The Prague Post - Pour la rhubarbe forcée, qui pousse dans le noir, le printemps arrive en janvier

EUR -
AED 4.257727
AFN 78.490481
ALL 97.525448
AMD 436.914007
ANG 2.074892
AOA 1063.126686
ARS 1565.58152
AUD 1.793276
AWG 2.089733
AZN 1.975502
BAM 1.95631
BBD 2.304801
BDT 139.556416
BGN 1.95631
BHD 0.430312
BIF 3403.288047
BMD 1.159353
BND 1.482187
BOB 7.888058
BRL 6.421427
BSD 1.141598
BTN 99.839052
BWP 15.661087
BYN 3.735675
BYR 22723.309374
BZD 2.292998
CAD 1.599849
CDF 3350.5292
CHF 0.934026
CLF 0.028341
CLP 1111.810113
CNY 8.361023
CNH 8.339061
COP 4780.4474
CRC 576.750496
CUC 1.159353
CUP 30.722842
CVE 110.29378
CZK 24.579901
DJF 203.273042
DKK 7.466003
DOP 69.378103
DZD 150.855364
EGP 56.041623
ERN 17.390288
ETB 157.464388
FJD 2.62188
FKP 0.876893
GBP 0.874884
GEL 3.134728
GGP 0.876893
GHS 11.986128
GIP 0.876893
GMD 84.057522
GNF 9900.583438
GTQ 8.761286
GYD 238.822318
HKD 9.099932
HNL 29.997828
HRK 7.538579
HTG 149.438994
HUF 398.973825
IDR 18976.224064
ILS 3.95883
IMP 0.876893
INR 101.148295
IQD 1495.390204
IRR 48823.237383
ISK 143.099329
JEP 0.876893
JMD 183.10778
JOD 0.822027
JPY 170.877414
KES 147.478483
KGS 101.385823
KHR 4574.193581
KMF 495.6276
KPW 1043.394403
KRW 1610.375874
KWD 0.353916
KYD 0.951248
KZT 619.511654
LAK 24685.441368
LBP 102286.090322
LKR 343.939747
LRD 228.869721
LSL 20.910256
LTL 3.423267
LVL 0.701281
LYD 6.236627
MAD 10.453428
MDL 19.657129
MGA 5181.352011
MKD 61.576068
MMK 2432.86621
MNT 4163.740023
MOP 9.229208
MRU 45.533882
MUR 54.200169
MVR 17.858363
MWK 1979.416505
MXN 21.864118
MYR 4.959135
MZN 74.152624
NAD 20.910256
NGN 1778.424014
NIO 42.010962
NOK 11.870321
NPR 159.742683
NZD 1.965504
OMR 0.438915
PAB 1.141498
PEN 4.10087
PGK 4.808255
PHP 66.971202
PKR 323.903619
PLN 4.273752
PYG 8550.23108
QAR 4.150583
RON 5.078316
RSD 117.170574
RUB 91.723934
RWF 1648.930268
SAR 4.348721
SBD 9.581589
SCR 16.762074
SDG 696.195449
SEK 11.191938
SGD 1.495995
SHP 0.911069
SLE 26.6655
SLL 24311.047224
SOS 652.370228
SRD 42.710976
STD 23996.256421
STN 24.506395
SVC 9.988606
SYP 15073.891657
SZL 20.904455
THB 37.650017
TJS 10.77011
TMT 4.069327
TND 3.395686
TOP 2.715324
TRY 47.093483
TTD 7.737019
TWD 34.443248
TZS 2888.053603
UAH 47.718352
UGX 4092.067776
USD 1.159353
UYU 45.861967
UZS 14488.780673
VES 143.172338
VND 30398.22305
VUV 139.283039
WST 3.213541
XAF 656.128209
XAG 0.031319
XAU 0.000345
XCD 3.133209
XCG 2.057337
XDR 0.816013
XOF 656.128209
XPF 119.331742
YER 278.944377
ZAR 21.049356
ZMK 10435.56805
ZMW 26.111814
ZWL 373.311038
  • AEX

    -17.2300

    884.87

    -1.91%

  • BEL20

    -70.9400

    4565.37

    -1.53%

  • PX1

    -226.1700

    7546.16

    -2.91%

  • ISEQ

    -312.6300

    11097.34

    -2.74%

  • OSEBX

    -19.8300

    1605.43

    -1.22%

  • PSI20

    -84.8300

    7626.71

    -1.1%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -65.7500

    3221.76

    -2%

  • N150

    -54.9400

    3607.69

    -1.5%

Pour la rhubarbe forcée, qui pousse dans le noir, le printemps arrive en janvier
Pour la rhubarbe forcée, qui pousse dans le noir, le printemps arrive en janvier

Pour la rhubarbe forcée, qui pousse dans le noir, le printemps arrive en janvier

Dans la pénombre, Robert Tomlinson cueille des tiges de rhubarbe dite "forcée", à la lumière de la bougie. Depuis quatre générations, sa famille perpétue cette tradition dans le nord de l'Angleterre, malgré des menaces comme le réchauffement climatique.

Taille du texte:

Dans le hangar de la ferme familiale à Pudsey, près de Leeds, des centaines de plants d'un rose vif se dressent vers le plafond.

La température est d'environ 14 degrés et l'obscurité quasi totale.

Seul le craquement des pétioles (tiges) prélevés d'un geste expert et le vrombissement intermittent du chauffage viennent perturber le calme quasi religieux.

Avec cette douceur de l'air, "on leur fait croire que c'est le printemps" raconte Robert Tomlinson, 41 ans, slalomant entre ses plants de rhubarbe forcée qui bénéficient d'une appellation d'origine protégée (AOP).

L'obscurité a elle aussi une explication: "Comme il n'y a pas de lumière, la plante ne peut produire de chlorophylle et le sucre va dans la tige plutôt que dans la feuille donc vous avez des tiges plus tendres, plus sucrées".

Autre avantage: la rhubarbe forcée se récolte en hiver, à un moment où il y a peu de fruits et légumes frais.

Dans les étals, elle sera vendue plus cher que sa cousine poussée en plein air, qui ne sera pas cueillie avant le mois de mai.

Avant de passer quelques semaines à l'abri, la rhubarbe forcée est restée deux ans en plein champ.

Une fois à l'intérieur, les tiges grandissent en quelques semaines.

"On les entend littéralement pousser, ça fait comme des +pops+", décrit Robert Tomlinson, qui habite un coin du Yorkshire surnommé le "triangle de la rhubarbe" en raison de la concentration des producteurs.

- Redécouverte -

Son arrière-grand-père a commencé à faire pousser cette plante originaire d'Asie et de Russie à la fin des années 1880. Jusqu'aux années 1960, son goût acidulé était prisé des Britanniques. Puis elle est passée de mode et face à une faible demande, de nombreux producteurs ont jeté l'éponge.

Autrefois plus de 200, ils ne sont désormais plus qu'une dizaine.

Mais ces dernières années, des chefs ont redécouvert ce produit comme Tom Cenci, qui supervise l'approvisionnement à 26 Grains et Stoney street, deux restaurants londoniens.

"Le nombre de recettes est infini", décrit-il avant de faire revenir quelques morceaux dans le jus d'une orange, ajoutant du sucre et un peu de gingembre.

"Elle a un goût légèrement plus sucré" que la rhubarbe poussée en plein air qui peut être plus "filandreuse" compare ce chef. Il n'hésite pas à la marier avec du poisson ou du canard.

La rhubarbe forcée se décline aussi en boissons, du soda aromatisé au gin en passant par le vin effervescent ou le sirop.

Ce regain d'intérêt a permis à Robert Tomlinson de traverser la pandémie sans trop de dommages, malgré la fermeture un temps des restaurants.

Après l'avoir stockée dans des paquets rouge et jaune tamponnés du mot "Harbinger" (la variété cultivée), il envoie sa production "partout dans le pays" mais aussi à "Paris, Berlin, Zurich et même à New York", énumère le cultivateur avec fierté.

Si la demande a grimpé ces dernières années, le Brexit complique cependant ses exportations vers l'Europe, désormais plus chères.

La production demande par ailleurs "beaucoup de travail" et c'est "difficile de trouver des gens pour le faire", confie-t-il tout en empaquetant des tiges aidé seulement de son épouse Paula. Le weekend, leurs deux enfants de 13 et 14 ans leur donnent un coup de main.

Autre défi: le réchauffement climatique, cause d'hivers plus doux.

"Jadis, la saison commençait bien plus tôt qu'aujourd'hui. Le changement climatique l'a un peu décalé", explique Robert Tomlinson. C'est un problème "parce que (les plantes) ont besoin d'une période de froid à l'automne pour regagner en énergie avant que nous les mettions à l'abri".

Malgré ces aléas, le procédé reste le même depuis l'époque de son arrière-grand-père: "La manière de cultiver est quasi inchangée par rapport à cette époque car il n'y a pas d'autres façons de le faire. Donc je continuerai à cueillir à la lumière de la bougie, à la main".

M.Jelinek--TPP