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Des frappes russes ont tué deux personnes et fait au moins 60 blessés dans la nuit de mardi à mercredi à Kharkiv, la deuxième plus grande ville d'Ukraine, au lendemain de frappes similaires qui ont fait trois morts à Kiev et Odessa.
La Russie et l'Ukraine ont procédé mardi à la deuxième phase d'un échange d'ampleur de prisonniers de guerre, seule avancée concrète de récents pourparlers de paix à Istanbul.
Mais ceux-ci sont dans l'impasse et les attaques nocturnes visant la population civile ukrainienne se poursuivent à un rythme soutenu.
Celle visant Kharkiv dans la nuit de mardi à mercredi a tué une femme de 65 ans et un homme de 47 ans et fait au moins 60 blessés, dont neuf enfants, a indiqué la police régionale.
"Dix-sept frappes de drones ont eu lieu dans deux districts" de cette ville à majorité russophone, a précisé son maire Igor Terekhov.
Deux personnes ont par ailleurs été blessées dans la nuit dans la region de Zaporijjia et une à Kherson, et des bâtiment ont été frappés dans la région d'Odessa, selon les autorités locales.
A Kharkiv, les frappes ont eu lieu "vers 00H30" (21H30 GMT mardi) et ont touché notamment des immeubles d'habitation, a précisé le bureau du procureur local, soulignant que l'arme utilisée avait été des Geran-2, la version russe du drone iranien Shahed.
Située à moins de 50 km de la frontière russe, Kharkiv voit se multiplier les attaques nocturnes d'ampleur depuis une semaine, comme l'ensemble du pays.
Elle avait connu dans la nuit de vendredi à samedi son "attaque la plus puissante depuis le début de la guerre" en février, avec une cinquantaine d'explosions. Deux personnes avaient alors été tuées et 17 blessées.
- "Action concrète" -
A l'échelle nationale, la Russie a lancé sur l'Ukraine 315 drones explosifs dans la nuit de lundi à mardi, faisant trois morts et 13 blessés.
L'Ukraine en parallèle multiplie également les attaques de drones sur la Russie, mais dit viser essentiellement des équipements stratégiques.
Mardi, une personne a toutefois été tuée et quatre autres blessées dans une attaque de drone ayant détruit une supérette dans la région russe de Belgorod, selon le gouverneur Viatcheslav Gladkov.
Trente-deux drones ukrainiens ont été interceptés au-dessus de la Russie dans la nuit de mardi à mercredi, selon le ministère russe de la Défense.
Dans ce contexte, les deux pays ont tout de même procédé mardi à la deuxième phase d'un échange d'ampleur de prisonniers de guerre décidé lors de pourparlers direct à Istanbul début juin.
Les deux capitales n'ont pas précisé à ce stade le nombre de soldats impliqués dans cet échange, dont la première phase avait eu lieu lundi.
Après les frappes de la nuit de lundi à mardi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a jugé "vital" que la réponse "ne soit pas le silence du monde, mais une action concrète".
Il a appelé à "une action de l'Amérique, qui a le pouvoir de contraindre la Russie à la paix" et à "une action de l'Europe, qui n'a pas d'autre choix que d'être forte".
Après avoir promis en vain de régler le conflit en quelques heures et renoué à cette fin le contact avec son homologue russe Vladimir Poutine, le président américain Donald Trump s'est mis en retrait du conflit ces dernières semaines.
Il a notamment comparé l'invasion russe de l'Ukraine à "des jeunes enfants qui se battent", sous-entendant qu'il pourrait laisser la guerre se poursuivre.
Les Européens de leur côté, après avoir menacé la Russie de nouvelles "sanctions massives" si comme cela a été le cas Moscou refusait un cessez-le-feu, peinent à trouver une réponse sans le soutien de Washington.
Moscou a rejeté la trêve "inconditionnelle" voulue par Kiev et les Européens, tandis que l'Ukraine a qualifié d'"ultimatums" les demandes russes.
M.Soucek--TPP