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La pression internationale s'accentue pour arriver à une trêve dans la bande de Gaza après l'intensification de l'offensive israélienne visant à "vaincre" le Hamas dans le territoire palestinien dévasté et assiégé.
Les secours locaux ont fait état samedi d'au moins 32 morts, en majorité des femmes et des enfants, après l'annonce par l'armée israélienne qu'elle avait "lancé des frappes d'envergure et acheminé des forces pour prendre le contrôle de zones" de Gaza.
Son objectif est notamment "la libération des otages et la défaite du Hamas", a-t-elle précisé, en allusion aux otages enlevés durant l'attaque sanglante du 7-Octobre 2023 qui a déclenché l'offensive israélienne.
Alors que le Hamas a annoncé la reprise de négociations indirectes avec Israël à Doha "sans aucune condition préalable", les appels se sont multipliés pour faire taire les armes.
Il faut "arrêter le massacre à Gaza", a déclaré le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez. "Ca suffit", a lancé le chef de la diplomatie italienne, Antonio Tajani.
"Tout un peuple est soumis à une force militaire écrasante et disproportionnée", a déclaré le président du Conseil européen Antonio Costa.
- Plan de "conquête" -
Une déclaration finale du sommet arabe a réclamé des pressions internationales accrues pour stopper "l'effusion de sang" à Gaza.
Allié d'Israël, le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a réitéré samedi sur la chaîne CBS son appel au cessez-le-feu mais a blâmé le Hamas, refusant de se prononcer sur la nouvelle offensive israélienne.
Sans accord sur la libération des otages, "nous anticipons qu'Israël poursuivra ses opérations", a jugé M. Rubio, qui s'est entretenu samedi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, selon le Département d'Etat, "de la situation à Gaza et des efforts pour obtenir la libération de tous les otages" retenus par le Hamas.
L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes alors enlevées, 57 restent retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.
Les représailles israéliennes ont tué au moins 53.272 Gazaouis, en majorité des civils, selon les dernières données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
Israël a juré de détruire le Hamas et son offensive a poussé les quelque 2,4 millions d'habitants à se déplacer plusieurs fois et provoqué un désastre humanitaire.
Après le blocage de négociations pour prolonger une trêve qui a duré deux mois, Israël a repris le 18 mars ses bombardements à Gaza. En outre, depuis le 2 mars, il bloque l'entrée de toute aide humanitaire vitale pour la population du territoire.
Le gouvernement Netanyahu a annoncé début mai un plan pour "la conquête" de Gaza prévoyant le déplacement de la plupart des habitants vers l'extrême sud du territoire.
- "Assez" -
Après l'annonce de l'expansion de l'offensive israélienne samedi, la Défense civile palestinienne a fait état de 32 morts dans les bombardements. Une attaque contre une maison à Deir el-Balah (centre) a notamment fait neuf morts y compris un bébé de sept mois, a indiqué à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.
"A qui devons-nous nous plaindre ? A qui devons-nous nous adresser ? Assez de massacre et de tueries, assez de bombardements !", a crié Jamalat Wadi à Deir al-Balah, où des tentes de déplacés ont été touchées par les frappes.
A pied, entassés avec quelques effets personnels dans des camionnettes ou sur des charrettes, des habitants ont continué de fuir Jabalia (nord).
D'autres restés sur place, dont des enfants, se bousculent pour recevoir un repas préparé par une association caritative locale.
A Tel-Aviv, des centaines d'Israéliens ont de nouveau manifesté contre le gouvernement Netanyahu et appelé à la libération des otages.
H.Vesely--TPP