The Prague Post - "Un venin mortel": en Tunisie, une ville asphyxiée par un complexe chimique "délabré"

EUR -
AED 4.293357
AFN 76.562894
ALL 96.726977
AMD 447.083428
ANG 2.09232
AOA 1071.886298
ARS 1642.932306
AUD 1.804577
AWG 2.10403
AZN 1.986902
BAM 1.962492
BBD 2.355542
BDT 142.446323
BGN 1.95683
BHD 0.440617
BIF 3448.271912
BMD 1.168906
BND 1.515361
BOB 8.081452
BRL 6.373339
BSD 1.169493
BTN 102.749355
BWP 15.620126
BYN 3.983466
BYR 22910.552364
BZD 2.351656
CAD 1.641968
CDF 2472.235488
CHF 0.927264
CLF 0.028458
CLP 1116.3867
CNY 8.327309
CNH 8.327875
COP 4513.145035
CRC 588.007502
CUC 1.168906
CUP 30.976002
CVE 110.754075
CZK 24.30137
DJF 207.737453
DKK 7.468939
DOP 74.020953
DZD 151.763675
EGP 55.641668
ERN 17.533586
ETB 173.361901
FJD 2.659085
FKP 0.872768
GBP 0.870022
GEL 3.161861
GGP 0.872768
GHS 12.966242
GIP 0.872768
GMD 84.16092
GNF 10144.346733
GTQ 8.957582
GYD 244.675923
HKD 9.083158
HNL 30.624539
HRK 7.534649
HTG 153.032464
HUF 389.747058
IDR 19385.132674
ILS 3.854001
IMP 0.872768
INR 102.884218
IQD 1531.26651
IRR 49181.708492
ISK 141.612467
JEP 0.872768
JMD 187.950875
JOD 0.828723
JPY 175.696462
KES 151.081231
KGS 102.220615
KHR 4704.84538
KMF 493.278441
KPW 1052.060411
KRW 1656.748975
KWD 0.357299
KYD 0.974552
KZT 627.961221
LAK 25359.410101
LBP 104675.508266
LKR 354.355248
LRD 214.157924
LSL 20.268725
LTL 3.451475
LVL 0.70706
LYD 6.346937
MAD 10.727631
MDL 19.728837
MGA 5277.609098
MKD 61.640068
MMK 2453.973438
MNT 4202.820799
MOP 9.363065
MRU 46.839513
MUR 52.837307
MVR 17.895656
MWK 2029.809663
MXN 21.538754
MYR 4.941553
MZN 74.669614
NAD 20.269458
NGN 1713.69791
NIO 42.793406
NOK 11.777426
NPR 164.39786
NZD 2.040886
OMR 0.44946
PAB 1.169257
PEN 3.957886
PGK 4.921111
PHP 67.847997
PKR 328.582737
PLN 4.24823
PYG 8269.125308
QAR 4.256278
RON 5.08673
RSD 117.170982
RUB 94.093666
RWF 1692.575501
SAR 4.384153
SBD 9.628711
SCR 17.543414
SDG 703.088296
SEK 11.013243
SGD 1.512395
SHP 0.876982
SLE 27.02494
SLL 24511.368215
SOS 668.02063
SRD 45.869612
STD 24193.988659
STN 24.98536
SVC 10.232848
SYP 15198.869439
SZL 20.269381
THB 37.978328
TJS 10.759311
TMT 4.09117
TND 3.416734
TOP 2.737698
TRY 48.911573
TTD 7.937931
TWD 35.827895
TZS 2865.642595
UAH 48.691018
UGX 4055.846969
USD 1.168906
UYU 46.959923
UZS 14243.115876
VES 235.204464
VND 30783.132475
VUV 143.303217
WST 3.283485
XAF 658.175909
XAG 0.021663
XAU 0.000272
XCD 3.159026
XCG 2.107769
XDR 0.818897
XOF 656.925436
XPF 119.331742
YER 279.254571
ZAR 20.25661
ZMK 10521.560214
ZMW 26.455001
ZWL 376.387169
  • AEX

    3.8200

    959

    +0.4%

  • BEL20

    31.8700

    5010.85

    +0.64%

  • PX1

    111.4600

    8188.59

    +1.38%

  • ISEQ

    69.4900

    11651.7

    +0.6%

  • OSEBX

    0.6600

    1643.87

    +0.04%

  • PSI20

    89.1200

    8340.83

    +1.08%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    42.1000

    4013.92

    +1.06%

  • N150

    19.8700

    3700.43

    +0.54%

"Un venin mortel": en Tunisie, une ville asphyxiée par un complexe chimique "délabré"
"Un venin mortel": en Tunisie, une ville asphyxiée par un complexe chimique "délabré" / Photo: Hasan MRAD - AFP

"Un venin mortel": en Tunisie, une ville asphyxiée par un complexe chimique "délabré"

Ikram Aioua est emplie d'une colère froide. Depuis début septembre, son fils a été hospitalisé trois fois après avoir inhalé des gaz toxiques imputés à un complexe chimique vieillissant à Gabès, dans le sud de la Tunisie. Comme les proches de dizaines d'autres personnes intoxiquées, elle exige la fermeture de l'usine.

Taille du texte:

Le complexe "est un venin mortel", s'emporte cette femme au foyer de 40 ans. "Il faut s'en débarrasser!".

Les vidéos d'élèves secourus après des malaises ont poussé mercredi des milliers d'habitants de Gabès dans la rue, une mobilisation inédite depuis plusieurs années selon des militants. La police a fait usage de grandes quantités de gaz lacrymogènes pour disperser les protestataires.

Ahmed Sarray, 12 ans, le fils d'Ikram, raconte à l'AFP avoir "senti des brûlures à la gorge" alors qu'il était en classe. Son collège de Chott Essalem est proche de l'usine de fertilisants du Groupe Chimique Tunisien (GCT), un énorme complexe qui crache jour et nuit une fumée grise et âcre.

"Ma tête était lourde, j'ai perdu connaissance", poursuit-il.

Sa camarade Emna Mrabet indique avoir senti sa poitrine s'enflammer puis elle a vomi. Sa mère dit ne plus vouloir l'envoyer à l'école "jusqu'à ce que les autorités trouvent des solutions".

En un mois, près de 200 habitants des quartiers proches du complexe ont reçu des soins pour des "intoxications" dont 122 mardi, selon les autorités locales.

- "Démantèlement" -

Pour Ahmed Guefrech, un élu local du Conseil des régions, cela ne fait aucun doute: "ces malaises sont provoqués par des fuites de gaz provenant des unités du GCT".

Et si les fuites "ne sont pas nouvelles", il note "leur intensification - quatre fois en septembre, deux fois depuis début octobre".

Le complexe utilise de l'acide sulfurique et de l'ammoniac pour fabriquer des engrais à base de phosphates.

Le GCT n'a pas répondu à l'AFP au sujet de l'état du complexe inauguré en 1972 et dénoncé pour pollution depuis plus d'une décennie.

Selon M. Guefrech, qui est aussi militant pour l'environnement, les émanations toxiques sont dues "au vieillissement des unités polluantes" ainsi qu'à des "équipements délabrés" et à un manque d'entretien.

Elles s'expliquent aussi par une "augmentation de la production à un rythme qui ne correspond pas à l'état" du site, selon M. Guefrech.

Pour lui, il n'y a qu'une solution: "le démantèlement".

Khayreddine Debaya, qui milite avec son collectif Stop Pollution contre les dégâts causés par l'usine à l'environnement et à la santé des riverains, est du même avis.

Selon Stop Pollution et diverses études, les résidus déversés en pleine nature par le GCT polluent les plages et les sols, ont causé un effondrement de la pêche et sont la cause d'une incidence anormale de maladies respiratoires et cancers.

En 2017, les autorités avaient promis de démanteler le complexe qui emploie 4.000 personnes dans une zone frappée par le chômage, pour le remplacer par un établissement conforme aux normes internationales.

- "Rien ne sera fait" -

Le dossier devrait prendre une tournure judiciaire puisqu'un groupe d'avocats de Gabès, représentant des élèves intoxiqués récemment, entend poursuivre le GCT.

Une première plainte "sera déposée (prochainement) au tribunal de première instance de Gabès pour arrêter les activités des unités polluantes et une deuxième pour démanteler le groupe", affirme à l'AFP Mehdi Telmoudi, qui préside leur comité de défense.

Mais les autorités sont en porte-à-faux sur ce dossier car l'exploitation des mines de phosphates - principale richesse naturelle du pays - est "un pilier fondamental" de l'économie pour le président Kais Saied. Les autorités veulent quintupler la production d'engrais d'ici 2030 (d'environ 3 millions de tonnes par an à 14 millions) pour profiter de la hausse des prix mondiaux.

Samedi dernier, dénonçant un manque d'entretien, le président Saied a dépêché en urgence une équipe des ministères de l'Industrie et de l'Environnement, en dépit de doutes d'experts sur la possibilité d'assainir le site.

"Rien ne sera fait et le complexe qui nous tue restera", se désespère Radhia Sarray, 58 ans, une proche d'Ahmed. Atteinte d'un cancer, elle a récemment été hospitalisée pour intoxication.

B.Barton--TPP