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Les énergies renouvelables, une "blague", le charbon "propre et magnifique", et le changement climatique, "la plus grande arnaque" de l'Histoire. Donald Trump a profité mardi de son retour à l'ONU pour s'en prendre à la lutte contre le changement climatique.
A la veille d'un sommet climat organisé par le secrétaire général de l'ONU et le président brésilien qui accueillera la COP30 dans quelques semaines, le président américain a rejeté les conclusions de la science, au grand dam des défenseurs de la lutte contre le réchauffement.
"Le changement climatique (...) est la plus grande arnaque jamais menée contre le monde à mon avis", a-t-il lancé, des mots peut-être destinés à sa base politique qui voit la science climatique comme un nouveau front des batailles culturelles.
"L'empreinte carbone est une supercherie inventée par des gens aux intentions malveillantes", a ajouté le président, qui a reçu des centaines de millions de dollars de l'industrie pétrolière lors de sa campagne électorale de 2024.
L'empreinte carbone fait référence aux émissions totales d'émissions de gaz à effet de serre créées par une personne, un groupe ou un produit, mesurées en unités de dioxyde de carbone ou équivalent.
Le terme a été en fait popularisé au milieu des années 2000 par une agence de publicité travaillant pour le géant pétrolier BP, vu par ses critiques comme une tentative de reporter la responsabilité des émissions sur les individus plutôt que sur les entreprises.
"Nous nous débarrassons d'ailleurs de ce qui est faussement nommé renouvelables, c'est une blague, elles ne marchent pas, elles sont trop chères", a poursuivi Donald Trump, dont le gouvernement a lancé une bataille contre le solaire et l'éolien, renforcée par une nouvelle loi qui met fin à des crédits d'impôts dédiés.
- "Du tort" aux Américains -
Washington a particulièrement les éoliennes en ligne de mire et tente de stopper des projets proches d'être terminés tout en renforçant les procédures pour obtenir des permis.
Donald Trump a qualifié cette technologie de "tellement pathétique, tellement mauvaise", et s'est au contraire vanté d'avoir enclenché un mouvement pour forer davantage et accéder à de nouvelles réserves de pétrole, de gaz et de charbon.
Lors de son premier mandat, Donald Trump avait fait sortir les Etats-Unis de l'accord de Paris sur le climat, avant que son successeur Joe Biden y revienne.
Depuis le début de son deuxième mandat, il a non seulement pris la même décision de quitter l'accord de 2015 visant à limiter le réchauffement à +1.5°C idéalement, mais se bat pour les intérêts des industries du pétrole et du gaz.
Washington menace désormais de punir les pays qui participent au système de l'Organisation maritime internationale pour la tarification du carbone dans le transport maritime, et inclut les ventes de gaz naturel liquéfié américain dans des accords commerciaux.
Au contraire, la Chine, dont le discours au sommet climat de mercredi sur ses engagements de réduction d'émissions est très attendu, exporte panneaux solaires et véhicules électriques à tour de bras.
"Le président Trump et son administration continuent à cracher des mensonges et de la désinformation sur la science climatique et les bénéfices écrasants des énergies propres, faisant gravement du tort au peuple américain", a commenté auprès de l'AFP Rachel Cleetus, de l'association Union of Concerned Scientists.
"Le changement climatique est là, il coûte cher", insiste-t-elle, "et les gens ont besoin de vraies solutions, pas de propagande destinée à gonfler les profits des pollueurs du secteur des énergies fossiles".
"Presque tous les gouvernements dans le monde reconnaissent que le changement climatique n'est pas une supercherie mais un défi majeur (...) Prétendre le contraire revient simplement à nier la réalité", a indiqué de son côté Laurence Tubiana, présidente de la Fondation européenne pour le climat et architecte de l'accord de Paris.
D.Dvorak--TPP