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La question n'est pas nouvelle, mais se fait toujours plus pressante à presque 38 ans et après plusieurs défaites cuisantes: à l'approche de Roland-Garros (25 mai-8 juin), Novak Djokovic peut-il encore décrocher un 25e Grand Chelem record?
Élimination dès son entrée en lice aux Masters 1000 de Monte-Carlo et Madrid, forfait à Rome: la saison sur terre battue du 6e joueur mondial a ravivé les doutes nés de ses sorties de route précoces à l'ATP 500 de Doha en février puis au Masters 1000 d'Indian Wells en mars.
Invité en dernière minute par les organisateurs de l'ATP 250 de Genève, qui a débuté dimanche, le champion olympique dispose dans la cité horlogère d'une dernière occasion de remettre les pendules à l'heure avant Roland-Garros, où il s'est paré d'or l'été dernier lors des Jeux de Paris.
Dépité et particulièrement expéditif en conférence de presse après sa défaite à Monte-Carlo, l'ex-N.1 mondial s'est montré plus philosophe et loquace à Madrid. "C'est une nouvelle réalité pour moi, essayer de gagner un match ou deux, sans vraiment penser à aller loin dans le tournoi", avait concédé l'ex-patron du circuit, N.1 mondial pendant 428 semaines, un record.
"C'est un sentiment complètement différent de ce que j'ai pu connaître pendant plus de 20 ans. C'est une sorte de défi pour moi", avait développé le 'Djoker', progressivement privé depuis 2022 de sa rivalité au long cours avec Roger Federer et Rafael Nadal, partis à la retraite.
Quatrième membre du "Big 4" qui a écrasé le circuit masculin au début du XXIe siècle, l'Ecossais Andy Murray vient lui de quitter ses fonctions d'entraîneur de Novak Djokovic, après six mois à peine d'association.
Le duo de choc aura réussi à atteindre les demi-finales de l'Open d'Australie (abandon sur blessure) et la finale du Masters 1000 de Miami (défaite contre le Tchèque Jakub Mensik).
Mais le compteur de Novak Djokovic reste bloqué à 24 titres en Grand Chelem, comme celui de l'Australienne Margaret Court, héroïne d'une lointaine époque.
Et son dernier titre majeur remonte à l'édition 2023 de l'US Open.
- "Plus ouvert que jamais" -
Même s'il n'est pas "fichu dehors par les jeunes générations", Djokovic "s'épuise", avançait en mars l'ex-joueuse française Catherine Tanvier. "Il est en train de mourir physiquement. Le corps ne démarre plus (...) Il y a moins d'engagement. (...) Son intensité n'est pas assez haute pour espérer reprendre la main sur les deux meilleurs mondiaux", de son point de vue Carlos Alcaraz et Jannik Sinner, détaillait auprès de l'AFP l'ex-membre du top 20.
Opération du genou droit en juin 2024, déchirure à la cuisse gauche pendant le dernier Open d'Australie, infection oculaire à Miami: ces derniers mois, le Serbe a effectivement accumulé les pépins physiques.
"J'essaie de trouver un bon équilibre entre ma carrière professionnelle et ma vie privée (...), de me motiver à continuer, pas seulement à disputer des tournois mais aussi à m'entraîner quotidiennement. Sans aucun doute, c'est devenu progressivement plus difficile que plus tôt dans ma carrière", a reconnu Djokovic début avril à Monte-Carlo.
"Évidemment, quand tu commences à moins bien jouer, à être éliminé rapidement, des questions surgissent, des petites voix intérieures t'amènent à douter, à te demander si tu dois continuer", a-t-il poursuivi.
Sa finale à Wimbledon en 2024 et son titre olympique, conquis quelques semaines après son opération au genou, ont toutefois rappelé combien il était risqué de prédire un déclin irréversible du troisième joueur le plus titré de l'histoire (derrière Jimmy Connors et Federer).
Sans Nadal retraité et avec un Djokovic bousculé, le tournoi de Roland-Garros sera "plus ouvert que jamais", prédisait en avril Richard Gasquet, citant malgré tout le Serbe parmi les "favoris" du tournoi où le vétéran français fera ses adieux.
"Je suis convaincu que si son objectif était de disputer les prochains Jeux olympiques (en 2028 à Los Angeles, NDLR), il serait capable de le faire!", a renchéri vendredi le N.2 mondial Carlos Alcaraz.
Après Roland-Garros, Djokovic retrouvera des surfaces de jeu plus hospitalières: le gazon de Wimbledon début juillet et les courts en dur de l'US Open à la fin de l'été.
I.Mala--TPP