The Prague Post - Le "procès Pelicot" à mi-chemin a déjà secoué les consciences

EUR -
AED 4.247724
AFN 81.382259
ALL 97.942545
AMD 443.939575
ANG 2.069889
AOA 1060.608591
ARS 1367.349581
AUD 1.768944
AWG 2.084783
AZN 1.97823
BAM 1.954653
BBD 2.334431
BDT 141.397053
BGN 1.955837
BHD 0.436231
BIF 3442.580502
BMD 1.156607
BND 1.481031
BOB 8.018296
BRL 6.346644
BSD 1.156122
BTN 99.659537
BWP 15.456933
BYN 3.78368
BYR 22669.487548
BZD 2.322338
CAD 1.568549
CDF 3327.556712
CHF 0.940201
CLF 0.028179
CLP 1081.346391
CNY 8.304146
CNH 8.309454
COP 4747.719355
CRC 582.258434
CUC 1.156607
CUP 30.650072
CVE 110.201306
CZK 24.7988
DJF 205.879226
DKK 7.458736
DOP 68.359898
DZD 150.273274
EGP 57.996557
ERN 17.349098
ETB 155.258122
FJD 2.589872
FKP 0.850588
GBP 0.852425
GEL 3.151722
GGP 0.850588
GHS 11.908014
GIP 0.850588
GMD 82.685314
GNF 10017.123721
GTQ 8.879791
GYD 241.798156
HKD 9.078945
HNL 30.188291
HRK 7.537023
HTG 151.311237
HUF 402.722866
IDR 18849.678896
ILS 4.049627
IMP 0.850588
INR 99.753886
IQD 1514.611493
IRR 48704.699992
ISK 143.580963
JEP 0.850588
JMD 184.012054
JOD 0.820009
JPY 167.329158
KES 149.583773
KGS 101.144807
KHR 4630.283767
KMF 492.148277
KPW 1040.951798
KRW 1579.109081
KWD 0.354025
KYD 0.963535
KZT 599.848115
LAK 24943.367637
LBP 103591.830608
LKR 347.716022
LRD 231.234353
LSL 20.623702
LTL 3.415159
LVL 0.69962
LYD 6.27332
MAD 10.53512
MDL 19.747416
MGA 5191.954278
MKD 61.506202
MMK 2427.662513
MNT 4143.505213
MOP 9.348137
MRU 45.644224
MUR 52.521731
MVR 17.817545
MWK 2004.823923
MXN 21.895637
MYR 4.910374
MZN 73.965295
NAD 20.623702
NGN 1788.552951
NIO 42.545042
NOK 11.417591
NPR 159.45546
NZD 1.90391
OMR 0.444707
PAB 1.156122
PEN 4.165656
PGK 4.760208
PHP 65.685992
PKR 327.597724
PLN 4.276015
PYG 9235.582191
QAR 4.217126
RON 5.027795
RSD 117.213988
RUB 90.68071
RWF 1669.52062
SAR 4.339437
SBD 9.654647
SCR 16.972783
SDG 694.541519
SEK 10.946465
SGD 1.481509
SHP 0.908911
SLE 25.705549
SLL 24253.464398
SOS 660.712411
SRD 44.808109
STD 23939.419527
SVC 10.116066
SYP 15038.078425
SZL 20.618904
THB 37.60417
TJS 11.451782
TMT 4.048123
TND 3.417095
TOP 2.708891
TRY 45.554966
TTD 7.849395
TWD 34.117569
TZS 3006.230857
UAH 48.039035
UGX 4156.561664
USD 1.156607
UYU 47.502545
UZS 14700.376415
VES 118.167034
VND 30166.032627
VUV 138.693648
WST 3.182725
XAF 655.572426
XAG 0.031252
XAU 0.000342
XCD 3.125787
XDR 0.818022
XOF 655.578091
XPF 119.331742
YER 280.997676
ZAR 20.605546
ZMK 10410.848583
ZMW 28.146489
ZWL 372.426824
  • AEX

    -4.2500

    920.63

    -0.46%

  • BEL20

    -43.0200

    4438.57

    -0.96%

  • PX1

    -58.8400

    7683.73

    -0.76%

  • ISEQ

    -213.7400

    11339.8

    -1.85%

  • OSEBX

    3.2700

    1636.76

    +0.2%

  • PSI20

    -98.8500

    7447.3

    -1.31%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -85.8000

    2530.06

    -3.28%

  • N150

    -16.9700

    3592.93

    -0.47%

Le "procès Pelicot" à mi-chemin a déjà secoué les consciences
Le "procès Pelicot" à mi-chemin a déjà secoué les consciences / Photo: MIGUEL MEDINA - AFP/Archives

Le "procès Pelicot" à mi-chemin a déjà secoué les consciences

En France ou à l'étranger, sa coupe au carré et ses lunettes rondes se déclinent en tags, pancartes ou autocollants: le "procès des viols de Mazan" est à mi-parcours et Gisèle Pelicot fait déjà figure d'héroïne féministe ayant osé défier ses bourreaux afin que "la honte change de camp".

Taille du texte:

Les audiences devant la cour criminelle du Vaucluse à Avignon s'interrompent pour une semaine de repos et reprendront le 4 novembre, jusqu'au 20 décembre.

Mais, plusieurs années après le choc "MeToo", les huit premières semaines de ce procès hors norme ont déjà braqué les projecteurs sur d'importants débats sociétaux: soumission chimique, violences sexuelles et question du consentement.

Une exemplarité assumée par Gisèle Pelicot qui a refusé un procès à huis clos, pour que "toutes les femmes victimes de viol se disent +Madame Pelicot l'a fait, on peut le faire+".

"Je ne veux plus qu'elles aient honte. La honte, ce n'est pas à nous de l'avoir, c'est à eux. (...) J'exprime surtout ma volonté et détermination pour qu'on change cette société", a-t-elle lancé mercredi devant la cour.

- Preuves filmées -

Une exemplarité que renforce le contraste entre des faits qui semblent parfois à peine croyables et la "banalité" du couple au centre de l'affaire, comme de nombreux violeurs présumés.

En apparence deux sexagénaires au moment des faits (2011-2020), mariés maintenant depuis 50 ans, Gisèle décrivant son ex-époux Dominique en compagnon quasi "parfait". Comme un rappel que dans 49% des cas, les agressions sexuelles sont perpétrées par une personne connue de la victime, selon le rapport 2022 "Vécu et ressenti en matière de sécurité" du ministère de l'Intérieur.

Derrière l'apparence, une décennie d'agressions sexuelles orchestrées, filmées puis méticuleusement archivées par Dominique Pelicot. La victime, son épouse, qu'il assommait à coups d'anxiolytiques avant de la violer et la faire violer par au moins une cinquantaine d'inconnus recrutés sur internet.

Des agresseurs de tous âges, de 26 à 74 ans, bien insérés socialement. Des "Monsieur Tout-le-monde", incarnations de la banalité du mal(e).

Mais si les faits et le mode opératoire se répètent, chacun des accusés a droit à une peine individualisée. Et ce sont donc 51 procès criminels en un seul qui ont lieu.

Sans vidéos, le procès n'aurait assurément pas eu la même ampleur. La matérialité des faits étant peu contestable, l'accusation et la partie civile tâchent de faire prendre conscience aux accusés que la "relation sexuelle" qu'ils évoquent constituait bien en réalité un viol.

Un concept qui semble abstrait pour la plupart. Seuls 14 ont reconnu les accusations de viols et beaucoup persistent à parler de scénario libertin d'un couple auquel ils auraient été conviés, voire appâtés, par Dominique Pelicot. Jusqu'à avancer des explications parfois baroques, parlant d'actes effectués "à contre-coeur", "par peur", "pour faire plaisir" au couple, par "erreur de jugement", voire même "par accident".

- Manque de discernement -

"Il n’y a pas +viol et viol+. Ce sont des violeurs, ils violent, point. Et quand ils s’excusent, en fin de compte, ils s’excusent eux-mêmes", a fustigé Gisèle Pelicot.

Mais "savaient-ils tous", réellement, ce qui les attendait dans la chambre conjugale, comme le répète inlassablement Dominique Pelicot? Dans un rôle inhabituel de procureur, il les charge collectivement, comme pour les entraîner dans sa chute et ne pas apparaître unique responsable.

Ou bien a-t-il adapté son discours en fonction de ses interlocuteurs, fin "manipulateur" comme l'ont décrit plusieurs psychiatres, pour parvenir à assouvir sa "paraphilie (perversion) de type voyeurisme" ?

L'avocat d'un accusé, qui souhaite rester anonyme, le procès ayant déclenché des échanges souvent violents sur les réseaux sociaux, se demande ainsi combien, parmi les agresseurs, avaient "les codes, l'éducation nécessaire" pour ne pas "foncer tête baissée dans le seul objectif d'avoir un rapport sexuel? Peut-on punir de la même façon quelqu'un qui savait et quelqu'un qui n'a pas voulu ou su savoir?"

Ne pas savoir, malgré le strict protocole dicté par Dominique Pelicot ? Venir de nuit, se déshabiller dans la cuisine, se réchauffer les mains avant d'entrer à pas feutrés dans la chambre et chuchoter pour ne pas réveiller la victime, sédatée. Aucun n'a tenté d'entrer en contact avec elle pour s'assurer de son consentement. Personne n'a fait demi-tour. Tous se sont focalisés sur leur plaisir exclusif et immédiat.

"Ces hommes sont en train de me souiller. Ils souillent une femme inconsciente. Ils se dédouanent de toute responsabilité", a lâché Gisèle Pelicot, dont le monde s'est "effondré" quand les enquêteurs lui ont appris les faits, vidéos à l'appui.

- Mondovision -

Depuis son ouverture le 2 septembre, le procès a amplement débordé du tribunal d'Avignon. Gisèle Pelicot y est accueillie par des haies d'honneur, parfois des bouquets de fleurs. Le tout quasiment en mondovision: 138 médias sont accrédités dont 57 étrangers.

Collages et banderoles tapissent les murs d'Avignon et d'autres villes en "soutien à Gisèle" et aux victimes de violences sexuelles et pour dénoncer "la culture du viol". Des manifestations ont été organisées et de nombreuses personnalités françaises et étrangères s'expriment.

Parallèlement, des hommes ont commencé à faire leur introspection, notamment dans des tribunes de presse, invitant à "en finir avec la domination masculine".

Et en attendant le verdict prévu le 20 décembre, beaucoup espèrent que la déflagration du procès "des viols de Mazan" permettra aux victimes de violences sexuelles d'être finalement écoutées et enfin crues.

U.Ptacek--TPP