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La branche armée du Hamas a annoncé qu'elle allait libérer lundi l'otage israélo-américain Edan Alexander, après que le mouvement islamiste palestinien a fait état de négociations directes avec les Etats-Unis à Doha.
Cette annonce intervient à la veille du début de la tournée au Moyen-Orient du président américain Donald Trump, attendu de mardi à vendredi en Arabie saoudite, aux Emirats arabes unis et au Qatar, un des médiateurs entre Israël et le Hamas en guerre à Gaza depuis plus d'un an et demi.
"Les Brigades al-Qassam ont décidé de libérer le soldat sioniste de nationalité américaine, Edan Alexander (...) aujourd'hui", a indiqué leur porte-parole, Abou Obeida, dans un message sur Telegram.
Une source au sein du Hamas a indiqué que le mouvement avait été informé, via les médiateurs, d'une pause dans les combats pour cette occasion.
"A 09H30 (06H30 GMT), Israël a commencé à suspendre ses vols de reconnaissance, de drones et d'avions de combat, ainsi que ses opérations militaires, afin de créer un couloir sécurisé pour le transfert et la remise d'Edan", selon cette source.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait affirmé plus tôt que sa libération ne donnerait pas lieu à un cessez-le-feu, disant s'être engagé "uniquement à un couloir sécurisé permettant la libération d'Edan".
L'annonce sur cette prochaine libération, faite dimanche par le Hamas, avait été saluée par le président américain Donald Trump.
- "Discussions directes" avec Washington -
Edan Alexander, le seul otage vivant ayant la nationalité américaine encore retenu à Gaza, a été enlevé alors qu'il servait dans une unité d'élite dans le sud d'Israël, lors de l'attaque sans précédent menée le 7 octobre 2023 par le Hamas.
Cette attaque a déclenché la guerre à Gaza, où Israël, jurant de détruire le Hamas, a lancé une offensive de représailles dévastatrice qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué un désastre humanitaire.
Dans un communiqué dimanche, le Hamas s'est dit "prêt à entamer immédiatement des négociations intensives en vue de parvenir à un accord définitif sur l'arrêt de la guerre, l'échange (d'otages israéliens contre des prisonniers palestiniens), la gestion de Gaza par un organisme indépendant (...) en plus de la reconstruction et de la fin du siège".
Le Hamas a confirmé des contacts avec l'administration américaine, après que deux responsables du mouvement ont évoqué des "discussions directes" avec les Etats-Unis.
"Les Etats-Unis ont informé Israël de l'intention du Hamas de libérer l'otage israélo-américain comme un geste envers les Américains, sans conditions", a indiqué le bureau de M. Netanyahu dans un communiqué.
Début mars, les Etats-Unis, qui considèrent le Hamas comme une organisation terroriste, ont fait état de premiers contacts directs avec le mouvement palestinien, menés par l'envoyé spécial américain pour les otages, Adam Boehler, après consultation avec Israël.
Après une trêve de deux mois, Israël a repris le 18 mars son offensive à Gaza, s'emparant de vastes régions du territoire palestinien.
- Dix Palestiniens tués à Gaza -
Son armée interdit depuis le 2 mars l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza, où elle assiège les quelque 2,4 millions d'habitants confrontés à une situation humanitaire catastrophique avec des pénuries de nourriture, de médicaments et de carburant.
Un cessez-le-feu entre le 19 janvier et le 17 mars avait permis de sortir de Gaza 33 otages israéliens - dont 8 morts - en échange de la libération de quelque 1.800 prisonniers palestiniens.
Les négociations indirectes entre Israël et le Hamas en vue d'une trêve sont au point mort. Israël a annoncé le 5 mai un plan de "conquête" de Gaza prévoyant un déplacement interne de sa population.
Lundi, la Défense civile palestinienne a fait état d'"au moins" dix morts, dont plusieurs femmes et enfants, dans une frappe aérienne israélienne nocturne contre une école abritant des déplacés à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza.
L'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.
Sur les 251 personnes enlevées en Israël ce jour-là, 58 sont encore retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée israélienne.
Les représailles israéliennes ont fait au moins 52.829 morts à Gaza, en majorité des civils, selon des données publiées dimanche par le ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
W.Urban--TPP