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Donald Trump ne laissera "jamais la loi de la rue régner en Amérique", a assuré mercredi la Maison Blanche, alors qu'un calme précaire a gagné Los Angeles après cinq jours de manifestations contre la politique migratoire du président américain, qui s'étendent aux Etats-Unis.
"Le devoir le plus basique de l'Etat est de préserver l'Etat de droit, et ce gouvernement embrasse cette responsabilité sacrée", a déclaré la porte-parole de l'exécutif américain, Karoline Leavitt, défendant la décision du président Trump de déployer des milliers de militaires en Californie, malgré l'opposition des élus locaux démocrates.
A Los Angeles, épicentre des manifestations qui se propagent ailleurs dans le pays dont à New York, la nuit de mardi à mercredi est restée plutôt calme après l'entrée en vigueur d'un couvre-feu dans le centre-ville, même si la police a procédé à une vingtaine d'interpellations.
- Sous couvre-feu -
Quelque 700 Marines, un corps d'élite, devraient s'y déployer mercredi, rejoignant 4.000 militaires réservistes de la Garde nationale déjà mobilisés par le président américain, au grand dam des autorités locales qui crient à un "abus de pouvoir".
Mercredi matin, les rues du centre-ville étaient toujours sous forte surveillance policière, tandis que des personnels de la ville s'employaient à nettoyer les nombreux graffitis sur les murs des bâtiments officiels, a constaté une journaliste de l'AFP.
"Notre ville n'est pas du tout en feu, elle ne brûle pas, comme tente de vous le faire croire notre terrible leader", déclare à l'AFP une manifestante de 66 ans, Lynn Sturgis, enseignante retraitée de Santa Monica.
"C'est calme. Mais on s'attend à ce que (les manifestations) reprennent au cours de la journée, et certainement d'ici le week-end", dit de son côté une ancienne employée fédérale, Ellen Carpenter, également de Santa Monica.
La veille, la maire démocrate Karen Bass, qui a minimisé l'étendue des manifestations dans sa ville, s'est tout de même résolue à instaurer "un couvre-feu dans le centre de Los Angeles pour mettre fin aux actes de vandalisme et de pillage" de 20H00 locales (03H00 GMT) à 06H00 du matin.
Elle a dit s'attendre à ce que le couvre-feu reste en vigueur plusieurs jours.
Dans le même temps, les manifestations s'étendent, là encore de façon sporadique, de Chicago à Atlanta ou New York.
A Manhattan mardi soir, quelques milliers de personnes ont manifesté "pour défendre ceux qui ne peuvent pas faire entendre leur voix", selon une jeune femme née aux Etats-Unis d'une mère mexicaine clandestine et qui a requis l'anonymat.
- Garde nationale au Texas -
Dans la banlieue d'Atlanta, en Géorgie (sud), plusieurs dizaines de manifestants s'étaient rassemblés également mardi en brandissant des pancartes dénonçant la police fédérale de l'immigration.
"Il y a des gens qui sont arrêtés dans la rue par des agents (de l'immigration) qui ne portent pas de badges, qui portent des masques... ça me met vraiment en colère", a déclaré à l'AFP Brendon Terra, un manifestant de 26 ans.
Des manifestations sont également prévues mercredi à New York, Seattle et Las Vegas avant ce que les organisateurs appellent un mouvement national "No Kings" (Pas de rois) samedi, lorsque M. Trump assistera à un défilé militaire très inhabituel dans la capitale.
Au Texas, grand Etat du Sud, frontalier du Mexique, le gouverneur républicain, Greg Abbott, a annoncé mardi soir qu'il ordonnait le déploiement de la Garde nationale en vue d'une manifestation prévue à San Antonio.
Le déploiement de militaires, dont la fonction n'est pas d'assurer le maintien de l'ordre, s'est transformé en un enjeu de rivalité politique intense entre l'administration Trump et les dirigeants démocrates, dont le gouverneur de la Californie, Gavin Newsom, en première ligne.
Devenu la figure de proue de l'opposition démocrate et considéré comme un candidat potentiel à la Maison Blanche pour 2028, M. Newsom tire à boulets rouges sur Donald Trump et veut contester dans les prétoires sa décision de déployer l'armée dans son Etat, bastion démocrate.
"La Californie est peut-être la première, mais il est clair que cela ne s'arrêtera pas là", a-t-il averti mardi soir dans une allocution télévisée.
Le président républicain a dénoncé l'"anarchie" qui règne, selon lui, à Los Angeles, et promis de "libérer" la ville des "ennemis étrangers", accusés d'attiser les violences.
Selon lui, les manifestants sont des "insurgés rémunérés", mais la Maison Blanche a refusé de commenter qui les payait.
I.Mala--TPP