The Prague Post - 2024-2025, un long hiver irrespirable au Pakistan

EUR -
AED 4.243696
AFN 80.258891
ALL 97.948647
AMD 440.593913
ANG 2.06797
AOA 1058.469196
ARS 1362.809772
AUD 1.778292
AWG 2.08285
AZN 1.957567
BAM 1.955773
BBD 2.322868
BDT 140.588058
BGN 1.960517
BHD 0.433994
BIF 3425.452676
BMD 1.155534
BND 1.47758
BOB 7.94989
BRL 6.406165
BSD 1.150484
BTN 98.998632
BWP 15.463786
BYN 3.764948
BYR 22648.467101
BZD 2.310968
CAD 1.569967
CDF 3324.471691
CHF 0.938799
CLF 0.027885
CLP 1070.055217
CNY 8.298581
CNH 8.305233
COP 4778.73398
CRC 579.891989
CUC 1.155534
CUP 30.621652
CVE 110.263477
CZK 24.845025
DJF 204.86717
DKK 7.461297
DOP 67.949061
DZD 150.258924
EGP 57.439206
ERN 17.333011
ETB 155.208756
FJD 2.59793
FKP 0.851376
GBP 0.852447
GEL 3.166303
GGP 0.851376
GHS 11.849836
GIP 0.851376
GMD 81.46098
GNF 9968.862276
GTQ 8.840878
GYD 240.696675
HKD 9.070362
HNL 30.026585
HRK 7.537199
HTG 150.877916
HUF 402.709348
IDR 18834.395909
ILS 4.183497
IMP 0.851376
INR 99.589122
IQD 1507.079179
IRR 48647.983172
ISK 144.036973
JEP 0.851376
JMD 184.197455
JOD 0.819266
JPY 166.407259
KES 148.637946
KGS 101.051102
KHR 4612.93627
KMF 492.830515
KPW 1039.980625
KRW 1579.776656
KWD 0.353848
KYD 0.958687
KZT 590.091848
LAK 24822.657064
LBP 103081.175886
LKR 344.475241
LRD 230.096821
LSL 20.704314
LTL 3.411992
LVL 0.698971
LYD 6.285913
MAD 10.518955
MDL 19.701728
MGA 5194.92823
MKD 61.53415
MMK 2426.27787
MNT 4138.783138
MOP 9.301072
MRU 45.673369
MUR 52.588278
MVR 17.801033
MWK 1994.87244
MXN 21.898236
MYR 4.905816
MZN 73.8961
NAD 20.704314
NGN 1782.34178
NIO 42.339415
NOK 11.45458
NPR 158.397812
NZD 1.921359
OMR 0.444024
PAB 1.150484
PEN 4.152543
PGK 4.805934
PHP 64.813993
PKR 326.155194
PLN 4.27353
PYG 9179.873176
QAR 4.196742
RON 5.027151
RSD 117.198381
RUB 92.187426
RWF 1661.277049
SAR 4.337405
SBD 9.645694
SCR 16.420125
SDG 693.890859
SEK 10.959079
SGD 1.481279
SHP 0.908068
SLE 25.479415
SLL 24230.975197
SOS 657.490916
SRD 43.364844
STD 23917.221526
SVC 10.066861
SYP 15024.083287
SZL 20.690714
THB 37.445111
TJS 11.619639
TMT 4.044369
TND 3.404153
TOP 2.706381
TRY 45.531831
TTD 7.801892
TWD 34.110938
TZS 2973.958913
UAH 47.721141
UGX 4145.942722
USD 1.155534
UYU 47.299347
UZS 14617.798048
VES 118.057478
VND 30130.549983
VUV 137.626609
WST 3.026559
XAF 655.947938
XAG 0.031814
XAU 0.000336
XCD 3.122888
XDR 0.815789
XOF 655.947938
XPF 119.331742
YER 281.199342
ZAR 20.770733
ZMK 10401.193158
ZMW 27.812616
ZWL 372.081488
  • AEX

    -7.8200

    922.62

    -0.84%

  • BEL20

    -42.4800

    4476.21

    -0.94%

  • PX1

    -80.7600

    7684.68

    -1.04%

  • ISEQ

    -183.8900

    11454.53

    -1.58%

  • OSEBX

    11.1500

    1627.37

    +0.69%

  • PSI20

    -51.9400

    7475.67

    -0.69%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -15.7900

    2615.73

    -0.6%

  • N150

    -32.5300

    3582.26

    -0.9%

2024-2025, un long hiver irrespirable au Pakistan
2024-2025, un long hiver irrespirable au Pakistan / Photo: Arif ALI - AFP/Archives

2024-2025, un long hiver irrespirable au Pakistan

Pendant au moins 120 jours d'affilée, des dizaines de millions de Pakistanais ont dû survivre dans un air irrespirable, selon des données analysées par l'AFP qui révèlent les détails du pire hiver traversé par le pays, l'un des plus pollués au monde.

Taille du texte:

Pendant six mois sans discontinuer à Lahore et quatre mois à Islamabad et dans la capitale économique Karachi, la concentration moyenne de particules fines a été au moins 20 fois supérieure à celle tolérée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Depuis leur installation en 2018, les capteurs de l'ambassade américaine s'affolent chaque hiver quand le "smog", ce brouillard de pollution piégée dans de l'air froid, enveloppe Lahore (est) et ses 14 millions d'habitants.

Cette année, ils sont passés dans le rouge dès octobre, un mois plus tôt qu'auparavant et dans des villes où le smog était autrefois plus clément.

En novembre, 80% des 240 millions de Pakistanais assuraient à l'institut de sondage Ipsos avoir été touchés par cet épais nuage que la NASA voit désormais depuis l'espace et qui brûle la gorge, pique les yeux et peut provoquer angine ou asthme.

Un tiers en avaient subi des conséquences directes, sur leur santé, ou indirectes: écoles fermées, chômage technique, interdiction de circuler...

Au nom de ses concitoyens, Risha Rashid, militante du climat de 21 ans, a décidé de poursuivre les autorités pour faire valoir le "droit à respirer un air pur" qu'elles ont inscrit en 2023 dans la Constitution.

Asthmatique, l'étudiante a dû se confiner une grande partie de l'hiver ratant jusqu'à ses examens. Elle dit porter plainte à Islamabad parce que la capitale "est en train de devenir un deuxième Lahore" et que "rien n'est fait pour y remédier".

- "En guerre" -

Le Pendjab, la province de Lahore, a lancé en 2024 la "guerre contre le smog". Son gouvernement a multiplié par dix le nombre de capteurs d'air, passés de trois à une trentaine, fixes et mobiles.

Il a aussi répertorié, pour la première fois de son propre aveu, les usines pour envoyer régulièrement des fonctionnaires contrôler leurs émissions.

Les briqueteries ont par exemple été forcées de changer leur méthode de fabrication.

Le gouvernement a promis de louer à prix coûtant un millier de "super semoirs" pour en finir avec les brûlis agricoles et assure vouloir gérer les déchets pour éviter leur incinération.

Mais il contrôle dans le même temps étroitement les capteurs privés, accusés de donner "des résultats erronés qui sèment la panique". Une hérésie pour les chercheurs qui ont besoin de ces capteurs pour compléter des données gouvernementales, trop parcellaires.

Quant à ses machines anti-smog, elles ne sont que des pansements sur des jambes de bois, estiment les experts.

Les brumisateurs censés faire retomber la poussière en suspension sur les chantiers?

"Les particules fines PM2.5, premier polluant, sont trop petites pour être arrêtées", répond Ahmad Ali Gul, universitaire spécialisé dans la gestion de crise et des risques.

La "tour anti-pollution" censée purifier l'air, inaugurée en décembre et retirée deux mois plus tard, officiellement pour "raisons techniques"?

"C'est comme si vous mettiez un climatiseur en plein air pour lutter contre le changement climatique", rétorque un expert sous couvert d'anonymat. "C'est aussi inefficace que les pluies artificielles déclenchées chaque année par avion".

- "La baignoire déborde" -

"Quand une baignoire déborde, est-ce que vous prenez d'abord une serviette pour éponger ou est-ce que vous fermez le robinet?", lance M. Gul.

Pour lui, "il faut commencer par réduire les émissions avant de parler du meilleur moyen de se protéger du smog".

"Le gouvernement répète: 'l'Inde est responsable', 'les agriculteurs sont des ennemis de la nation', 'les briqueteries sont la principale source de pollution', mais il ne dit jamais un mot sur le transport", poursuit-t-il.

Et cela alors que la feuille de route gouvernementale estime le transport responsable de 83% des émissions à Lahore.

La directrice de la cellule anti-smog, Sabah Ashgar, renvoie la balle dans le camp des constructeurs automobiles.

Elle dit ne pas pouvoir "contraindre" les automobilistes, mais Islamabad promet que 30% des véhicules vendus au Pakistan en 2030 seront électriques, transport en commun inclus.

Pour le moment, les premières voitures électriques chinoises mises sur le marché peinent à s'écouler dans un pays où 40% des habitants vivent sous le seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale.

Et les autorités évacuent deux questions: comment vont-elles financer une telle révolution? Et pourquoi ne pas d'abord se débarrasser des carburants de mauvaise qualité utilisés massivement car moins chers?

"Passer à un carburant plus propre aurait un effet immédiat", assure pourtant Frank Hammes, PDG mondial de IQAir, société de surveillance de la qualité de l'air.

D'ailleurs le Pakistan a déjà eu un avant-goût d'air pur: en 2020, lors du confinement anti-Covid quand usines et transports se sont arrêtés.

"La qualité de l'air s'est tellement améliorée que pour la première fois depuis des années, nous pouvions même voir les étoiles à Lahore la nuit", se souvient Umar Masood, directeur du centre Urban Unit, qui analyse les données sur la pollution pour le compte du gouvernement.

Abdul Sattar Babar, directeur d'Ipsos Pakistan, plaide de son côté pour une prise de conscience collective.

Aujourd'hui, 28% des Pakistanais rejettent le changement climatique ou ne se sentent pas personnellement responsables --bien au-dessus de la moyenne mondiale de 19%.

"Lorsque vous arrivez à peine à vivre, les enjeux climatiques ne sont évidemment pas votre préoccupation première", assure-t-il à l'AFP.

S.Janousek--TPP