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Les autorités de Hong Kong ont annoncé vendredi offrir une récompense pour toute information permettant l'arrestation de 19 militants pro-démocratie basés à l'étranger, accusés d'infraction à la loi de sécurité nationale imposée par Pékin en 2020.
La police du centre financier du sud de la Chine a précisé que ces 19 militants "avaient organisé, créé ou participé à une organisation subversive nommée le Parlement de Hong Kong", en référence à une ONG pro-démocratie établie au Canada.
Cette organisation tente de "renverser et détruire" le système fondamental et les organes du gouvernement chinois "par des moyens illégaux", a-t-elle ajouté dans un communiqué.
Le 1er juillet, le Parlement de Hong Kong a déclaré sur les réseaux sociaux qu'il organisait un sondage non officiel en ligne afin de former une "Assemblée législative", dans le but de "s'opposer à la dictature et à la tyrannie du parti unique et de permettre au peuple de Hong Kong de gouverner" le territoire.
Quatre des 19 militants concernés étaient déjà recherchés, avec leur tête mise à prix pour un montant d'un million de dollars hongkongais (près de 108.500 euros), dont l'homme d'affaires anticommuniste Elmer Yuen, reconverti en commentateur politique.
Pour les 15 autres, la récompense est de 200.000 dollars hongkongais chacun (environ 21.700 euros).
- Primes symboliques -
Les primes sont considérées comme largement symboliques, car elles concernent des personnes vivant à l'étranger dans des pays peu susceptibles d'extrader des militants politiques vers Hong Kong ou la Chine continentale.
C'est la quatrième fois vendredi que les autorités de Hong Kong réalisent ce type d'appel.
Les précédentes séries d'annonces avaient suscité de vives critiques de pays occidentaux, dénoncées comme de l'"ingérence" par Hong Kong et la Chine.
Hong Kong a également annulé les passeports d'autres militants pro-démocratie figurant sur sa liste de personnes recherchées, en vertu de sa deuxième loi sur la sécurité nationale promulguée en 2024.
La loi sur la sécurité nationale de 2020 a criminalisé pour la première fois la sécession, la subversion, le terrorisme et la collusion avec des puissances étrangères. Les contrevenants encourent des peines allant jusqu'à l'emprisonnement à vie.
De nombreux acteurs de la société civile, notamment des syndicats et des médias, ont fermé leurs portes.
Les autorités ont indiqué avoir arrêté, au 1er juillet, 333 personnes pour diverses infractions à l'encontre de la loi de sécurité nationale, dont 165 ont été condamnées.
La dissidence politique à Hong Kong a été réprimée depuis que Pékin a imposé une loi draconienne sur la sécurité nationale en 2020, à la suite d'importantes manifestations pro-démocratiques, parfois violentes, l'année précédente.
De nombreuses figures de l'opposition ont fui à l'étranger, tandis que d'autres ont été arrêtées et condamnées à plusieurs années de prison.
Au début du mois, la police de Hong Kong a arrêté quatre personnes, dont un adolescent de 15 ans, qui auraient fait partie d'un groupe à Taïwan appelant au renversement du Parti communiste chinois.
Cette semaine, la police a déclaré avoir arrêté un jeune de 18 ans pour avoir écrit des "propos séditieux" sur le mur des toilettes d'un immeuble commercial.
P.Svatek--TPP