The Prague Post - Privés de moutons, les Marocains fêtent un Aïd terni par la sécheresse

EUR -
AED 4.317442
AFN 82.280732
ALL 97.973412
AMD 451.334081
ANG 2.103685
AOA 1077.878551
ARS 1475.878439
AUD 1.792929
AWG 2.118731
AZN 1.979957
BAM 1.964626
BBD 2.373362
BDT 143.108616
BGN 1.956761
BHD 0.443149
BIF 3452.268306
BMD 1.17544
BND 1.506869
BOB 8.122488
BRL 6.540263
BSD 1.175481
BTN 101.506993
BWP 16.385608
BYN 3.846881
BYR 23038.630847
BZD 2.361207
CAD 1.599418
CDF 3392.321088
CHF 0.931418
CLF 0.029122
CLP 1117.526924
CNY 8.433546
CNH 8.430552
COP 4786.675208
CRC 592.863279
CUC 1.17544
CUP 31.149169
CVE 110.785192
CZK 24.616539
DJF 208.899272
DKK 7.464388
DOP 70.998441
DZD 152.515562
EGP 57.676534
ERN 17.631605
ETB 160.680906
FJD 2.63792
FKP 0.870925
GBP 0.868627
GEL 3.185027
GGP 0.870925
GHS 12.253977
GIP 0.870925
GMD 84.631694
GNF 10174.611298
GTQ 9.021527
GYD 245.924751
HKD 9.226684
HNL 30.972849
HRK 7.535869
HTG 154.25294
HUF 399.002636
IDR 19110.544288
ILS 3.92509
IMP 0.870925
INR 101.489694
IQD 1539.826858
IRR 49500.730439
ISK 142.404282
JEP 0.870925
JMD 188.496771
JOD 0.833415
JPY 172.384229
KES 152.215408
KGS 102.79252
KHR 4722.919448
KMF 496.035863
KPW 1057.932758
KRW 1622.894714
KWD 0.358656
KYD 0.979601
KZT 627.187471
LAK 25348.371527
LBP 105260.683334
LKR 354.575293
LRD 236.263473
LSL 20.711055
LTL 3.47077
LVL 0.711012
LYD 6.37674
MAD 10.613061
MDL 19.935555
MGA 5207.200983
MKD 61.83594
MMK 2467.194078
MNT 4218.982661
MOP 9.504597
MRU 46.805846
MUR 53.603261
MVR 18.104167
MWK 2041.085362
MXN 21.924725
MYR 4.973877
MZN 75.181368
NAD 20.710743
NGN 1799.351869
NIO 43.197145
NOK 11.843796
NPR 162.41159
NZD 1.960064
OMR 0.451962
PAB 1.175481
PEN 4.184212
PGK 4.876608
PHP 66.901956
PKR 334.912319
PLN 4.253742
PYG 8938.889389
QAR 4.279306
RON 5.069083
RSD 117.131444
RUB 92.273012
RWF 1690.870943
SAR 4.409502
SBD 9.738635
SCR 16.614687
SDG 705.849512
SEK 11.184961
SGD 1.503031
SHP 0.923712
SLE 27.035133
SLL 24648.401045
SOS 671.761896
SRD 43.060497
STD 24329.242027
STN 24.919335
SVC 10.284896
SYP 15282.9083
SZL 20.711318
THB 37.825618
TJS 11.284493
TMT 4.125796
TND 3.382327
TOP 2.753001
TRY 47.521584
TTD 7.982861
TWD 34.551951
TZS 3067.899307
UAH 49.103221
UGX 4217.947996
USD 1.17544
UYU 47.463216
UZS 14957.478387
VES 140.423509
VND 30731.887934
VUV 139.605577
WST 3.098618
XAF 658.917007
XAG 0.029912
XAU 0.000343
XCD 3.176687
XCG 2.118517
XDR 0.820291
XOF 660.597177
XPF 119.331742
YER 283.222382
ZAR 20.638675
ZMK 10580.382421
ZMW 27.183113
ZWL 378.491313
  • AEX

    -7.2700

    901.19

    -0.8%

  • BEL20

    -6.8300

    4547.41

    -0.15%

  • PX1

    -53.8100

    7744.41

    -0.69%

  • ISEQ

    -12.4200

    11279.18

    -0.11%

  • OSEBX

    4.1800

    1612.43

    +0.26%

  • PSI20

    74.4200

    7746.21

    +0.97%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    19.7700

    2554.57

    +0.78%

  • N150

    -1.4800

    3693.36

    -0.04%

Privés de moutons, les Marocains fêtent un Aïd terni par la sécheresse
Privés de moutons, les Marocains fêtent un Aïd terni par la sécheresse / Photo: Abdel Majid BZIOUAT - AFP

Privés de moutons, les Marocains fêtent un Aïd terni par la sécheresse

Cette année, Fatima Kharraz peine à retrouver la ferveur de l'Aïd. Pour la première fois en près de 30 ans au Maroc, le roi a appelé à renoncer au sacrifice des moutons, en raison d'une sécheresse persistante ayant provoqué une baisse du cheptel.

Taille du texte:

Au marché hebdomadaire de Khémisset, près de Rabat, les étals débordent de fruits et légumes, les enclos abritent vaches et chevaux... Mais aucun mouton à l'horizon. Une scène inhabituelle à quelques jours de l'Aïd, que les Marocains célébreront samedi.

L'Aïd Al-Adha (fête du sacrifice), très populaire au Maroc comme dans tous les pays musulmans, suit d'environ deux mois l'Aïd El-Fitr qui marque la fin du mois de jeûne sacré de ramadan. Même si le sacrifice n'est pas une obligation religieuse stricte, il reste très suivi au Maroc.

Le 26 février, le roi du Maroc Mohammed VI - qui a le statut de "commandeur des croyants" musulmans dans son pays - a appelé la population à renoncer au sacrifice, évoquant des "défis climatiques et économiques" ayant entraîné une "régression substantielle" du cheptel. Son père, Hassan II, avait pris une décision similaire en 1996.

"Nous ne ressentons pas l'enthousiasme habituel (...) C'est comme si la fête n'existait pas", confie à l'AFP Fatima, 52 ans, à Khémisset. "Les prix (du mouton) étaient déjà élevés l'an passé" et "ça nous aurait coûté encore plus cher" cette année, admet-elle. "On n'aurait pas pu se le permettre."

Le Maroc fait face à sa septième année consécutive de sécheresse et le déficit pluviométrique accumulé a entraîné une baisse de 38% du cheptel par rapport au dernier recensement réalisé en 2016, selon le ministère de l'Agriculture.

La diminution du nombre de têtes de bétail a provoqué une flambée des prix de la viande rouge, le gouvernement subventionnant les importateurs mais pas directement ce produit.

Les pâturages ont diminué d'année en année, alors qu'ils font vivre "environ 70% des éleveurs", selon Abderrahman Majdoubi, président de l'Association nationale des éleveurs de moutons et de chèvres.

- "Un vide" -

Appuyé sur la barrière d'un enclos vide, Marouane Haizoun, 24 ans, propose deux vaches à la vente. Il a laissé ses moutons à la ferme familiale: "Si (le sacrifice de) l'Aïd avait eu lieu cette année, le prix (des animaux) aurait été exorbitant", dit-il.

Il aurait pu atteindre "6.000 ou 7.000 dirhams", soit 600 à 700 euros, précise Mustapha Mastour, 52 ans, éleveur de chevaux et de moutons.

Une somme lourde pour les foyers modestes et moyens où le salaire minimum ne dépasse pas 300 euros.

"Certaines familles sont obligées d'emprunter" pour acheter un mouton, affirme Mona Hajjami, 28 ans, avant d'accompagner sa famille acheter des légumes.

A défaut, beaucoup se sont tournés vers l'achat de plus petites quantités de viande et de foie de mouton, ingrédients phares des plats traditionnels de l'Aïd.

"Nous avons constaté une hausse de la demande (de viande), mais cela n'aura pas d'impact sur l'opération" visant à reconstituer le cheptel, assure Mohamed Jebli, président de la Fédération marocaine des acteurs de la filière élevage.

En mars, le ministre marocain de l’Agriculture, Ahmed Bouari, rappelait qu'en moyenne, cinq à six millions de moutons sont sacrifiés chaque année dans ce pays de 37 millions d'habitants.

Mustapha Mastour et Marouane Haizoun plaident eux pour une répartition plus équitable de l'aide publique, arguant que ce sont principalement les grands éleveurs qui en bénéficient.

Le 22 mai, le gouvernement a annoncé un plan sur un an de 6,2 milliards de dirhams (environ 620 millions d'euros) prévoyant notamment des subventions pour l'alimentation animale et une réduction partielle des dettes des éleveurs.

A l'approche de cet Aïd particulier, de fausses informations ont circulé sur les réseaux sociaux: amendes pour les personnes qui sacrifieraient un mouton, drones de surveillance... Mais l'appel royal ne semble pas susciter de polémique notable au Maroc.

Mona Hajjami, elle, dit soutenir cette décision. Mais son ton laisse transparaître une pointe de perplexité: "C'est normal de sentir un vide sans l'ambiance des grillades."

C.Zeman--TPP