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Le Hamas a annoncé vendredi mener des discussions avec d'autres mouvements palestiniens sur une proposition de trêve avec Israël dans la bande de Gaza, où la Défense civile a fait état de 52 morts dans l'offensive israélienne.
L'annonce du Hamas intervient avant un déplacement lundi à Washington du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour rencontrer le président Donald Trump, lequel fait pression pour un cessez-le-feu à Gaza, dévastée par près de 21 mois de guerre.
"Nous menons des consultations avec les chefs des factions palestiniennes au sujet de la proposition envoyée par les médiateurs", a dit dans un communiqué le mouvement islamiste Hamas, dont l'attaque sans précédent le 7 octobre 2023 contre Israël a déclenché la guerre.
Selon une source palestinienne, la proposition "comprend une trêve de 60 jours" pendant laquelle le Hamas relâcherait la moitié des otages israéliens encore en vie en échange de la libération de prisonniers palestiniens détenus par Israël.
Dans le même temps, l'armée israélienne a poursuivi son offensive dans la bande de Gaza assiégée et affamée, la Défense civile faisant état de 52 Palestiniens tués dans les raids aériens, bombardements et tirs, dont 11 près de sites d'aide humanitaire.
A l'hôpital Nasser de Khan Younès (sud), où ont été transportés des corps de Palestiniens enveloppés dans des linceuls en plastique, des hommes récitent la prière des morts.
A côté, des femmes en pleurs entourent le corps d'un proche.
"Mon fils est allé chercher de la farine! Ils nous disent 'venez chercher les aides', nous y allons et ils nous tirent dessus", se lamente Nidaa al-Farra, qui a perdu son fils de 19 ans près d'un site de distribution d'aide.
- "Jusqu'à la racine" -
La distribution de l'aide est gérée depuis fin mai par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une entreprise au financement opaque soutenue par Israël et les Etats-Unis.
L'ONU a affirmé que plus de 500 personnes avaient été tuées depuis fin mai près des sites de la GHF. La fondation nie tout incident "à proximité" de ses sites.
Interrogé sur les bombardements rapportés par la Défense civile, l'armée israélienne a déclaré "mener des opérations pour démanteler les capacités militaires du Hamas". Elle a fait état de "la mort au combat" d'un soldat à Gaza.
L'ONG Médecins sans frontières a affirmé de son côté qu'un de ses anciens collaborateurs, Abdallah Hammad, figurait parmi les Palestiniens tués jeudi alors qu'ils attendaient des camions d'aide près de Khan Younès.
"Nous sommes révoltés et attristés par sa mort", a dénoncé MSF.
Compte tenu des restrictions imposées par Israël aux médias et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les affirmations de la Défense civile à Gaza.
Cette semaine, M. Netanyahu a redit vouloir éliminer "jusqu'à la racine" le Hamas, l'un des buts affichés de la guerre, avec le retour des otages et le contrôle de Gaza.
Il a aussi promis de ramener "tous" les otages, "sans exception".
Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque du 7-Octobre, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.
- "Un grand et bel accord" -
A Tel-Aviv, les familles des otages ont manifesté devant une annexe de l'ambassade des Etats-Unis pour réclamer un "grand et bel accord pour les otages" et un cessez-le-feu, en allusion à la "grande et belle" loi budgétaire de Donald Trump.
M. Trump a assuré mardi que Israël avait accepté de finaliser les termes d'un cessez-le-feu et exhorté le Hamas à l'accepter, évoquant un accord proche.
Le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, réclame publiquement un cessez-le-feu "permanent" et un retrait israélien de Gaza.
Une première trêve d'une semaine en novembre 2023 puis une seconde de deux mois début 2025 à Gaza, négociées via le Qatar, les Etats-Unis et l'Egypte, ont permis le retour de nombreux otages israéliens et la libération de prisonniers palestiniens.
Faute d'accord sur la suite du cessez-le-feu, Israël a repris le 18 mars son offensive contre Gaza, où les quelque deux millions de Palestiniens vivent dans conditions terribles selon l'ONU et des ONG.
L'attaque du 7-Octobre a fait 1.219 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.
Au moins 57.268 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués à Gaza dans l'offensive de représailles israélienne, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
K.Pokorny--TPP