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Qualifié pour la finale du Mondial des clubs dimanche, le Paris SG doit tenir un équilibre savant entre performance et gestion de la fatigue à l'issue d'une longue saison, afin de ne pas compromettre le début du prochain exercice dès août.
"Notre saison a commencé le 14 juillet (2024), si nous arrivons en finale ici, on aura eu une saison de 365 jours", a souligné l'entraîneur Luis Enrique le 28 juin.
Soutien officiel de cette nouvelle compétition, le coach parisien n'en a pas moins disséminé des messages sur le calendrier surchargé des joueurs depuis quelques semaines. Et ce chiffre de 365 jours, soit un an complet pour une saison, illustre l'effort consenti par les joueurs et le staff.
Le PSG dans toutes ses composantes ne cesse de clamer son désir de "marquer l'histoire" encore un peu plus en soulevant le trophée du Mondial des clubs, après ceux de la Ligue des champions, du championnat, de la Coupe de France et du Trophée des champions. Mais à quel prix ?
Les joueurs eux-mêmes, très motivés, comme ils l'ont encore prouvé lors de leur récital contre le Real Madrid mercredi (4-0), ont lâché ça et là les indices de leur usure physique et mentale.
"La vérité est qu'à ce moment de la saison, c'est un peu plus difficile", a ainsi déclaré Fabian Ruiz, auteur d'un doublé mercredi. Un peu plus tôt dans le tournoi, Vitinha avait aussi critiqué le rythme "non-stop" des matches. La fatigue, "je pense qu'elle se voit", a-t-il commenté.
- "Tetris" -
D'autant que le PSG connaît d'ores et déjà ce qui l'attend en début de saison prochaine. D'abord le 13 août, la Supercoupe d'Europe contre Tottenham à Udine. En comptant la reprise de l'entraînement, cela laisse au maximum trois petites semaines de vacances après la finale de dimanche contre Chelsea, en guise d'intersaison. Le PSG est ultra favori et ne peut laisser filer ce titre, certes mineur. Il enchaînera ensuite le weekend à Nantes en Ligue 1, soit un deuxième déplacement en quelques jours.
Et plus globalement, il faudra défendre tous les titres glanés lors de cette saison historique. Le PSG sera notamment l'équipe à battre en Ligue des champions. La saison sera plus ramassée et intense en club puisqu'il faut libérer les joueurs pour la Coupe du Monde 2026 en juin prochain.
Conscients qu'il serait déraisonnable de tirer sur la corde, désireux de récompenser les joueurs pour leur saison record, la direction du PSG et le staff de Luis Enrique ont très tôt compris l'enjeu des plages de repos de l'effectif.
Ainsi, durant la saison, il était fréquent que tel ou tel joueur très utilisé soit ménagé. Luis Enrique a confié que son staff et lui tenaient un compte très précis des temps de jeu de chacun avec l'objectif de les lisser. Même si dans les faits, cela reste un défi de tous les jours: "C'est un jeu de Tetris, très clairement. On peut planifier les choses mais tu vas avoir deux joueurs malades à un entraînement, un suspendu... Ça doit rester ouvert. On va gérer le temps de jeu de tous, mais ça va être difficile", expliquait Luis Enrique en février.
- Quartier libre -
Après la demi-finale retour de Ligue des champions contre Arsenal, le club avait permis à sept cadres de se reposer au lieu de se déplacer à Montpellier en L1. Ousmane Dembélé, lui, a souvent été dispensé de match de Ligue 1 à partir du printemps, quand il était pourtant au faîte de ses performances.
Durant le Mondial, l'approche fut un peu différente, puisque le turn-over de l'équipe-type ne fut utilisé que contre Botafogo, et cela a été un échec criant (défaite 1-0 avec peu d'occasions de but). Mais le club a décidé dès le début à Irvine, en banlieue de Los Angeles, de laisser quartier libre aux joueurs après l'entraînement du matin. Une mesure exceptionnelle que les joueurs ont saluée, comme Gianluigi Donnarumma qui a dit "merci au coach, merci à la direction" pour les après-midis plage ou shopping, "afin de se relaxer" pour mieux "gagner".
Cette semaine, le PSG avait d'abord pris ses quartiers dans le New Jersey, avant finalement de relocaliser son hôtel en plein Manhattan. Les joueurs s'en sont donné à coeur joie, à l'image d'un Joao Neves tout sourire avec sa compagne à Times Square sur ses réseaux sociaux.
S.Danek--TPP