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Une semaine à peine après avoir repris l'entraînement, le PSG dispute mercredi à Udine la Supercoupe d'Europe face à Tottenham dans des conditions très particulières, un contexte rendu encore plus inflammable par la mise à l'écart de Gianluigi Donnarumma, clairement poussé vers la sortie.
En l'absence d'une préparation digne de ce nom et dans un état de fraîcheur très douteux, Paris aborde ce premier rendez-vous de la saison sans repères et sans aucune certitude sur le plan physique.
Après avoir bouclé l'exercice le plus glorieux de son histoire en finale du Mondial des clubs par une lourde défaite contre Chelsea (3-0), le 13 juillet dans le New Jersey, l'équipe de Luis Enrique a profité de trois semaines de repos avant de retrouver les terrains du Campus PSG à Poissy le 6 août. Malgré son statut de champion d'Europe, c'est donc dans l'inconnu le plus total que Paris va défier les Spurs.
"Je ne sais pas quel niveau on va pouvoir proposer", a d'ailleurs admis l'entraîneur parisien mardi.
Une situation guère confortable, même si cette rencontre, qui oppose traditionnellement chaque année le vainqueur de la Ligue des champions à celui de la Ligue Europa, ne constitue pas en soi un objectif prioritaire pour les Parisiens. L'enjeu sera plus symbolique que sportif lors d'une partie qui sera disputée dans le petit stade de l'Udinese, d'une capacité de 25.000 spectateurs.
Le PSG, qui débutera la Ligue 1 dimanche à Nantes, n'entrera véritablement dans le vif du sujet de cette nouvelle saison que mi-septembre quand il s'agira de se lancer dans la défense de la C1 remportée à l'issue d'une finale de rêve face à l'Inter Milan (5-0), le 31 mai à Munich.
- Chevalier une première sous pression -
Tottenham, qui sort d'un exercice catastrophique (17e de Premier League) sauvé in extremis par sa victoire en C3, n'aurait, dans une configuration habituelle, quasiment aucune chance de bousculer la formidable machine parisienne.
Mais les Londoniens, qui ont dit adieu à leur star sud-coréenne Heung-min Son, parti au Los Angeles FC, ont déjà joué six amicaux depuis leur reprise de l'entraînement le 5 juillet sous les ordres de leur nouvel entraîneur Thomas Frank et devraient être beaucoup plus prêts que les Parisiens.
"On a eu une pré-saison plus normale, ce dont chaque technicien aimerait disposer avant le premier grand match de la saison. Mais il y a des avantages et des inconvénients comparé au PSG. Ils ont eu une longue saison et ont joué des rencontres très dures il y a quatre-cinq semaines mais ils ont depuis récupéré de la fraîcheur pour nous affronter. Ce sera une partie disputée, mais nous serons compétitifs", a estimé le coach de Tottenham.
Pour se compliquer encore un peu plus la tâche, le PSG s'est offert un psychodrame dont il a le secret en plaçant Donnarumma sur la touche. Héros de la magnifique campagne en Ligue des champions, le gardien italien a été dispensé du déplacement à Udine, une véritable humiliation pour le joueur qui ne fait plus partie des plans de Luis Enrique à un an de la fin de son contrat.
"Ce sont toujours des décisions difficiles à prendre. Je ne peux que parler en bien de Donnarumma. +Gigio+ est l'un des meilleurs joueurs à son poste sans aucun doute. Il est encore une meilleure personne, mais on cherchait un profil de gardien différent. Mon objectif est d'améliorer l'équipe. C'est ma décision et le club me soutient", a expliqué Luis Enrique.
Ce déclassement soudain intervient trois jours seulement après l'arrivée du portier N.2 de l'équipe de France, Lucas Chevalier, qui sera donc aligné d'entrée contre les Spurs. L'ex-Lillois de 23 ans devra avoir les nerfs assez solides pour supporter la pression et n'a pas intérêt à commettre d'impairs, sous peine d'alimenter le débat sur le choix de la direction sportive du PSG.
Pour Paris, il s'agira aussi d'effacer un très mauvais souvenir, qui a longtemps été l'objet de moqueries de la part de ses détracteurs. Vainqueur de la Coupe des coupes en 1996, le club de la capitale avait été étrillé ensuite en Supercoupe d'Europe par la Juventus Turin de Zinédine Zidane et Didier Deschamps (6-1, 3-1). Une lourde déconvenue à laquelle le PSG aimerait ne plus penser en devenant le premier représentant français à inscrire son nom au palmarès de l'épreuve.
T.Musil--TPP