16,3 milliards de dollars.

Il a obtenu plus de 9 milliards de dollars de promesses d'aides internationales dédiées à la reconstruction.

- L'absence des autorités -

Le plan est à moyen terme. Mais un an après les inondations, il n'existe encore que sur le papier. Sur le terrain, l'adaptation au changement climatique reste une réalité très distante.

A Dadu, comme un peu partout dans la province du Sind, encore partiellement inondée, l'absence des autorités est dénoncée par la population qui, sans avoir conscience du réchauffement, comprend l'urgence à laquelle elle fait face.

Aucun effort concerté de réhabilitation n'est visible. Les rares infrastructures publiques n'ont le plus souvent pas été réparées et la reconstruction des habitations est laissée aux communautés locales ou à quelques ONG.

"Le gouvernement semble ne pas exister ici et s'il fait quelque chose, ce n'est que de la corruption", accuse Ali Muhammad, coordinateur d'Alkhidmat à Dadu.

Le Pakistan est empêtré dans une double crise politique et économique qui gèle toute initiative publique. Mais ses faiblesses structurelles - la mauvaise gouvernance et la corruption - sont aussi à pointer du doigt.

"Mieux reconstruire coûte cher et la quantité de dommages est colossale", fait valoir à l'AFP le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Bilawal Bhutto Zardari.

Aveu significatif, il dit "ne pas pouvoir parler de ce que le gouvernement fédéral a fait ou envisage de faire". Mais le gouvernement provincial du Sind, dirigé par son parti, a lancé "deux ou trois initiatives destinées non seulement à reconstruire, mais à mieux reconstruire".

L'une consiste à "financer la reconstruction de maisons via des ONG et des organisations caritatives". Alkhidmat, comme deux autres ONG interrogées par l'AFP, n'a toutefois pas reçu d'argent public et est financée intégralement par des fonds privés.

Alkhidmat a reconstruit quelques dizaines de logements à Dadu, une goutte d'eau dans l'océan des 2 millions d'habitations détruites ou endommagées par les inondations à l'échelle du pays.

La fondation devrait à terme ériger 80 maisons dans le village de Bari Baital, qui est resté recouvert par l'eau jusqu'à la fin novembre et où le réseau électrique n'a pas été réparé. Mais cela ne suffira pas à loger le millier d'habitants.

- "Où pourrions-nous aller?" -

Pour les rendre plus résistantes à de futures inondations, les maisons reconstruites par l'ONG sont surélevées sur un socle en briques. Les murs sont maçonnés avec un ciment censé mieux protéger contre l'eau, et le toit est fait de béton armé.

"Les gens (ici) n'ont pas conscience du changement climatique", souligne Imtiaz Ali Chandio, l'instituteur du village, qui en a entendu parler mais admet ne pas y connaître grand-chose.

Tout ce qu'ils savent, c'est que leur village, protégé par une digue de terre d'une rivière située à quelques kilomètres de là, est "un passage pour les eaux de crue depuis des siècles".

Mais partir ailleurs n'est pas une option. "Où pourrions-nous aller? Tout ce que nous avons est ici", se lamente Abdulrahim Brohi, un vieil homme qui avait déjà connu les terribles inondations de 2010.

"Nous n'avons déjà pas les moyens de reconstruire nos maisons ici, alors comment pourrions-nous nous permettre d'acheter une terre ailleurs?", relève-t-il.

Prisée des touristes pour ses paysages enchanteurs, la vallée de Swat, dans le nord-ouest du pays, avait aussi subi l'été dernier des dégâts massifs.

Des centaines d'hôtels, restaurants, commerces et habitations juchés sur les berges de la rivière Swat avaient été détruits ou endommagés par sa crue.

Pour éviter un nouveau désastre, les autorités locales ont "imposé une interdiction complète de construire tout type de bâtiment sur les rives", affirme à l'AFP Irfanullah Khan Wazir, un haut responsable du district de Swat.

- "Constructions illégales" -

Mais l'interdiction est loin d'être respectée. A Bahrain, petite station de montagne dont la partie basse avait été submergée par l'eau, nombre de magasins, restaurants et hôtels sont rénovés ou reconstruits à quelques mètres de la rivière. Même la mosquée a été rebâtie sur son ancien emplacement.

"Les gens se livrent à des constructions illégales la nuit les week-ends, mais (les autorités) n'y prêtent aucune attention. Leur silence laisse perplexe", observe Zafar Ali, un gérant d'hôtel.

Son établissement, qui a été fortement endommagé, est en cours de reconstruction. Il est situé à peine à une vingtaine de mètres du cours d'eau, mais dans une zone autorisée, jure-t-il.

Il a tout de même fait doubler de hauteur le mur de protection sur la berge. Mais déplacer l'hôtel ailleurs n'a pas été envisagé, sa situation en bord de rivière garantissant la prospérité de l'affaire.

"Les touristes veulent pouvoir ouvrir leurs fenêtres et voir la rivière dehors. Les hôtels qui sont construits plus loin ont du mal à couvrir leurs dépenses", justifie-t-il.

A Swat aussi on dénonce l'inaction des autorités. La route principale qui longe la rivière a été rouverte, mais des tronçons entiers de bitume sont toujours arrachés.

Les hôteliers, restaurateurs et commerçants disent ne pas avoir été dédommagés. Seules certaines personnes ayant perdu leurs maisons ont reçu une compensation de 400.000 roupies (1.300 euros), très insuffisante toutefois pour pouvoir rebâtir.

Muhammad Ishaq, un tailleur de Bahrain, a vu sa maison engloutie par les flots. Il n'a toujours pas été indemnisé et a dû aller habiter chez son père, un peu plus haut sur la montagne.

Il avait construit sa maison en bord de rivière pour disposer d'eau à volonté. La vie est plus rude dans la maison paternelle, qui n'a pas l'eau courante. Mais s'il parvient un jour à s'offrir un nouveau chez-soi, il admet que ce devra être "à l'écart de la rivière".

ak-la-zz-ecl-cyb/chv

B.Svoboda--TPP