The Prague Post - Dans le centre de l'Ukraine, une guerre chaque jour plus présente

EUR -
AED 4.251002
AFN 80.433017
ALL 97.452225
AMD 444.464085
ANG 2.071339
AOA 1061.305952
ARS 1549.836784
AUD 1.789735
AWG 2.086154
AZN 1.973528
BAM 1.96143
BBD 2.33761
BDT 141.135115
BGN 1.955545
BHD 0.43639
BIF 3412.496941
BMD 1.157367
BND 1.49197
BOB 8.000032
BRL 6.37536
BSD 1.157723
BTN 101.560643
BWP 15.722996
BYN 3.804488
BYR 22684.395469
BZD 2.325606
CAD 1.594563
CDF 3344.790583
CHF 0.934346
CLF 0.028524
CLP 1118.999709
CNY 8.314645
CNH 8.320242
COP 4733.110688
CRC 584.97406
CUC 1.157367
CUP 30.670229
CVE 110.673211
CZK 24.599852
DJF 205.687453
DKK 7.461775
DOP 70.396846
DZD 150.857824
EGP 56.041982
ERN 17.360507
ETB 160.468846
FJD 2.619118
FKP 0.870901
GBP 0.870514
GEL 3.124065
GGP 0.870901
GHS 12.209691
GIP 0.870901
GMD 83.907706
GNF 10040.159819
GTQ 8.882496
GYD 242.228434
HKD 9.084996
HNL 30.496675
HRK 7.533275
HTG 151.92609
HUF 398.251779
IDR 18965.196243
ILS 4.001568
IMP 0.870901
INR 101.528352
IQD 1516.150922
IRR 48754.089863
ISK 142.796168
JEP 0.870901
JMD 185.251748
JOD 0.820609
JPY 170.775239
KES 149.880216
KGS 101.211307
KHR 4641.042206
KMF 492.455058
KPW 1041.657399
KRW 1604.874055
KWD 0.353784
KYD 0.964782
KZT 622.561627
LAK 24999.130117
LBP 103642.225014
LKR 348.169388
LRD 232.631175
LSL 20.713776
LTL 3.417404
LVL 0.700079
LYD 6.290274
MAD 10.51902
MDL 19.710834
MGA 5132.923232
MKD 61.707125
MMK 2429.282879
MNT 4157.963604
MOP 9.361392
MRU 46.181633
MUR 53.204448
MVR 17.818308
MWK 2009.764951
MXN 21.693341
MYR 4.892767
MZN 74.025345
NAD 20.70965
NGN 1769.141037
NIO 42.533114
NOK 11.876093
NPR 162.498437
NZD 1.961384
OMR 0.445021
PAB 1.157738
PEN 4.114417
PGK 4.786297
PHP 66.513563
PKR 327.014185
PLN 4.282593
PYG 8671.891867
QAR 4.213395
RON 5.074943
RSD 117.175306
RUB 92.58167
RWF 1668.344697
SAR 4.342689
SBD 9.541523
SCR 16.370999
SDG 694.996817
SEK 11.194167
SGD 1.490799
SHP 0.909509
SLE 26.740782
SLL 24269.414302
SOS 661.436685
SRD 42.787282
STD 23955.162582
STN 24.866032
SVC 10.130077
SYP 15048.34469
SZL 20.705177
THB 37.464261
TJS 10.894713
TMT 4.062359
TND 3.355209
TOP 2.710668
TRY 47.07398
TTD 7.855481
TWD 34.636295
TZS 2858.696574
UAH 48.268049
UGX 4143.894668
USD 1.157367
UYU 46.473398
UZS 14611.75973
VES 146.928699
VND 30380.886789
VUV 138.197218
WST 3.208763
XAF 657.853835
XAG 0.030604
XAU 0.000342
XCD 3.127843
XCG 2.086571
XDR 0.815844
XOF 656.802654
XPF 119.331742
YER 278.172946
ZAR 20.733665
ZMK 10417.692491
ZMW 26.657749
ZWL 372.671739
  • AEX

    -1.6900

    887.07

    -0.19%

  • BEL20

    56.6900

    4665.35

    +1.23%

  • PX1

    -10.6800

    7621.04

    -0.14%

  • ISEQ

    28.1200

    11274.55

    +0.25%

  • OSEBX

    6.6300

    1623.18

    +0.41%

  • PSI20

    -19.3200

    7710.15

    -0.25%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    38.5700

    3279.76

    +1.19%

  • N150

    21.4700

    3660.06

    +0.59%

Dans le centre de l'Ukraine, une guerre chaque jour plus présente
Dans le centre de l'Ukraine, une guerre chaque jour plus présente / Photo: Roman PILIPEY - AFP

Dans le centre de l'Ukraine, une guerre chaque jour plus présente

Malgré un vaste champ de blé bien fourni aux épis gorgés de soleil, Serguiï Dovjenko est fébrile; ces dernières semaines, des drones russes ont tué des cultivateurs dans sa région de Dnipropetrovsk, au centre-est de l'Ukraine.

Taille du texte:

Bien que ciblée par les attaques aériennes, cette région industrielle était jusqu'alors épargnée des combats qui font rage sur le front.

Mais après des mois d'intenses affrontements, Moscou a grignoté le territoire jusqu'à revendiquer depuis début juillet trois localités, Datchné, Maliïvka et Sitchnévé, une première en trois ans d'invasion de l'Ukraine.

"J'ai peur", dit Serguiï d'une voix basse. "Chaque année, la ligne de front se rapproche. Il y a un an, elle était à 60 km".

Maintenant, il regarde constamment le ciel, les drones explosifs russes pouvant voler jusqu'à lui, à une trentaine de kilomètres du front.

À cause d'eux, "les champs brûlent", dit-il. "Les gens partent, laissant derrière eux des terres nues".

Face à cette avancée, Kiev continue de construire des lignes de défense, de plus en plus profondément vers l'ouest.

Ces dernières semaines, les terres de Serguiï se sont griffées de larges tranchées et hérissées de barbelés.

"C'est probablement la dernière année que nous récoltons ici", lâche l'agriculteur.

Moscou revendique l'annexion de cinq régions de l'Ukraine, dont quatre sont toujours partiellement contrôlées par Kiev.

Franchir la frontière virtuelle de celle de Dnipropetrovsk pourrait conduire le Kremlin à revendiquer l'ensemble de ce territoire, grand comme la Belgique.

- Symboles -

Mais dans les rues de Mejova, ville garnison proche des combats, les soldats ukrainiens réfutent la prise du village de Datchné, assurant que les troupes russes y ont pénétré avant d'en être repoussées.

"Les Russes aiment les symboles", assure Andriï, commandant de régiment. "Ils envoient des soldats à la mort, juste pour planter un drapeau".

Au sud de la ville, peu de gens s'aventurent sur la route qui mène vers les combats, à 12 km.

À part Olya et Zoya, qui, assises sur un banc, regardent un nuage de fumée noire s'élever au-dessus d'un champ calciné : un cultivateur a été pris pour cible par un drone FPV.

La semaine auparavant, un de leurs amis a été tué de la même façon, "un homme bon".

"Nous espérions que les troupes feraient demi-tour", se désole Olya, 71 ans, qui assure que la situation s'est aggravée début juillet, quand Moscou a atteint la frontière de la région.

Si elle a prévu de partir à contrecœur, Zoya, 72 ans, s'y refuse, ne voulant laisser sa vache Lypka.

"Je ne sais pas combien de temps il me reste à vivre", dit-elle avant de fondre en sanglots. "Pas assez longtemps pour voir la victoire" ukrainienne.

À 80 km de là, le centre pour déplacés de Pavlohrad, grande ville de la région, ne désemplit pas.

Des centaines de personnes se déversent de fourgons, quand s'entassent valises, sacs plastiques et animaux de compagnie. Certains pleurent au téléphone, d'autres ont le regard perdu dans le vide.

Quelques-uns viennent de l'est de l'Ukraine. Ils ont fui une première fois les combats et se sont reconstruit une vie dans la région de Dnipropetrovsk.

Pour Alla Ryabtseva, coordinatrice du centre de 57 ans, elle-même déplacée de l'Est, ces gens n'ont pas hésité à partir car "ils ont déjà connu la peur et comprennent le danger".

Elle estime l'arrivée de la première vague importante de déplacés à début juin, avec l'intensification des combats à la lisière de la région.

Pour juin et juillet, 2.628 personnes dont 212 enfants ont fui ces zones selon l'administration régionale, qui y a ordonné des évacuations à partir d'avril.

- Forteresse -

"Anxiété, inquiétude excessive, insomnie..."; à l'hôpital de Pavlohrad, Nathan, un psychiatre, pose crûment la liste de maux que les nouvelles du front provoquent à la population de Dnipropetrovsk.

Surtout "la peur de ne pas savoir ce qu'il va se passer ensuite; partir ou rester".

Même si l'angoisse est quotidienne à cause des attaques aériennes, "quand les informations annoncent que nos troupes ont repoussé les Russes, les gens redeviennent plus calmes", analyse le médecin de 44 ans pour l'AFP.

Dans les coursives, des hommes aux traits tirés patientent devant le bureau de Marina Gubner, cheffe du service de rééducation.

"Le front se rapproche, il y a des bombardements, des nuits blanches", explique-t-elle à l'AFP. "Ça va faire quatre ans que cette guerre dure, et elle a laissé des traces".

D'ici à la ligne de front, il n'y a pas d'autre hôpital, ramenant vers l'établissement un flot de déplacés, qui tentent de trouver un peu de répit.

Les équipes font aussi des tournées dans les villages proches de combat, malgré la fatigue des nuits de bombardements.

"En fait, nous sommes ici comme une forteresse, en première ligne", conclut Mme Gubner.

G.Kucera--TPP