The Prague Post - Au Cap, les ambulanciers "prient" avant d'intervenir dans les quartiers chauds

EUR -
AED 4.2807
AFN 79.26185
ALL 96.687329
AMD 446.741577
ANG 2.08691
AOA 1068.863389
ARS 1666.258559
AUD 1.770636
AWG 2.098097
AZN 1.982095
BAM 1.95642
BBD 2.352055
BDT 142.175057
BGN 1.956015
BHD 0.439379
BIF 3440.560832
BMD 1.165609
BND 1.509665
BOB 8.086563
BRL 6.238808
BSD 1.16776
BTN 103.592941
BWP 15.53479
BYN 3.970558
BYR 22845.944116
BZD 2.348654
CAD 1.626316
CDF 3113.342793
CHF 0.930231
CLF 0.028521
CLP 1118.856757
CNY 8.298614
CNH 8.328512
COP 4517.90201
CRC 587.58117
CUC 1.165609
CUP 30.888649
CVE 110.299955
CZK 24.383966
DJF 207.954119
DKK 7.465498
DOP 73.112543
DZD 151.381778
EGP 55.443359
ERN 17.484141
ETB 168.900519
FJD 2.634219
FKP 0.86504
GBP 0.867753
GEL 3.164663
GGP 0.86504
GHS 14.597626
GIP 0.86504
GMD 83.924518
GNF 10128.122816
GTQ 8.947836
GYD 244.277414
HKD 9.07192
HNL 30.585519
HRK 7.53338
HTG 152.807115
HUF 392.928847
IDR 19341.189791
ILS 3.821794
IMP 0.86504
INR 103.440199
IQD 1526.948306
IRR 49025.531639
ISK 141.633194
JEP 0.86504
JMD 186.917633
JOD 0.826414
JPY 177.107343
KES 150.934727
KGS 101.932611
KHR 4688.445594
KMF 493.052548
KPW 1049.044425
KRW 1650.584292
KWD 0.357096
KYD 0.973208
KZT 631.240047
LAK 25325.025763
LBP 104574.940881
LKR 353.22194
LRD 213.11571
LSL 20.086466
LTL 3.441741
LVL 0.705066
LYD 6.330952
MAD 10.652376
MDL 19.478173
MGA 5217.267928
MKD 61.62206
MMK 2447.241385
MNT 4192.563203
MOP 9.361567
MRU 46.478688
MUR 52.976553
MVR 17.808193
MWK 2024.524224
MXN 21.451849
MYR 4.912459
MZN 74.503734
NAD 20.086466
NGN 1714.21489
NIO 42.731065
NOK 11.615869
NPR 165.749106
NZD 2.010313
OMR 0.448179
PAB 1.167775
PEN 4.012613
PGK 4.876959
PHP 67.822734
PKR 327.788289
PLN 4.254399
PYG 8167.62344
QAR 4.243951
RON 5.098367
RSD 117.145819
RUB 95.672579
RWF 1695.522782
SAR 4.371986
SBD 9.593597
SCR 17.337046
SDG 701.116153
SEK 10.956984
SGD 1.507014
SHP 0.915986
SLE 27.187841
SLL 24442.250452
SOS 667.405782
SRD 44.366515
STD 24125.761093
STN 24.507556
SVC 10.218238
SYP 15155.095793
SZL 20.079191
THB 37.879939
TJS 10.831233
TMT 4.079633
TND 3.413682
TOP 2.729971
TRY 48.623291
TTD 7.931514
TWD 35.610068
TZS 2864.227462
UAH 48.25978
UGX 4016.272798
USD 1.165609
UYU 46.614773
UZS 14045.593361
VES 215.83187
VND 30731.291664
VUV 140.959211
WST 3.238683
XAF 656.159314
XAG 0.024372
XAU 0.000293
XCD 3.150118
XCG 2.104667
XDR 0.816052
XOF 656.238277
XPF 119.331742
YER 278.581046
ZAR 20.077086
ZMK 10491.883044
ZMW 27.705899
ZWL 375.325749
  • AEX

    -6.1900

    960.71

    -0.64%

  • BEL20

    0.0000

    4912.33

    0%

  • PX1

    3.1900

    7974.85

    +0.04%

  • ISEQ

    63.0700

    11742.61

    +0.54%

  • OSEBX

    -18.5100

    1649.49

    -1.11%

  • PSI20

    -61.3300

    8116.6

    -0.75%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -21.0300

    3803.16

    -0.55%

  • N150

    -13.4100

    3712.43

    -0.36%

Au Cap, les ambulanciers "prient" avant d'intervenir dans les quartiers chauds
Au Cap, les ambulanciers "prient" avant d'intervenir dans les quartiers chauds / Photo: MARCO LONGARI - AFP

Au Cap, les ambulanciers "prient" avant d'intervenir dans les quartiers chauds

Les ambulanciers du Cap, à la pointe sud de l'Afrique, viennent d'embaucher quand l'appel tombe peu après 19 heures: un homme a été blessé à la tête avec un tesson de bouteille et saigne abondamment.

Taille du texte:

Les secouristes sont seulement à quelques minutes mais il faut attendre l'escorte policière. C'est que les Cape Flats, ces quartiers déshérités en partie bâtis sur des marécages en banlieue de la ville touristique et portuaire, ne sont pas franchement fréquentables.

Et la zone de Philippi, où l'homme blessé les attend dans une cabane en tôle ondulée, figure parmi les plus dangereuses dans cette vaste étendue où le taux d'homicides et l'activité des gangs battent tous les records, dans ce pays accablé d'une des plus fortes criminalités au monde.

C'est l'une des neuf zones rouges du Cap où les services d'urgence refusent que leurs équipes médicales se déplacent sans renfort de sécurité.

"Si cela ne tenait qu'à moi, j'irais directement là-bas", souffle l'ambulancier Mawethu Ntintini, 52 ans, qui arpente le trottoir devant le commissariat de Philippi dans son uniforme vert. "Mais on doit attendre les policiers".

Déjà positionnée dans l'ambulance, sa collègue Ntombikayisi Joko dit sa peur. Cette maman de 42 ans a été dévalisée il y a quelques années par des hommes armés alors qu'elle attendait des instructions pour une intervention.

"Chaque fois que je sors, je prie", explique-t-elle à l'AFP.

Ils attendent encore 30 minutes et partent pour dix minutes de route, devancés par la patrouille de police.

- Trop tard -

La famille affolée du blessé manifeste son soulagement à l'arrivée de l'ambulance. "Parfois on doit attendre jusqu'au petit matin, parce qu'on n'habite pas au bon endroit", soupire une proche.

Les secouristes s'affairent dans la lumière bleue des gyrophares. Ses blessures, une entaille profonde sur le bras et une bosse sur la tête, sont moins graves qu'anticipé.

Transporté vers l'hôpital, le blessé est pris en charge moins de deux heures après son appel. Pas si mal.

L'ambulancière pense souvent à cette femme enceinte qui venait de perdre les eaux.

Ce jour là, la police était débordée. Il avait fallu les attendre plus d'une heure. A l'arrivée, il était trop tard.

"C'était un petit garçon, mignon comme tout. Le cordon ombilical était enroulé autour de son cou", raconte Ntombikayisi Joko. "J'en ai pleuré. Je savais que si j'avais pu arriver plus tôt, j'aurais aidé ce bébé".

Quatre des cinq zones au plus fort taux de meurtres se situent dans les Cape Flats, dans un pays où 75 personnes sont tuées chaque jour.

Les ambulanciers ont exigé des escortes de police en 2015, alors qu'ils étaient agressés au moins une fois par semaine.

Les attaques ont culminé en 2017, avec près de 90 agressions recensées, contre 44 en 2023, dernier chiffre disponible.

– Cibles faciles –

Les ambulanciers sont des cibles évidentes pour des agresseurs qui leur dérobent téléphones, argent liquide ou matériel médical, note le pasteur Craven Engel, à la tête d'une organisation de prévention contre les gangs.

Pour lui cette violence est héritée de l'apartheid, qui a "déraciné" et forcé des populations non-blanches à s'installer dans ces zones inhospitalières, sans accès à des services ou à des emplois.

Entre chômage élevé et pauvreté endémique, "les ressources sont tellement épuisées que les gens s'en prennent désormais aux +gentils+", explique-t-il dans ses bureaux de Hanover Park, une autre zone rouge.

Les soignants qui s'emploient à sauver des vies connaissent parfois les criminels qui les menacent, souligne l'ambulancière Inathi Jacob, 32 ans.

"Ça nous met en rage", dit-elle, d'autant que ces agresseurs pourraient aussi, un jour, avoir besoin de leur aide. "Mais on ne les laisse pas nous atteindre au plus profond. Il y a trop de gens qui ont vraiment besoin de nos interventions".

Deuxième appel urgent de la soirée, un homme âgé, récemment remis d'un AVC, est inconscient. Il n'habite qu'à cinq minutes. Mais il en faut encore 40 pour que l'escorte policière puisse démarrer en trombe, sirènes hurlantes, pour devancer l'ambulance dans un dédale de ruelles sombres.

C.Novotny--TPP