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L'armée israélienne a annoncé avoir frappé mercredi un dépôt d'armes dans la bande de Gaza après une nuit de bombardements ayant fait plus de 100 morts, un nouveau signe de la fragilité du cessez-le-feu parrainé par les Etats-Unis.
Israël a affirmé que ses troupes qui contrôlent la moitié de la bande de Gaza, continueraient "d'y agir pour éliminer toute menace immédiate contre l'Etat d'Israël".
Après avoir accusé le Hamas d'une attaque ayant tué un de ses soldats, Israël a lancé depuis mardi soir des raids aériens sur le territoire palestinien qui ont fait au moins 104 morts, dont 46 enfants selon la Défense civile locale.
Ces bombardements sont les plus meurtriers depuis l'entrée en vigueur le 10 octobre du cessez-le-feu, après deux ans de guerre dévastatrice à Gaza déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.
D'après la Défense civile, organisme de secours opérant sous l'autorité du Hamas, la dernière frappe a fait un mort. Mercredi soir, l'hôpital al-Chifa a indiqué à l'AFP qu'elle avait fait un deuxième mort.
Depuis mardi soir, l'armée a affirmé avoir mené des frappes contre "des dizaines" de cibles et visé 30 chefs de mouvements armés palestiniens dans le territoire assiégé.
La mouvement islamiste palestinien, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, a démenti toute implication dans l'attaque de mardi ayant déclenché les frappes israéliennes.
Malgré ces violences, les médiateurs qatari et américain ont assuré que le cessez-le-feu tenait malgré tout, alors que l'ONU a qualifié d'"épouvantable" le bilan des morts.
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a condamné "fermement" les frappes israéliennes et "toutes les actions qui sapent le cessez-le-feu et mettent des civils en danger".
Le président américain Donald Trump a assuré que "rien" ne compromettrait l'accord de cessez-le-feu qu'il a parrainé entre Israël et le Hamas. "Ils ont tué un soldat israélien. Donc les Israéliens ripostent. Et ils devraient riposter", a-t-il dit.
Et selon le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, "les Etats-Unis sont également attachés à l'accord, donc le cessez-le-feu tient toujours pour l'instant".
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a affirmé qu'il n'y aurait "aucune immunité pour quiconque dans la direction de l'organisation terroriste Hamas - ni pour ceux en costume ni pour ceux cachés dans les tunnels" creusés à Gaza.
Il a précisé que les frappes étaient une riposte à "l'attaque contre des soldats" israéliens et à "la violation flagrante de l'accord prévoyant la restitution" des dépouilles d'otages.
Selon une source militaire, des tirs "ennemis" ont provoqué la mort d'un soldat dans la région de Rafah (sud), où l'armée dit opérer pour démanteler les infrastructures et tunnels du Hamas .
- "Complexe" -
Mardi, le Hamas avait annoncé le report de la remise d'une nouvelle dépouille d'otage. Le mouvement avait annoncé avoir retrouvé deux corps, sans préciser quand il comptait les restituer.
En vertu de la première phase de l'accord de cessez-le-feu, le Hamas a libéré le 13 octobre les 20 derniers otages vivants qu'il retenait à Gaza depuis le 7 octobre 2023. Il devait aussi rendre à cette date les 28 derniers corps mais n'en a restitué que 15 jusque-là.
Le mouvement assure que les localiser est "complexe et difficile" dans le territoire en ruines.
Par ailleurs, les représentants du Comité international de la Croix-Rouge se sont vu interdire mercredi la visite aux prisonniers palestiniens détenus en Israël, en vertu d'un décret de M. Katz évoquant "la sécurité nationale".
Le Hamas a dénoncé cette décision, jugeant qu'elle s'ajoute "à la série de violations criminelles systématiques auxquelles (les prisonniers) sont soumis, dont torture, privation de nourriture, négligeance médicale, et rétention d'informations".
L'attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de chiffres officiels.
L'offensive israélienne menée en représailles a fait 68.531 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas.
I.Horak--TPP