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L'Alpe d'Huez, ascension mythique du Tour de France, accueillera deux arrivées d'étape en 2026, dont celle terriblement difficile placée à la veille du terminus à Paris où la butte Montmartre sera une nouvelle fois au programme le 26 juillet.
Chaque présentation de la Grande Boucle a son "effet waouh" et jeudi il a fallu attendre les derniers instants au Palais des Congrès de Paris pour découvrir le clou du spectacle de la 113e édition qui s'élancera le 4 juillet de Barcelone.
En 2026, l'Alpe d'Huez, la célèbre montagne des Hollandais qui se transforme en discothèque à ciel ouvert au passage des coureurs, sera au menu deux jours de suite lors des 19e et 20e étapes.
La première vendredi au départ de Gap se terminera par l'ascension classique des 21 virages venimeux. Le lendemain, le peloton passera par le col de Sarenne, une première dans le Tour, pour rallier la station iséroise (les quatre derniers km seront les mêmes) à l'issue d'une étape-reine démentielle (5.600 m de dénivelé positif !) empruntant aussi la Croix-de-Fer et le Galibier.
"J'avais très envie qu'on arrive par le col de Sarenne mais on se disait qu'on ne pouvait pas aller à l'Alpe d'Huez sans passer par les 21 lacets. Les gens ne le comprendraient pas. Le seul moyen était donc de le faire deux fois", explique Christian Prudhomme, le directeur du Tour, à l'AFP.
Spectaculaire, le projet n'est toutefois pas complètement inédit puisqu'il y avait déjà eu deux arrivées deux jours de suite à l'Alpe d'Huez en 1979. C'était à l'époque une décision prise à la dernière minute lorsque la station de Vars avait déclaré forfait, n'ayant plus les moyens de loger les coureurs et la caravane.
- Suspense -
Le Portugais Joaquim Agostinho, qui allait mourir quelques jours plus tard dans une chute sur une petite course au Portugal, avait gagné la première, et le Néerlandais Joop Zoetemelk la deuxième, sans parvenir à priver Bernard Hinault de son deuxième Tour de France.
"En 1979, les organisateurs s'étaient repliés sur l'Alpe. Cette fois, c'est complètement voulu et ça tombe 40 ans après la victoire de Bernard Hinault main dans la main avec Greg LeMond", insiste Prudhomme qui espère entretenir le suspense jusqu'au bout avec cette "avant-dernière étape XXL".
C'est d'ailleurs le sens de l'architecture générale de l'édition 2026, pensée pour éviter que Tadej Pogacar, en lice pour une cinquième victoire, ne plie le match trop vite.
Après deux premiers jours et demi en Espagne et un contre-la-montre par équipes lors de la première étape à Barcelone, le peloton aura ainsi droit à une traversée "adoucie" des Pyrénées. Les trois étapes, dont celle inédite arrivant dans le magnifique cirque de Gavarnie en passant par le Tourmalet, y sont davantage dessinées pour des baroudeurs de la montagne que pour des purs grimpeurs.
Le tracé rejoindra ensuite Bordeaux avant d'entamer une grande diagonale vers l'est, en passant par le Massif Central pour une étape de montagne très attendue au Lioran le 14 juillet, et le Jura.
- Montmartre, "une évidence" -
Dans les Vosges, le Markstein, qu'on ira chercher par le col inédit et tout juste asphalté du Haag, proposera une autre étape pour grimpeurs, tout comme celle arrivant au splendide plateau de Solaison, en Haute-Savoie, le dimanche 19 juillet.
L'accent mis sur les massifs intermédiaires et ses pentes très raides à défaut d'être aussi longues que les cols des Alpes est une volonté assumée des organisateurs pour créer du spectacle.
Le contre-la-montre de 26 km entre Evian-les-Bains et Thonon-les-Bains, au lendemain de la deuxième journée de repos, ne devrait pas bouleverser le classement général.
"Le but est d'aller crescendo et de garder le plus grand panel possible de coureurs dans le coup", souligne Prudhomme en citant des animateurs comme Ben Healy ou Kevin Vauquelin.
Les étapes sont souvent courtes et le cumul des ascensions raisonnable.
Il y aura tout de même près de 55.000 mètres de dénivelé au total, "dans la fourchette", mais "c'est une montagne qui n'a été poussée à l'extrême qu'à la fin", avec trois arrivées au sommet lors des quatre dernier jours, résume le directeur du Tour.
A Paris, le triple passage comme en 2025 par la butte Montmartre sonnait lui comme "une évidence" pour le patron de la Grande Boucle, conforté à la fois par le spectacle offert et "notre meilleur pic d'audience de ces 25 dernières années" avec plus de 9 millions de téléspectateurs.
E.Cerny--TPP