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Une démonstration et une belle option sur la victoire finale. Pauline Ferrand-Prévot a assommé le Tour de France en s'imposant samedi au sommet du Col de la Madeleine, laissant ses concurrentes impuissantes.
A l'arrivée jugée à Saint-François-Longchamp en Savoie, la Française a pu profiter d'une victoire éclatante, en solitaire, et entrevoir son premier succès sur le Tour de France, qui s'achève dimanche à Châtel.
A une journée et 124 kilomètres de la fin de cette édition 2025, la quatrième depuis la reprise en main de la course par ASO, "PFP" possède un matelas confortable sur ses poursuivantes.
L'Australienne Sarah Gigante, sa dauphine de l'étape et au général, pointe à plus de deux minutes et demie. La Néerlandaise Demi Vollering, annoncée comme la grande favorite au départ de l'épreuve, complète le podium provisoire à plus de trois minutes.
Les autres sont plus loin encore, à commencer par la lauréate sortante, la Polonaise Katarzyna Niewiadoma (4e à 3:40) et la Mauricienne Kim Le Court, dépossédée samedi du maillot jaune qu'elle portait depuis deux jours mais rapidement lâché samedi.
L'étape reine de de la Grande Boucle a couronné une grande dame du vélo qui effectuait cette saison son retour sur route à temps plein après s'être consacrée durant sept ans au VTT avec le titre olympique en point d'orgue, il y a un an à Paris.
La Rémoise de 33 ans s'était donnée trois ans pour remporter le Tour, son "rêve de gamine".
Sauf grosse défaillance, ce rêve sera réalité dès dimanche, à sa première tentative.
"Je ne savais pas ce que je valais en montagne par rapport aux autres favorites, Demi (Vollering), Sarah (Gigante) ou Katarzyna (Niewiadoma)", a expliqué la leader de l'équipe Visma-Lease a Bike.
-- "un exemple pour les petites filles" --
"Mais ce matin (au départ de Chambéry), j'étais confiante. L'ascension de la Madeleine, c'est un effort d'une heure vingt comparable à ce que j'ai l'habitude de faire en VTT", a-t-elle raconté avant de vanter les mérites de ses équipières, à commencer par sa jeune compatriote Marion Bunel.
"A la mi-ascension, Marion (qui avait pris les devants à la faveur d'une attaque précoce, NDLR) m'a attendue pour mener le train et me permettre de récupérer quelques instants. Ma victoire, c'est aussi une victoire d'équipe", a insisté la championne du monde sur route 2014.
"Il faudra terminer le travail demain (dimanche)", tempère toutefois Pauline Ferrand-Prévot qui, enfant, aurait "voulu être un homme pour participer au Tour".
Car le pendant féminin de la plus grande course du monde, imaginé en 1955 par le journaliste Jean Leulliot, a connu une histoire compliquée, marquée par diverses tentatives toujours vouées à l'échec.
Mais depuis 2022 et la renaissance de l'épreuve sous l'égide d'ASO, société organisatrice de l'épreuve masculine, le Tour de France féminin a enfin conquis le public tout en obtenant une légitimité sportive et médiatique.
Si elle s'impose dimanche, Ferrand-Prévot deviendra la première Française à remporter l'épreuve depuis 36 ans et Jeannie Longo. Tandis que Bernard Hinault reste le dernier Français à s'être imposé chez les messieurs en 1985.
"Si un Français doit succéder à Bernard, je pense que ce sera une Française", avait pronostiqué Marion Rousse à la veille du départ du Tour à Vannes.
Euphorique samedi et faisant fi de son habituelle impartialité, la directrice de l'épreuve "avait les larmes aux yeux" en pensant à ses débuts dans le cyclisme quand elle et Pauline Ferrand-Prévot n'avaient que dix ans.
"Ce que l'on vit aujourd'hui marquera l'histoire du sport et pas seulement du sport féminin. Je suis vraiment contente pour Pauline, qui est un exemple pour beaucoup de petites filles", s'est enflammée Marion Rousse.
T.Kolar--TPP