The Prague Post - De la décharge au podium: au Kenya, les vêtements de seconde main ont leur défilé de mode

EUR -
AED 4.330065
AFN 77.919884
ALL 96.476042
AMD 449.426362
ANG 2.110975
AOA 1081.189112
ARS 1710.248463
AUD 1.756844
AWG 2.122585
AZN 1.998602
BAM 1.95329
BBD 2.372751
BDT 143.955038
BGN 1.954635
BHD 0.444664
BIF 3475.834041
BMD 1.17905
BND 1.513755
BOB 8.169503
BRL 6.508006
BSD 1.178086
BTN 105.66613
BWP 15.506077
BYN 3.417762
BYR 23109.381687
BZD 2.369356
CAD 1.611897
CDF 2593.910466
CHF 0.927594
CLF 0.027204
CLP 1067.156584
CNY 8.286952
CNH 8.262689
COP 4428.547495
CRC 582.551503
CUC 1.17905
CUP 31.244827
CVE 110.12444
CZK 24.282544
DJF 209.780462
DKK 7.469306
DOP 73.515543
DZD 152.987593
EGP 56.114062
ERN 17.685751
ETB 183.544171
FJD 2.675502
FKP 0.874329
GBP 0.872644
GEL 3.165782
GGP 0.874329
GHS 13.341858
GIP 0.874329
GMD 87.853325
GNF 10295.771378
GTQ 9.02548
GYD 246.463329
HKD 9.168736
HNL 31.053101
HRK 7.532838
HTG 154.382295
HUF 389.943115
IDR 19747.968844
ILS 3.757025
IMP 0.874329
INR 105.828411
IQD 1543.217182
IRR 49667.484687
ISK 147.99414
JEP 0.874329
JMD 188.387948
JOD 0.835956
JPY 183.822174
KES 151.972376
KGS 103.107976
KHR 4720.934262
KMF 492.842688
KPW 1061.165957
KRW 1708.420009
KWD 0.362181
KYD 0.981739
KZT 600.108944
LAK 25517.374158
LBP 105487.758216
LKR 364.681436
LRD 208.513857
LSL 19.663817
LTL 3.481429
LVL 0.713196
LYD 6.374809
MAD 10.744894
MDL 19.825098
MGA 5379.088626
MKD 61.532218
MMK 2475.803359
MNT 4191.700992
MOP 9.437874
MRU 46.980636
MUR 54.20089
MVR 18.216462
MWK 2042.77532
MXN 21.10344
MYR 4.769272
MZN 75.353104
NAD 19.665233
NGN 1712.134419
NIO 43.354296
NOK 11.788791
NPR 169.064775
NZD 2.017933
OMR 0.45334
PAB 1.178086
PEN 3.965305
PGK 5.085466
PHP 69.250317
PKR 330.004491
PLN 4.215287
PYG 8026.686834
QAR 4.305904
RON 5.088421
RSD 117.393286
RUB 92.265407
RWF 1715.895315
SAR 4.422507
SBD 9.613257
SCR 16.39144
SDG 709.196322
SEK 10.80105
SGD 1.513694
SHP 0.884593
SLE 28.385649
SLL 24724.095101
SOS 672.036527
SRD 45.180672
STD 24403.956289
STN 24.468561
SVC 10.307756
SYP 13036.614366
SZL 19.662736
THB 36.586033
TJS 10.838266
TMT 4.138466
TND 3.437912
TOP 2.83887
TRY 50.522202
TTD 8.013704
TWD 37.038091
TZS 2920.73935
UAH 49.606263
UGX 4256.530955
USD 1.17905
UYU 46.011272
UZS 14201.752741
VES 339.671166
VND 31023.75539
VUV 142.830768
WST 3.287923
XAF 655.115269
XAG 0.016302
XAU 0.000262
XCD 3.186442
XCG 2.123172
XDR 0.814753
XOF 655.115269
XPF 119.331742
YER 281.144728
ZAR 19.62217
ZMK 10612.861469
ZMW 26.623792
ZWL 379.653647
  • AEX

    -0.8500

    941.37

    -0.09%

  • BEL20

    -17.2000

    5040.37

    -0.34%

  • PX1

    0.0000

    8103.58

    0%

  • ISEQ

    -6.5200

    13037.23

    -0.05%

  • OSEBX

    4.1600

    1666.51

    +0.25%

  • PSI20

    13.8900

    8183.11

    +0.17%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -2.5300

    4208.88

    -0.06%

  • N150

    5.6200

    3753.12

    +0.15%

De la décharge au podium: au Kenya, les vêtements de seconde main ont leur défilé de mode
De la décharge au podium: au Kenya, les vêtements de seconde main ont leur défilé de mode / Photo: Tony KARUMBA - AFP

De la décharge au podium: au Kenya, les vêtements de seconde main ont leur défilé de mode

Dans une allée poussiéreuse du plus grand marché en plein air du Kenya, des mannequins défilent dans des tenues audacieuses fabriquées à partir de textiles collectés dans des décharges et de vêtements de seconde main n'ayant pas trouvé preneur.

Taille du texte:

Chaque année, des milliers de tonnes d'habits d'occasion en provenance d'Europe, des États-Unis et d'ailleurs arrivent dans le pays d'Afrique de l'Est, qui en 2023 a dépassé le Nigeria pour devenir le plus grand importateur africain de ce genre de marchandises, selon une étude du MIT (Massachusetts Institute of Technology).

Des milliers de ballots atterrissent donc dans l'immense marché Gikomba de Nairobi, aux toits couverts de tôle.

Un après-midi ensoleillé d'octobre, une importante foule s'y rassemble pour voir des mannequins défiler. Sur leurs corps, des pièces issues de ballots jusqu'ici jugés invendables ou immettables.

"Quoi ? Ils ont amélioré nos vêtements !", s'exclame un commerçant alors que les modèles glissent sur un podium en bois.

Le défilé de mode, Gikomba Runway Edition ("La piste de Gikomba"), le premier du genre, fait la part belle aux jeunes stylistes kényans, dont Morgan Azedy, un spécialiste du recyclage.

Le talent du designer s'exprime dans sa maison d'une seule pièce, où un ventilateur vrombit tandis qu'il fait tourner sa machine à coudre. "Je vois toujours la saleté de l'environnement autour de moi", explique le jeune homme de 25 ans, rencontré par l'AFP avant le défilé.

Sur le podium, sa collection "Kenyan Raw" ("Brut kényan") met en avant deux thèmes marquants : le streetwear en jean et un look gothique entièrement confectionné à partir de cuir recyclé provenant de décharges et de rejets de la fripe.

- "Pollution" -

En utilisant ces vêtements usagés, Morgan Azedy affirme vouloir "réduire la pollution".

L'industrie mondiale de la mode est particulièrement nocive pour la planète, représentant jusqu'à 10% des émissions de gaz à effet de serre, selon la Banque mondiale.

Alors que le Kenya a importé environ 197.000 tonnes de vêtements d'occasion en 2023, d'une valeur de 298 millions de dollars (256 millions d'euros), selon l'étude du MIT, l'Environment for development (EfD), un centre de recherche, estime que plus de 30% de ces textiles sont inutilisables et finissent directement dans les décharges, aggravant le problème de pollution du pays.

La plupart des vêtements modernes sont fabriqués à partir de matériaux synthétiques comme le nylon et le polyester, qui sont essentiellement du plastique. Ils ne sont donc pas biodégradables. Et leur volume augmente toujours plus, parmi les autres déchets au Kenya.

Olwande Akoth, une styliste exposant ses pièces recyclées de kimonos, vendait autrefois ces vêtements d'occasion. Mais elle s'est découragée. "C'est juste des ordures", soupire-t-elle.

L'Afrique de l'Est importe environ un huitième des habits de seconde main du monde, fournissant des emplois à environ 355.000 personnes, selon une étude réalisée en 2017 par l'agence d'aide du gouvernement américain, USAID, démantelée cette année par l'administration Trump.

Une bénédiction pour les ménages les plus pauvres, qui trouvent ainsi des vêtements très peu chers. Mais en contrepartie, l'industrie textile locale se retrouve face à une concurrence aux prix inégalables.

- "Originalité" -

Des pays comme le Kenya, la Tanzanie et l'Ouganda ont donc cherché à restreindre ces importations. Mais ils se sont heurtés à l'AGOA, un accord commercial entre Washington et le continent africain permettant en retour d'exporter certains produits "made in Africa" aux États-Unis sans droits de douane.

En 2016, la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC), dont ces pays font partie, a pensé interdire les vêtements de seconde main, mais a reculé face aux craintes de perdre l'accès privilégié au marché américain.

L'AGOA a expiré fin septembre. Son renouvellement par l'administration du président américain Donald Trump reste très incertain.

Pour l'œil créatif de Morgan Azedy, les inconvénients des accords commerciaux, ces montagnes de vêtements s'accumulant dans des décharges, constituent toutefois un trésor. D'autant qu'acheter du tissu neuf est simplement "trop cher", dit-il.

Entre ses mains, un pantalon en jean surdimensionné a été transformé en une veste à étages et à volants associée à un pantalon évasé et des chaussures à plateforme.

Un souci d'"originalité" qui lui a permis de présenter sa collection à la Fashion Week de Berlin l'année dernière.

Après avoir habillé plusieurs musiciens régionaux, Morgan Azedy rêve désormais encore plus grand : il veut emmener ce que d'autres considèrent comme des déchets textiles aux grands messes de la mode de Paris et New York.

X.Vanek--TPP