
AEX
-10.3100
Naturalisé polonais il y a quelques semaines, l'arrière de Monaco Jordan Loyd brille pour ses débuts à l'Euro de basket, au point de se présenter comme le danger N.1 pour les Bleus mardi (20h30) à Katowice.
Les supporters polonais, dit-il, l'ont "accueilli à bras ouverts comme l'un des leurs". Jordan Loyd, arrivé en sélection seulement au mois d'août, ne les a pas déçus.
Pour sa grande première mercredi dernier, le natif d'Atlanta, en Georgie, a vu les choses en grand face à la Slovénie de Luka Doncic. Auteur de 32 points (7/8 à trois points), deux passes et deux interceptions, il a été l'un des acteurs de la victoire (105-95).
Une entrée en matière idéale, l'un des meilleurs débuts pour un joueur à l'Euro qui a eu valeur d'avertissement pour les autres nations concurrentes de la Pologne.
Au milieu des stars de la NBA (Doncic, Nikola Jokic ou Giannis Antetokounmpo), le nom de Jordan Loyd est de ceux que l'on répète souvent depuis le début de la compétition tant le Monégasque imprime déjà de son empreinte sa nouvelle nation.
Avec 31 points de moyenne lors des trois premières journées de la phase de poule, le joueur de 32 ans figure au quatrième rang du classement des meilleurs marqueurs de la compétition. Derrière Doncic, le Finlandais Lauri Markkanen et Antetokounmpo. Devant Jokic et l'Allemand Dennis Schröder.
"Je ne pouvais pas rêver d'un tel début honnêtement", a-t-il déclaré dimanche au sortir de la victoire étriquée des siens contre l'Islande (84-75) durant laquelle il s'est encore montré décisif (26 pts). "Je ne savais pas à quoi m'attendre."
C'est en partie grâce à lui que la Pologne est déjà assurée de disputer les huitièmes de finale de l'Euro, dont elle avait atteint les demi-finales en 2022.
Seule équipe invaincue du groupe D, elle peut surtout viser la première place en cas de résultats favorables lors de ses deux dernières rencontres, dont celle contre les Bleus mardi, et aborder en position favorable la phase à élimination directe.
- "Il était prêt" -
"Je pense qu'il prend beaucoup de plaisir, je suis content qu'il +kiffe+ son tournoi", a déclaré son coéquipier à Monaco Elie Okobo. "Il était prêt et il nous en avait parlé en fin de saison déjà", poursuit l'arrière des Bleus.
"Il a l'équipe quasiment que pour lui et un public qui le pousse", ajoute le sélectionneur Frédéric Fauthoux, pas étonné de voir l'Américain performer sous le maillot de la Pologne.
En plus d'Okobo, Jordan Loyd va aussi retrouver sur le parquet du Spodek, la salle de Katowice, ses coéquipiers Mam Jaiteh (qui évoluera à Dubaï la saison prochaine) voire Matthew Strazel, blessé mais resté avec le groupe français pour la phase de groupes. De quoi rendre l'affrontement un peu plus particulier.
"On veut toujours battre ses potes !", lance Loyd. "On a quelques groupes de discussion (sur les réseaux, NDLR) et on se chambre un peu. Ça va être sympa."
Mais derrière le chambrage bon enfant, les Français devront surtout se relancer après la défaite contre Israël dimanche (82-69).
"Il faut le fatiguer, jouer dur avec lui, contester tous ses déplacements, et le faire défendre aussi", prévient Elie Okobo. Bilal Coulibaly estime de son côté que "ce sera un peu un travail d'équipe, comme avec Luka Doncic (lors de la victoire face aux Slovènes 103-95, NDLR)".
Z.Marek--TPP