The Prague Post - Après la prison au Bélarus, la renaissance d'une dissidente

EUR -
AED 4.266085
AFN 77.244569
ALL 96.399548
AMD 444.916052
ANG 2.079296
AOA 1064.052966
ARS 1716.352088
AUD 1.791932
AWG 2.090933
AZN 1.975737
BAM 1.949648
BBD 2.339807
BDT 141.613143
BGN 1.953582
BHD 0.437877
BIF 3424.588604
BMD 1.16163
BND 1.504283
BOB 8.026706
BRL 6.245847
BSD 1.161679
BTN 102.129441
BWP 16.538454
BYN 3.959481
BYR 22767.938329
BZD 2.336418
CAD 1.633234
CDF 2497.503269
CHF 0.922444
CLF 0.028357
CLP 1112.419915
CNY 8.270512
CNH 8.272202
COP 4511.188189
CRC 583.920288
CUC 1.16163
CUP 30.783182
CVE 110.267679
CZK 24.324693
DJF 206.875224
DKK 7.468592
DOP 73.665477
DZD 151.197867
EGP 55.264476
ERN 17.424443
ETB 174.24308
FJD 2.669308
FKP 0.865476
GBP 0.868481
GEL 3.153849
GGP 0.865476
GHS 12.499025
GIP 0.865476
GMD 83.637572
GNF 10081.143827
GTQ 8.897923
GYD 243.044126
HKD 9.025234
HNL 30.52583
HRK 7.528986
HTG 152.182891
HUF 389.46243
IDR 19271.026944
ILS 3.825824
IMP 0.865476
INR 102.263821
IQD 1522.640797
IRR 48875.561683
ISK 141.556445
JEP 0.865476
JMD 187.166651
JOD 0.823561
JPY 176.189044
KES 150.078603
KGS 101.584408
KHR 4678.639433
KMF 490.791539
KPW 1045.468131
KRW 1661.612206
KWD 0.355749
KYD 0.968581
KZT 625.463656
LAK 25211.051527
LBP 104037.563811
LKR 351.786288
LRD 212.706915
LSL 20.133237
LTL 3.42999
LVL 0.702658
LYD 6.305348
MAD 10.686413
MDL 19.715655
MGA 5183.843325
MKD 61.524406
MMK 2438.049272
MNT 4178.501984
MOP 9.302312
MRU 46.331787
MUR 52.691314
MVR 17.770102
MWK 2014.421578
MXN 21.430659
MYR 4.911428
MZN 74.235985
NAD 20.142226
NGN 1705.074847
NIO 42.749154
NOK 11.699392
NPR 163.334179
NZD 2.032615
OMR 0.446621
PAB 1.161639
PEN 3.918758
PGK 4.955895
PHP 67.709642
PKR 328.707804
PLN 4.236613
PYG 8229.351278
QAR 4.2299
RON 5.082943
RSD 117.117019
RUB 94.292009
RWF 1686.842556
SAR 4.356386
SBD 9.560899
SCR 15.891172
SDG 698.716433
SEK 10.948457
SGD 1.506599
SHP 0.871523
SLE 26.947784
SLL 24358.789392
SOS 663.930703
SRD 45.872168
STD 24043.385466
STN 24.425554
SVC 10.170554
SYP 15103.839877
SZL 20.128265
THB 38.052663
TJS 10.693295
TMT 4.07732
TND 3.400672
TOP 2.720653
TRY 48.749815
TTD 7.878952
TWD 35.608621
TZS 2861.641787
UAH 48.50602
UGX 4037.260523
USD 1.16163
UYU 46.423711
UZS 14073.141281
VES 238.619964
VND 30599.644463
VUV 142.057824
WST 3.260247
XAF 653.918907
XAG 0.023333
XAU 0.000272
XCD 3.139362
XCG 2.094753
XDR 0.813265
XOF 653.918907
XPF 119.331742
YER 277.484236
ZAR 20.116637
ZMK 10456.062936
ZMW 26.284079
ZWL 374.044227
  • AEX

    0.4800

    966.89

    +0.05%

  • BEL20

    9.5600

    5040.16

    +0.19%

  • PX1

    41.0300

    8246.94

    +0.5%

  • ISEQ

    -12.7100

    11540.91

    -0.11%

  • OSEBX

    4.2300

    1632.71

    +0.26%

  • PSI20

    -1.6700

    8323.88

    -0.02%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    76.5200

    4062.15

    +1.92%

  • N150

    21.0800

    3718.49

    +0.57%

Après la prison au Bélarus, la renaissance d'une dissidente
Après la prison au Bélarus, la renaissance d'une dissidente / Photo: Wojtek RADWANSKI - AFP

Après la prison au Bélarus, la renaissance d'une dissidente

Il y a eu l'emprisonnement, la séparation pendant des années, la crainte d'être oubliée. Et puis il y a ce jour de rentrée où Antanina Kanavalava, une opposante bélarusse, accompagne enfin ses enfants à l'école.

Taille du texte:

Dans une rue de Varsovie, le 1er septembre, elle tient par la main Ivan et Anastassia, 11 et 9 ans, qui se sont faits beaux: il porte une cravate ; elle, une chemise blanche à manches papillon.

"C'est une immense émotion", déclare, tout sourire, Antanina. "Mes enfants pourront maintenant dire qu'ils ont une maman qui vient les chercher."

Pendant quatre ans et demi, Antanina, 37 ans, a été emprisonnée pour son opposition à l'autocrate Alexandre Loukachenko, qui a écrasé toute critique au Bélarus et soumis ce pays d'Europe orientale à Vladimir Poutine.

Le père des enfants d'Antanina fait toujours partie des 1.200 prisonniers politiques comptabilisés par l'organisation bélarusse Viasna, dont le fondateur Ales Bialiatski, colauréat du prix Nobel de la Paix, est également emprisonné.

Ces détenus subissent fréquemment des tortures. Leurs proches endurent, eux aussi, l'absence et l'angoisse qu'ils ne meurent. Et quand ils sortent de prison, il faut se reconstruire.

Pour Antanina, ce processus passe par le fait de redevenir une maman. C'est sa revanche contre ses "bourreaux" et cela a commencé, l'hiver dernier, par une dangereuse évasion.

- Rivière gelée -

En septembre 2020, Antanina est arrêtée à Minsk pour avoir milité avec la meneuse de l'opposition Svetlana Tikhanovskaïa, qui avait défié cette année-là Alexandre Loukachenko à la présidentielle.

Le dirigeant bélarusse, au pouvoir depuis 1994, avait remporté ce scrutin avec officiellement 80% des voix, déclenchant des protestations violemment réprimées.

Après l'emprisonnement d'Antanina, ses enfants ont fui en Pologne avec leur grand-mère, Hanna, qui a ensuite adopté deux frères ayant perdu leur mère, une militante persécutée au Bélarus et morte d'une overdose en Pologne.

A l'été 2024, l'AFP les avait rencontrés. Hanna faisait tout pour qu'Ivan et Anastassia n'oublient pas leur maman. Ils pouvaient lui envoyer des lettres et avoir un appel avec elle limité, chaque mois, à cinq minutes.

Alexandre Loukachenko a récemment libéré des dizaines d'opposants pour se rapprocher de Donald Trump. En décembre 2024, Antanina a été graciée.

Mais elle n'a pas été autorisée à quitter le Bélarus. En février 2025, elle s'est enfuie en traversant une forêt et une rivière gelée à la frontière avec la Lituanie.

"J'étais trempée, je n'arrêtais pas de tomber dans la neige", relate-t-elle. Selon les gardes-frontières lituaniens, elle avait trois équipes de soldats bélarusses aux trousses.

- "Culpabilité" -

Dans sa prison à Gomel (sud-est), Antanina a subi de multiples pressions.

Elle a été contrainte de signer des aveux - alors qu'au tribunal elle avait plaidé non coupable d'organisation "d'émeutes" -, puis de devenir une "informatrice" des autorités, sous la menace que son père, qui vivait alors au Bélarus, ne soit arrêté.

Antanina assure avoir fourni des informations "n'ayant fait de mal à personne". Mais le pouvoir lui a inoculé par ce biais un "sentiment de culpabilité" qui "restera à jamais".

Elle souffre également de problèmes de vue et de dentition développés en prison, où un responsable lui répétait que ses enfants l'avaient "oubliée" et qu'elle n'était plus vraiment une maman.

Comme pour lui donner tort, depuis qu'elle est rentrée, Antanina a accueilli deux autres adolescentes bélarusses, dont la mère, alcoolique, a perdu la garde.

En comptant les deux frères adoptés par Hanna, la grand-mère, Antanina a six enfants à charge: "Ils ne te laissent pas perdre espoir, ni te relâcher."

Selon Hanna, il n'est pas impossible qu'Antanina fasse "brusquement" une dépression, mais, pour l'instant, l'ex-prisonnière veut montrer que "maman travaille". Même si elle reconnaît s'isoler, parfois, pour pleurer.

- "Détruire" -

Fin septembre, l'AFP les retrouve dans leur petit appartement où règne un joyeux désordre.

Sous le regard rempli d'amour d'Antanina, l'espiègle Anastassia et le tendre Ivan expliquent aider leur mère à apprendre le polonais. "Moi, je lui dis quand je suis triste, elle a des bons conseils", observe Anastassia.

Elle et son frère n'ont pas vu leur père, Siarhei Iarachevitch, arrêté en octobre 2020, depuis plus de cinq ans.

Antanina ne leur pas encore annoncé qu'ils avaient divorcé. Elle redoute que son ex-mari ressemble désormais à l'opposant Sergueï Tikhanovski, apparu méconnaissable, très amaigri, après sa récente sortie de prison.

Pour prévenir un choc, Hanna dit à ses petits-enfants que si leur père revient, il sera "peut-être différent à l'extérieur, mais le même à l'intérieur".

La famille, très active dans l'opposition, participe régulièrement à des manifestations en Pologne pour exiger la libération des prisonniers politiques et dénoncer la tyrannie d’Alexandre Loukachenko.

Cette lutte est un moteur pour Antanina. "L'heure de faiblir n'a pas sonnée", insiste-t-elle. "Et pour ce qu'ils m'ont fait, je veux les détruire."

C.Sramek--TPP