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Les ministres des Finances des pays du G7 ont cherché à minimiser leurs dissensions mercredi au Canada concernant l'économie et le soutien à l'Ukraine, des sujets qui les ont poussés au bord de la rupture depuis le retour de Donald Trump au pouvoir.
A quelques heures de la fin de la rencontre jeudi, la probabilité d'aboutir à un communiqué commun semblait toutefois incertaine, d'après les premiers échos des réunions communes et des rencontres bilatérales.
La présidence canadienne a fixé comme priorités du G7 Finances de "restaurer la stabilité et la croissance" et de renouveler un soutien sans faille à l'Ukraine.
Un défi pour les grands argentiers et les banquiers centraux du club des économies avancées alors que le président américain remet en question le multilatéralisme, s'est rapproché de Moscou et menace le monde d'un ralentissement économique général.
Ces dernières semaines, les Etats-Unis ont imposé au moins 10% de droits de douane additionnels sur la plupart des produits entrant chez eux.
Cette question des taxes douanières n'est pas au programme des sessions collectives de travail des ministres. Mais elle constitue la toile de fond des discussions qui se tiennent dans un vaste hôtel au milieu des montagnes où se croisent officiels et touristes en chaussures de randonnée, au sein du parc national de Banff, dans l'ouest du Canada.
- "Très productive" -
Sans surprise, Scott Bessent est très courtisé par ses homologues, car le ministre des Finances de Donald Trump est vu comme l'une des figures les plus à même d'infléchir sa politique douanière.
Celui-ci a seulement affirmé mercredi soir que la journée avait été "très productive".
Même écho du côté du ministre canadien et hôte du G7 Finances, François-Philippe Champagne, qui a estimé que les choses "avançaient bien" sans donner de détails sur la tenue des échanges. Et surtout sans s'avancer sur la diffusion d'un texte commun jeudi.
Le ministre italien des Finances Giancarlo Giorgetti a dit devant la presse qu'il "espérait" toujours y arriver.
Toutefois, selon une source au coeur des négociations, des membres sont prêts à y renoncer si cela génère une nouvelle source de crispation avec les Américains.
Cherchant à voir le verre à moitié plein, une source européenne qui participe aux discussions a estimé que la présence de M. Bessent est en soi un signe "positif". "Au moins, les Américains restent engagés dans le système multilatéral, même si on n'est clairement pas d'accord sur les droits de douane", selon cette source.
Le Japon, par la voix de son ministre des Finances Katsunobu Kato, a redit aux Américains que "les droits de douane étaient extrêmement regrettables" et que cette politique "n'était pas adéquate pour régler les déséquilibres dans les échanges commerciaux".
- "Alignement presque parfait" -
Ce G7 Finances est considéré comme un test de cohésion au moment où les coups de canif de Washington dans la mondialisation perturbent les chaînes d'approvisionnement, risquent de peser sur la croissance et d'entraîner de nouvelles hausses des prix.
Il s'agit aussi d'une répétition à moins d'un mois du sommet qui réunira les dirigeants des pays du G7, également dans les Rocheuses canadiennes du 15 au 17 juin. Le Canada recevra Donald Trump pour la première fois depuis son retour au pouvoir alors qu'il ne cesse de répéter qu'il rêve d'annexer son voisin du nord.
Face aux Etats-Unis, Européens et Canadiens ont mis en avant leur proximité. "Il y a un alignement presque parfait entre nos visions sur ce qu'on doit faire", a ainsi vanté M. Champagne au début d'un entretien avec son homologue français Eric Lombard.
L'absence de déclaration formelle de soutien à l'Ukraine serait sûrement une déception pour le pays qui est l'invité exceptionnel de cet événement, pour envoyer un "message fort au monde". Le ministre ukrainien des Finances Sergii Marchenko ne s'est pas exprimé mercredi à l'issue de la réunion qui était consacrée à son pays.
La ministre britannique des Finances Rachel Reeves a dit à ses homologues qu'il était "temps d'accentuer la pression sur (le président russe Vladimir) Poutine".
E.Cerny--TPP