The Prague Post - Au Pakistan, finie la lune de miel: le changement climatique tue fleurs et abeilles

EUR -
AED 4.24517
AFN 76.755625
ALL 96.609587
AMD 442.411371
ANG 2.069102
AOA 1059.991904
ARS 1641.428559
AUD 1.768715
AWG 2.089352
AZN 1.96548
BAM 1.95585
BBD 2.32916
BDT 141.193629
BGN 1.955737
BHD 0.435824
BIF 3406.408573
BMD 1.155935
BND 1.506823
BOB 8.020206
BRL 6.11628
BSD 1.156515
BTN 102.507635
BWP 15.476536
BYN 3.942148
BYR 22656.320344
BZD 2.32576
CAD 1.620961
CDF 2482.94765
CHF 0.930603
CLF 0.027637
CLP 1084.197186
CNY 8.229851
CNH 8.231486
COP 4339.055245
CRC 580.650087
CUC 1.155935
CUP 30.63227
CVE 110.536275
CZK 24.287458
DJF 205.940437
DKK 7.466997
DOP 74.268724
DZD 150.855237
EGP 54.628986
ERN 17.339021
ETB 177.588819
FJD 2.634371
FKP 0.878628
GBP 0.877395
GEL 3.126794
GGP 0.878628
GHS 12.651325
GIP 0.878628
GMD 84.383361
GNF 10038.909384
GTQ 8.864228
GYD 241.936219
HKD 8.986225
HNL 30.427625
HRK 7.536005
HTG 151.412406
HUF 383.639124
IDR 19300.641877
ILS 3.739738
IMP 0.878628
INR 102.540136
IQD 1514.879964
IRR 48664.851159
ISK 146.202293
JEP 0.878628
JMD 186.150083
JOD 0.81953
JPY 178.195414
KES 149.344418
KGS 101.086035
KHR 4641.077668
KMF 486.648684
KPW 1040.343508
KRW 1683.480377
KWD 0.354976
KYD 0.963687
KZT 605.821987
LAK 25109.667896
LBP 103553.23039
LKR 351.635349
LRD 211.625439
LSL 19.873637
LTL 3.413175
LVL 0.699213
LYD 6.310626
MAD 10.705875
MDL 19.62974
MGA 5195.560538
MKD 61.521525
MMK 2427.102406
MNT 4138.939034
MOP 9.258838
MRU 45.923763
MUR 53.011561
MVR 17.807203
MWK 2005.41636
MXN 21.244912
MYR 4.81214
MZN 73.932929
NAD 19.873637
NGN 1660.627691
NIO 42.553855
NOK 11.710688
NPR 164.022149
NZD 2.047918
OMR 0.444455
PAB 1.15643
PEN 3.9031
PGK 4.882442
PHP 68.165813
PKR 327.000751
PLN 4.235287
PYG 8192.210568
QAR 4.214908
RON 5.084899
RSD 117.170133
RUB 93.919283
RWF 1680.981358
SAR 4.335336
SBD 9.514027
SCR 15.883889
SDG 694.139984
SEK 10.997274
SGD 1.505541
SHP 0.86725
SLE 26.819547
SLL 24239.372387
SOS 659.771181
SRD 44.49944
STD 23925.514704
STN 24.50222
SVC 10.117866
SYP 12780.984651
SZL 19.869972
THB 37.395239
TJS 10.713758
TMT 4.057331
TND 3.413888
TOP 2.707319
TRY 48.825184
TTD 7.843896
TWD 35.812244
TZS 2838.535176
UAH 48.629747
UGX 4059.104333
USD 1.155935
UYU 46.011183
UZS 13894.357132
VES 263.777373
VND 30401.082911
VUV 141.623483
WST 3.260763
XAF 656.027777
XAG 0.022881
XAU 0.000281
XCD 3.123972
XCG 2.084072
XDR 0.815888
XOF 656.022102
XPF 119.331742
YER 275.763163
ZAR 19.816252
ZMK 10404.81256
ZMW 26.163672
ZWL 372.210505
  • AEX

    10.2700

    961.08

    +1.08%

  • BEL20

    58.4800

    4972.78

    +1.19%

  • PX1

    104.9500

    8055.51

    +1.32%

  • ISEQ

    282.2900

    12294.83

    +2.35%

  • OSEBX

    7.8400

    1607.11

    +0.49%

  • PSI20

    127.7200

    8314.75

    +1.56%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    87.5100

    4157.61

    +2.15%

  • N150

    53.2000

    3672.19

    +1.47%

Au Pakistan, finie la lune de miel: le changement climatique tue fleurs et abeilles
Au Pakistan, finie la lune de miel: le changement climatique tue fleurs et abeilles / Photo: Aamir QURESHI - AFP

Au Pakistan, finie la lune de miel: le changement climatique tue fleurs et abeilles

Sous un ciel bas et brumeux, Malik Hussain Khan charge délicatement ses ruches dans un camion: au Pakistan, où la pluie se fait rare, les apiculteurs voyagent désormais des centaines de kilomètres pour trouver les fleurs qui feront le miel de leurs abeilles.

Taille du texte:

"On déplace nos ruches là où la météo permet aux fleurs de s'épanouir", explique à l'AFP l'homme originaire du Pendjab frontalier de l'Inde et qui s'apprête à rallier le Cachemire, à 500 km au nord.

Autour de lui, les orangeraies sont déjà dégarnies: cette année, les fleurs sont arrivées plusieurs semaines en retard et toutes ont fané en quelques jours.

Au Pakistan, traditionnellement, les apiculteurs pendjabis quittent leur province au climat tempéré pour passer l'été au Khyber-Pakhtunkhwa, de l'autre côté du pays, près de l'Afghanistan.

Mais ils sont désormais forcés de se déplacer plus souvent pour éviter records mondiaux de pollution et épisodes météo de plus en plus extrêmes, froids ou chauds, dans l'un des pays les plus vulnérables au changement climatique.

Cette année, au Pendjab, ils ont dû affronter un épais brouillard de pollution, le smog qui empêche les abeilles de localiser les fleurs. Et une baisse de la pluviométrie de 42% qui fait redouter la sécheresse aux cultivateurs.

- Smog meurtrier -

"Quasiment la moitié de mes abeilles sont mortes quand le smog et le brouillard sont arrivés cet hiver parce qu'elles ne pouvaient plus voler", raconte M. Khan, qui n'est pas resté au même endroit plus de quelques semaines d'affilée pendant la floraison, qui se terminera en mars.

La production des 27.000 apiculteurs pakistanais a longtemps fait la fierté du pays en pots de miel, ingrédient pour la médecine traditionnelle ou transformée en sucreries et offerte pour les grandes occasions.

Mais elle a chuté de 15% depuis 2022, selon l'Institut de la recherche sur le miel.

"La pluie et la grêle abîment les fleurs et, avant cela, leur développement peut être arrêté en hiver par des pluies imprévisibles et des températures plus élevées que les normales", explique Muhammad Khalid, chercheur de cet institut public.

"Quand les fleurs disparaissent, le nombre d'abeilles diminue car elles ne trouvent plus de nectar et tout cela fait baisser la production du miel", poursuit-il.

Partout sur le globe, les abeilles sont menacées par le changement climatique, l'usage intensif des pesticides et la surexploitation des terres.

Sans ces pollinisateurs, c'est la sécurité alimentaire qui est menacée, prévient l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), car un tiers de la production mondiale de nourriture dépend d'eux.

Avec des floraisons raccourcies, le Pakistan a perdu la moitié de ses 22 variétés de miel. Quant à ses quatre espèces d'abeilles, trois sont désormais en danger.

- Défi -

"Les endroits où l'on trouvait de la verdure il y a 30 ans n'existent plus", se lamente Sherzaman Momaan, 52 ans, qui lui aussi dit devoir déplacer ses ruches "beaucoup plus qu'avant" à cause de la déforestation.

Surtout, il a dû quasiment repartir de zéro en 2010, lorsque des pluies de mousson ont submergé près d'un cinquième du pays et fait 2.000 morts.

Depuis 30 ans, Youssef Khan et son frère produisaient leur miel en se déplaçant d'Islamabad vers des régions proches dans le Pendjab.

"Maintenant, on doit aller jusque dans le Sindh", la province côtière à un millier de kilomètres plus au sud, "pour trouver des températures plus chaudes et échapper à la rudesse de l'hiver", dit-il, en couvant du regard ses ruches.

Mais chaque déplacement est un défi: "s'il fait trop chaud ou si la distance est trop grande, des abeilles peuvent mourir, ça m'est déjà arrivé", raconte M. Khan.

En plus, il faut trouver des aliments artificiels pour nourrir les abeilles en transhumance et veiller à les maintenir à température en couvrant les ruches de tissus épais contre le froid ou de fins filets si le thermomètre grimpe.

- Ruches climatisées -

A cela s'ajoutent le coût de l'essence qui a augmenté de plus de 55% depuis 2022 quand le pays a frôlé le défaut de paiement et fortement réduit les subventions sur le carburant --et les ennuis avec des agriculteurs furieux de voir débarquer des ruches dans leurs champs.

Sur un terrain pelé au Khyber Pakhtunkhwa, Goul Badchah regarde ses abeilles revenir à la ruche sans avoir trouvé aucune fleur à butiner.

"Elles se battent et se tuent entre elles si la météo ne leur convient pas", dit celui qui a aussi perdu tous ses essaims en 2010 puis en 2022, lors d'inondations encore plus importantes.

Mais lui ne fait plus de voyages. "Il n'y nulle part où aller", assène-t-il.

Et les problèmes ne s'arrêteront pas avec la fin de la floraison, anticipe Abdullah Chaudry.

En s'inspirant de ses collègues turcs ou australiens, cet apiculteur a introduit au Pakistan des ruches avec ventilation intégrée.

Avec ses ruches à 30 dollars --deux fois plus que les ruches traditionnelles-- il promet 10% de production en plus.

"En innovant avec des ruches et des trajectoires de migrations différentes, nous allons continuer à nous adapter et à découvrir de nouvelles façon de préserver ce secteur", veut-il croire.

"La lutte continue".

M.Soucek--TPP