The Prague Post - Pour le Sénégal et la RDC, pas question de renoncer au pétrole et au gaz

EUR -
AED 4.220494
AFN 75.83748
ALL 96.402895
AMD 439.594039
ANG 2.056789
AOA 1053.6842
ARS 1666.985186
AUD 1.766546
AWG 2.071173
AZN 1.950803
BAM 1.955571
BBD 2.31358
BDT 140.024832
BGN 1.955809
BHD 0.433179
BIF 3390.862863
BMD 1.149056
BND 1.501257
BOB 7.937278
BRL 6.156295
BSD 1.148691
BTN 101.942731
BWP 15.50659
BYN 3.915427
BYR 22521.488345
BZD 2.31029
CAD 1.621065
CDF 2516.4312
CHF 0.930925
CLF 0.027648
CLP 1084.616958
CNY 8.189032
CNH 8.193185
COP 4406.053421
CRC 576.645062
CUC 1.149056
CUP 30.449971
CVE 110.740281
CZK 24.353194
DJF 204.210284
DKK 7.465302
DOP 73.886344
DZD 150.328601
EGP 54.476837
ERN 17.235833
ETB 175.949153
FJD 2.621683
FKP 0.880974
GBP 0.880475
GEL 3.119655
GGP 0.880974
GHS 12.553436
GIP 0.880974
GMD 84.457525
GNF 9986.442087
GTQ 8.80297
GYD 240.328149
HKD 8.933556
HNL 30.28856
HRK 7.53735
HTG 150.425014
HUF 386.704307
IDR 19159.926399
ILS 3.74368
IMP 0.880974
INR 101.803504
IQD 1505.262741
IRR 48389.596251
ISK 146.999255
JEP 0.880974
JMD 184.948356
JOD 0.814674
JPY 177.078671
KES 148.515098
KGS 100.48528
KHR 4627.246774
KMF 489.497404
KPW 1034.120681
KRW 1655.064884
KWD 0.353013
KYD 0.957313
KZT 603.415137
LAK 24865.561293
LBP 103071.359592
LKR 350.002086
LRD 210.794797
LSL 19.890205
LTL 3.392862
LVL 0.695052
LYD 6.268062
MAD 10.698144
MDL 19.68921
MGA 5170.7498
MKD 61.524139
MMK 2412.137734
MNT 4121.32418
MOP 9.200264
MRU 45.730398
MUR 52.867852
MVR 17.701181
MWK 1995.909346
MXN 21.367675
MYR 4.816263
MZN 73.482621
NAD 19.890017
NGN 1657.653937
NIO 42.250839
NOK 11.74266
NPR 163.107461
NZD 2.029537
OMR 0.441816
PAB 1.148696
PEN 3.888279
PGK 4.844461
PHP 67.444965
PKR 324.76292
PLN 4.255883
PYG 8132.048319
QAR 4.187428
RON 5.085257
RSD 117.202545
RUB 93.48097
RWF 1669.04825
SAR 4.309496
SBD 9.44963
SCR 15.740874
SDG 690.007223
SEK 10.993047
SGD 1.501696
SHP 0.862089
SLE 26.656631
SLL 24095.11935
SOS 656.440316
SRD 44.305245
STD 23783.129492
STN 24.497666
SVC 10.050824
SYP 12707.093579
SZL 20.071088
THB 37.332223
TJS 10.637033
TMT 4.021694
TND 3.405102
TOP 2.691207
TRY 48.364017
TTD 7.785258
TWD 35.489723
TZS 2826.45484
UAH 48.334743
UGX 4011.617807
USD 1.149056
UYU 45.684654
UZS 13774.302433
VES 257.023271
VND 30246.014131
VUV 140.11454
WST 3.224047
XAF 655.897366
XAG 0.023899
XAU 0.000288
XCD 3.10538
XCG 2.070203
XDR 0.814394
XOF 655.883097
XPF 119.331742
YER 274.107082
ZAR 20.009769
ZMK 10342.879135
ZMW 25.730661
ZWL 369.995411
  • AEX

    1.6500

    970.89

    +0.17%

  • BEL20

    -21.6500

    4899.21

    -0.44%

  • PX1

    6.4500

    8074.23

    +0.08%

  • ISEQ

    69.1000

    12191.61

    +0.57%

  • OSEBX

    2.7300

    1609.67

    +0.17%

  • PSI20

    58.1400

    8484.01

    +0.69%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -73.1100

    4034.24

    -1.78%

  • N150

    -4.7900

    3683.54

    -0.13%

Pour le Sénégal et la RDC, pas question de renoncer au pétrole et au gaz
Pour le Sénégal et la RDC, pas question de renoncer au pétrole et au gaz / Photo: SEYLLOU - AFP

Pour le Sénégal et la RDC, pas question de renoncer au pétrole et au gaz

Menace ou opportunité en or ? Logée dans l'Atlantique à une dizaine de kilomètres au large de Saint-Louis, à la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie, le terminal gazier se perd dans la brume de ce matin d'octobre.

Taille du texte:

Une pirogue de pêcheurs glisse sur le sable humide après une nuit en mer. "Pas beaucoup de poissons", peste El Hadji Gaye, qui regarde médusé les récentes installations venues rétrécir son horizon, qu'il croyait immuable.

Le Sénégal, comme la République démocratique du Congo (RDC), a récemment découvert des ressources pétrolières et gazières et nourrit grâce à elles l'espoir de richesse et d'industrialisation.

Ils ne veulent en aucun cas y renoncer, malgré la pression des pays occidentaux et l'arrêt par ces derniers du financement des projets d'exploitation des énergies fossiles à l'étranger au nom de la lutte contre le réchauffement climatique.

Le président sénégalais Macky Sall dénonce "une injustice" et déploie une diplomatie active pour justifier le début de l'exploitation à partir de 2023.

Et le message semble d'autant plus à même d'être écouté par les Européens que ceux-ci, frappés par la crise énergétique, cherchent à diversifier leurs approvisionnements depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie. En témoigne la venue de M. Scholz.

- Urgence climatique -

Pourtant, la situation est "urgente", rappelle Aliou Ba, responsable de la campagne océan Greenpeace Afrique. L'objectif de contenir le réchauffement de la planète à 1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle semble déjà hors d'atteinte, les dégâts, irréversibles, et l'exploitation de ces ressources émettrices de gaz à effet de serre "va encore exacerber la situation", explique-t-il.

Pour François Gemenne, l'un des rapporteurs du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), "il est très difficile quand vous êtes pauvre de renoncer à un trésor, il faut donc proposer quelque chose de plus intéressant en face".

"Tout l’enjeu est que ces pays puissent choisir et fassent le choix d’une économie décarbonée", estime-t-il. "Et cela passe par le transfert de technologie et l'investissement dans le renouvelable, encore largement insuffisants".

L'offre "d'alternatives technologiques et financières conséquentes" pour la transition écologique était au coeur des discours des autorités congolaises lors de la pré-Cop organisée début octobre à Kinshasa.

Mais le gouvernement de cet immense pays d'Afrique centrale au coeur de la forêt tropicale défend aussi son droit à exploiter son pétrole et son gaz, malgré les critiques des organisations de défense de l'environnement qui mettent en garde contre la libération de grandes quantités de carbone.

Le Premier ministre congolais Jean-Michel Sama Lukonde a rappelé que certains pays européens étaient "retournés à l'usage des sources d'énergies polluantes qu'ils avaient préalablement bannies", comme le charbon.

Il faut éviter de "tomber dans l'arbitraire, avec certains Etats libres de poursuivre, voire d'augmenter leurs émissions, et d'autres empêchés d'exploiter leurs ressources naturelles", a-t-il demandé.

"C'est paradoxalement l'argent du pétrole perçu comme de l'argent sale qui nous permettra d'avoir suffisamment de moyens, de nous réapproprier notre souveraineté environnementale et de réduire nos émissions venant de la déforestation", plaide Tosi Mpanu Mpanu, négociateur de la RDC aux conférences climat des Nations unies.

- Électrification -

Au Sénégal, les champs pétroliers et gaziers ne représentent respectivement que 0,07% et 0,5% des réserves mondiales, mais "elles sont assez importantes à l’échelle de notre pays pour changer radicalement son économie, son tissu industriel et donc ses perspectives d’avenir", dit à l'AFP la ministre du Pétrole Sophie Gladima.

"Le simple fait d’exploiter nos hydrocarbures va nous permettre non seulement d’accélérer l’accès universel à l’électricité, mais également et surtout baisser le coût des facteurs de production pour favoriser l’industrialisation du pays", assure-t-elle.

Elle invoque aussi les opportunités de création d'emplois. L’Institut national du pétrole et du gaz (INPG) a été créé pour former les jeunes à la maîtrise des compétences techniques requises.

Cet avenir imposé par l'Etat sénégalais, les pêcheurs de Saint-Louis s'en sentent exclus.

A mesure que l'exploitation approche, les autorités ont accru leur contrôle sur la future plateforme gazière. Un périmètre de sécurité a été établi et un bateau patrouille pour interpeller tout homme de la mer souhaitant franchir une barrière invisible.

"Ce lieu était celui où on trouvait le plus de poissons", affirme El Hadji Gaye. "Maintenant on est pris au piège parce qu'on ne peut plus y accéder, ni aller plus au nord, dans les eaux mauritaniennes", explique ce pêcheur de 39 ans, engoncé dans un gilet de sauvetage recouvrant son ciré vert.

Derrière lui, une quinzaine de ses camarades pousse leur pirogue multicolore sur la plage au rythme d'un chant revigorant, fruit des traditions centenaires du peuple de la langue de Barbarie.

"Moi, je ne sais faire que pêcher. Mes parents étaient pêcheurs. Mes grands parents aussi. Qu'est-ce que je vais devenir ? Que vont faire mes enfants ?" questionne El Hadji.

Il se retourne, observe ses amis, les vagues qui s'écrasent sur le rivage et plus loin, si proche, la plateforme qui trône sur l'Océan. A Saint Louis, les marins ne sont plus maîtres en leur royaume.

E.Soukup--TPP