The Prague Post - Changement climatique: l'avenir incertain des chasseurs de "miel fou" au Népal

EUR -
AED 4.151007
AFN 80.239967
ALL 97.98717
AMD 440.086138
ANG 2.03683
AOA 1036.333768
ARS 1324.545246
AUD 1.753235
AWG 2.034242
AZN 1.925715
BAM 1.951086
BBD 2.282386
BDT 137.338181
BGN 1.955144
BHD 0.425681
BIF 3312.42427
BMD 1.130135
BND 1.466769
BOB 7.811266
BRL 6.392724
BSD 1.130369
BTN 95.532877
BWP 15.390951
BYN 3.699395
BYR 22150.636537
BZD 2.270614
CAD 1.562016
CDF 3244.616608
CHF 0.934145
CLF 0.027864
CLP 1069.277221
CNY 8.217891
CNH 8.149807
COP 4805.897034
CRC 571.623975
CUC 1.130135
CUP 29.948565
CVE 109.999234
CZK 24.915515
DJF 200.847951
DKK 7.46443
DOP 66.39077
DZD 149.637228
EGP 57.340993
ERN 16.952018
ETB 148.217585
FJD 2.549475
FKP 0.851439
GBP 0.85139
GEL 3.09701
GGP 0.851439
GHS 16.504322
GIP 0.851439
GMD 80.80897
GNF 9791.34344
GTQ 8.706043
GYD 237.191127
HKD 8.758611
HNL 29.161808
HRK 7.536194
HTG 147.534851
HUF 404.554691
IDR 18609.868588
ILS 4.068903
IMP 0.851439
INR 95.686512
IQD 1480.835303
IRR 47592.794167
ISK 146.13813
JEP 0.851439
JMD 179.296807
JOD 0.801496
JPY 163.848602
KES 146.070321
KGS 98.830698
KHR 4529.097464
KMF 491.047735
KPW 1017.119585
KRW 1581.883621
KWD 0.346545
KYD 0.942032
KZT 583.984221
LAK 24444.157526
LBP 101284.186644
LKR 338.49218
LRD 226.087757
LSL 20.808809
LTL 3.336994
LVL 0.683608
LYD 6.172088
MAD 10.481668
MDL 19.443368
MGA 5085.605719
MKD 61.535047
MMK 2372.630142
MNT 4038.228025
MOP 9.025015
MRU 45.024616
MUR 51.229425
MVR 17.4158
MWK 1960.098954
MXN 22.131707
MYR 4.816073
MZN 72.328998
NAD 20.808809
NGN 1812.408452
NIO 41.532869
NOK 11.769961
NPR 152.852403
NZD 1.900983
OMR 0.434829
PAB 1.130369
PEN 4.144324
PGK 4.586369
PHP 62.73419
PKR 317.646266
PLN 4.277861
PYG 9044.148714
QAR 4.125034
RON 4.978925
RSD 117.214205
RUB 93.46101
RWF 1595.473461
SAR 4.23828
SBD 9.425806
SCR 16.057517
SDG 678.649932
SEK 10.914054
SGD 1.468727
SHP 0.888108
SLE 25.756185
SLL 23698.337407
SOS 646.050531
SRD 41.617247
STD 23391.502773
SVC 9.891102
SYP 14693.855918
SZL 20.79993
THB 37.390543
TJS 11.699636
TMT 3.955471
TND 3.372891
TOP 2.646892
TRY 43.619796
TTD 7.665547
TWD 34.716946
TZS 3046.370305
UAH 47.196587
UGX 4141.031624
USD 1.130135
UYU 47.435393
UZS 14601.33834
VES 98.025574
VND 29389.148119
VUV 136.832042
WST 3.131463
XAF 654.381759
XAG 0.035286
XAU 0.000349
XCD 3.054245
XDR 0.817101
XOF 650.396478
XPF 119.331742
YER 276.48782
ZAR 20.780405
ZMK 10172.570869
ZMW 31.374475
ZWL 363.902853
  • AEX

    19.7500

    897.63

    +2.25%

  • BEL20

    63.7900

    4493.31

    +1.44%

  • PX1

    176.9300

    7770.48

    +2.33%

  • ISEQ

    304.9700

    10678.12

    +2.94%

  • OSEBX

    23.0500

    1510.15

    +1.55%

  • PSI20

    -26.5700

    6965.57

    -0.38%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    38.5300

    2914.04

    +1.34%

  • N150

    53.1500

    3460.15

    +1.56%

Changement climatique: l'avenir incertain des chasseurs de "miel fou" au Népal
Changement climatique: l'avenir incertain des chasseurs de "miel fou" au Népal / Photo: PRAKASH MATHEMA - AFP/Archives

Changement climatique: l'avenir incertain des chasseurs de "miel fou" au Népal

Suspendus à une corde et à une échelle de bambou pour dénicher du miel aux vertus hallucinogènes sur une falaise de l'Himalaya, des grimpeurs népalais perpétuent une pratique ancienne, menacée aujourd'hui par le changement climatique.

Taille du texte:

S'enveloppant de fumée pour se protéger des attaques d'un nuage d'abeilles géantes, Som Ram Gurung, 26 ans, se balance à 100 mètres du sol, pour découper des rayons dégoulinants de ruches sauvages.

Le "miel fou" avec une saveur piquante a, selon les amateurs, un léger effet hallucinogène issu du nectar de rhododendron, dont les abeilles raffolent.

Ce miel de haute altitude n'a jamais été facile à récolter, dans le district de Lamjung (centre). Il provient de l'espèce Apis laboriosa, l'abeille la plus grande au monde (jusqu'à 3 centimètres de long), qui affectionne les falaises inaccessibles.

Mais les chasseurs de miel sont aujourd'hui confrontés à des défis supplémentaires, dont certains liés aux effets du réchauffement climatique sur ces vallées forestières isolées, à 100 kilomètres au nord-ouest de Katmandou.

Selon Doodh Bahadur Gurung, 65 ans, qui a transmis sa technique à son fils Som Ram, les chasseurs ont constaté une chute rapide du nombre de ruches et des quantités de miel récoltées.

"Lorsque nous étions jeunes, il y avait des ruches sur presque toutes les falaises grâce à l'abondance des fleurs sauvages et des sources d'eau", explique-t-il. "Mais d'année en année, il est de plus en plus difficile de trouver des ruches.

- Barrages, pesticides et incendies -

Le déclin des abeilles s'explique par des causes multiples: "Les cours d'eau s'assèchent en raison des projets hydroélectriques et de l'irrégularité des précipitations", dit-il, alors que les abeilles sauvages préfèrent nicher près de l'eau.

"Les abeilles qui volent vers les fermes sont également confrontées au problème des pesticides, qui les tuent".

Avec des pluies irrégulières, des hivers plus secs et une chaleur accablante, les feux de brousse sont aussi devenus plus fréquents.

Le Népal a combattu plus de 4.500 incendies de forêt cette année, près du double de l'année précédente, selon les chiffres du gouvernement.

"Les feux de brousse sont plus fréquents aujourd'hui", explique Doodh Bahadur. Et "il n'y a pas assez de jeunes pour les éteindre à temps".

Il y a dix ans, son village de Taap pouvait récolter 1.000 litres de miel par saison. Aujourd'hui, les chasseurs s'estiment chanceux de récolter 250 litres.

Les scientifiques confirment ces observations, notant que le changement climatique est un facteur déterminant.

"Les abeilles sont très sensibles aux changements de température", explique Susma Giri, spécialiste des abeilles à l'Institut des sciences appliquées de Katmandou.

"Ce sont des créatures sauvages qui ne peuvent pas s'adapter aux activités ou au bruit des humains".

- "Conséquences économiques alarmantes" -

Le Centre international de développement intégré des montagnes (ICIMOD), basé au Népal, qui a observé une fonte plus rapide que jamais des glaciers de l'Himalaya, constate un "déclin brutal de la population d'abeilles".

Il a tiré la sonnette d'alarme le mois dernier, rappelant qu'au moins 75% des cultures du Népal dépendent de pollinisateurs tels que les abeilles.

"Le changement climatique et la perte d'habitat comptent parmi les principaux facteurs de leur déclin", selon le centre. "La réduction de la pollinisation qui en résulte a déjà eu des conséquences économiques alarmantes".

Selon une étude de 2022, publiée dans la revue Environmental Health Perspectives, les pertes annuelles dues à la réduction de la pollinisation au Népal s'élevaient à 250 dollars par habitant, une somme énorme dans un pays où le revenu annuel moyen s'élève à 1.400 dollars.

La diminution des réserves a poussé les prix de ce miel rare à la hausse. Si un litre valait 3,5 dollars il y a vingt ans, il se vend aujourd'hui 15 dollars.

Les négociants voient la demande augmenter aux États-Unis, en Europe et au Japon, en raison de bienfaits présumés pour la santé vantés sur les réseaux sociaux.

Les négociants en miel de Katmandou estiment à environ 10.000 litres les exportations annuelles.

Un pot de 250 grammes de "miel fou" peut atteindre 70 dollars en ligne. La demande "augmente chaque année, mais la production de qualité a diminué", observe Rashmi Kandel, un exportateur de miel de Katmandou.

- "Nous perdons tout" -

Les jeunes sont de moins en moins nombreux à vouloir participer à la traditionnelle chasse au miel en montagne qui dure un mois.

Comme partout au Népal, les jeunes quittent la vie rurale pour des emplois mieux rémunérés à l'étranger.

Suk Bahadur Gurung, 56 ans, homme politique local et membre de l'équipe de chasseurs de miel, craint pour la survie de son métier difficile.

"Il faut des compétences et de la force", explique-t-il. Or "il n'y a pas beaucoup de jeunes qui veulent faire ce métier".

Som Ram Gurung tend ses bras et ses jambes enflés à sa descente de la falaise. "Les piqûres couvrent mon corps", dit-il.

Il dit être prêt à aller travailler dans une usine à Dubaï pour un salaire mensuel d'environ 320 dollars.

Son père, Doodh Bahadur, regrette à la fois la disparition des abeilles et le départ des jeunes. "Nous perdons tout", dit-il. "L'avenir est incertain pour tout le monde.

W.Cejka--TPP