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L'Iran a annoncé lundi qu'il allait soumettre bientôt aux Etats-Unis sa propre proposition pour un accord sur le dossier nucléaire iranien, après avoir critiqué une offre américaine.
"Une fois finalisé, nous proposerons bientôt notre propre plan à l'autre partie, par l'intermédiaire d'Oman. C'est une proposition raisonnable, logique et équilibrée, et nous recommandons vivement à la partie américaine de saisir cette occasion", a dit le porte-parole des Affaires étrangères, Esmaeil Baqaei, lors d'un point de presse hebdomadaire à Téhéran.
Il a critiqué la proposition américaine, "qui manque d'éléments", sans fournir plus de détails.
La semaine dernière, l'Iran avait dit avoir reçu des "éléments" d'une proposition américaine d'accord, mais avait estimé qu'elle contenait de "nombreuses ambiguïtés".
Le contenu de la proposition américaine n'est pas connu. Mais dimanche, le président du Parlement iranien, Mohammad-Bagher Ghalibaf, a déclaré qu'elle n'incluait pas la levée des sanctions économiques contre l'Iran.
"Le fait que le plan américain ne mentionne même pas la levée des sanctions montre clairement que le comportement des États-Unis (...) est contradictoire et manque d'honnêteté", a déclaré M. Ghalibaf, selon une vidéo diffusée par la télévision d'État.
"Aucune logique rationnelle ne peut accepter un tel accord unilatéral et imposé", a-t-il poursuivi, estimant que le président américain devrait "changer d'approche s'il cherche vraiment un accord".
Ennemis depuis plus de quatre décennies, l'Iran et les Etats-Unis ont tenu depuis avril cinq séries de pourparlers, sous la médiation d'Oman, afin de tenter de conclure un accord censé empêcher Téhéran de se doter de l'arme atomique en échange d'une levée des sanctions qui paralysent son économie.
Les négociations, qui marquent le pas, achoppent notamment sur la question de l'enrichissement d'uranium: les Etats-Unis demandent que l'Iran y renonce totalement, mai Téhéran refuse, défendant ce qu'il dit être son droit en vertu du traité de non-prolifération nucléaire (TNP) dont il est signataire.
- Réunion de l'AIEA -
Les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux ainsi qu'Israël, considéré par des experts comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, accusent depuis longtemps la République islamique d'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique, ce qu'elle a toujours nié.
Téhéran réclame la levée des sanctions en échange de garanties que son programme nucléaire est uniquement destiné à des fins pacifiques.
Mercredi dernier, le guide suprême d'Iran, l'ayatollah Ali Khamenei, a qualifié la proposition américaine de "100 % contraire" à la volonté iranienne d'indépendance et d'autosuffisance.
L'Iran a en outre menacé dimanche de réduire sa coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) si une résolution lui étant défavorable était adoptée lors d'une réunion du Conseil des gouverneurs de l'agence, qui débute lundi à Vienne.
"Il est certain que l'AIEA ne doit pas s'attendre à ce que l'Iran poursuive sa coopération large et amicale", a déclaré Behrouz Kamalvandi, porte-parole de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique.
Selon des sources diplomatiques, les Européens et les Etats-Unis ont l'intention de soumettre au Conseil des gouverneurs de l'AIEA une résolution contre l'Iran, avec une menace de renvoi du dossier devant les Nations unies.
J.Marek--TPP