The Prague Post - Pour la rhubarbe forcée, qui pousse dans le noir, le printemps arrive en janvier

EUR -
AED 4.179243
AFN 80.810524
ALL 98.715295
AMD 442.438618
ANG 2.050691
AOA 1042.247794
ARS 1325.560361
AUD 1.774621
AWG 2.05093
AZN 1.931747
BAM 1.955095
BBD 2.278879
BDT 138.200198
BGN 1.959585
BHD 0.428911
BIF 3382.880944
BMD 1.137825
BND 1.490463
BOB 7.859133
BRL 6.394351
BSD 1.1374
BTN 96.880662
BWP 15.528541
BYN 3.722259
BYR 22301.369472
BZD 2.284777
CAD 1.573481
CDF 3274.660094
CHF 0.93746
CLF 0.02804
CLP 1076.029359
CNY 8.271419
CNH 8.266725
COP 4775.451412
CRC 575.007951
CUC 1.137825
CUP 30.152362
CVE 110.224795
CZK 24.927492
DJF 202.54701
DKK 7.465155
DOP 67.027613
DZD 150.521735
EGP 57.835986
ERN 17.067375
ETB 152.252872
FJD 2.567385
FKP 0.849564
GBP 0.849694
GEL 3.123397
GGP 0.849564
GHS 16.265067
GIP 0.849564
GMD 81.354276
GNF 9851.363379
GTQ 8.759805
GYD 238.672943
HKD 8.826063
HNL 29.516623
HRK 7.53285
HTG 148.826369
HUF 404.303011
IDR 18934.545377
ILS 4.131039
IMP 0.849564
INR 96.820883
IQD 1490.06304
IRR 47902.43118
ISK 146.097466
JEP 0.849564
JMD 180.176655
JOD 0.806942
JPY 162.302201
KES 147.178113
KGS 99.502471
KHR 4553.319147
KMF 491.824654
KPW 1024.158266
KRW 1617.844914
KWD 0.348538
KYD 0.947858
KZT 581.820335
LAK 24602.134368
LBP 101912.374829
LKR 340.717219
LRD 227.487023
LSL 21.105694
LTL 3.359701
LVL 0.688258
LYD 6.222758
MAD 10.550752
MDL 19.574946
MGA 5133.195314
MKD 61.512294
MMK 2389.187997
MNT 4064.744358
MOP 9.088525
MRU 45.030169
MUR 51.463591
MVR 17.51147
MWK 1972.306593
MXN 22.249308
MYR 4.905159
MZN 72.832552
NAD 21.105694
NGN 1822.249091
NIO 41.854917
NOK 11.792446
NPR 155.014226
NZD 1.915579
OMR 0.438057
PAB 1.137385
PEN 4.170097
PGK 4.712281
PHP 63.534439
PKR 319.531162
PLN 4.268266
PYG 9108.71758
QAR 4.146488
RON 4.977076
RSD 117.157781
RUB 93.302508
RWF 1625.92837
SAR 4.268019
SBD 9.513693
SCR 16.671368
SDG 683.323174
SEK 10.973241
SGD 1.48563
SHP 0.894152
SLE 25.885581
SLL 23859.602297
SOS 650.071453
SRD 41.928441
STD 23550.679683
SVC 9.952414
SYP 14793.956034
SZL 21.098582
THB 37.913408
TJS 12.010808
TMT 3.993766
TND 3.402359
TOP 2.664902
TRY 43.805795
TTD 7.717219
TWD 36.40468
TZS 3055.060085
UAH 47.253887
UGX 4168.479528
USD 1.137825
UYU 47.891689
UZS 14727.692725
VES 98.476601
VND 29589.138425
VUV 138.026121
WST 3.151879
XAF 655.726465
XAG 0.034617
XAU 0.000344
XCD 3.075029
XDR 0.815513
XOF 655.720704
XPF 119.331742
YER 278.824402
ZAR 21.10679
ZMK 10241.797846
ZMW 31.819534
ZWL 366.379177
  • AEX

    2.1000

    876.84

    +0.24%

  • BEL20

    28.4500

    4405.02

    +0.65%

  • PX1

    27.9600

    7583.73

    +0.37%

  • ISEQ

    -22.8300

    10354.97

    -0.22%

  • OSEBX

    11.1900

    1483.61

    +0.76%

  • PSI20

    -0.7000

    6966.49

    -0.01%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    51.5000

    2805.66

    +1.87%

  • N150

    3.7300

    3397.58

    +0.11%

Pour la rhubarbe forcée, qui pousse dans le noir, le printemps arrive en janvier
Pour la rhubarbe forcée, qui pousse dans le noir, le printemps arrive en janvier

Pour la rhubarbe forcée, qui pousse dans le noir, le printemps arrive en janvier

Dans la pénombre, Robert Tomlinson cueille des tiges de rhubarbe dite "forcée", à la lumière de la bougie. Depuis quatre générations, sa famille perpétue cette tradition dans le nord de l'Angleterre, malgré des menaces comme le réchauffement climatique.

Taille du texte:

Dans le hangar de la ferme familiale à Pudsey, près de Leeds, des centaines de plants d'un rose vif se dressent vers le plafond.

La température est d'environ 14 degrés et l'obscurité quasi totale.

Seul le craquement des pétioles (tiges) prélevés d'un geste expert et le vrombissement intermittent du chauffage viennent perturber le calme quasi religieux.

Avec cette douceur de l'air, "on leur fait croire que c'est le printemps" raconte Robert Tomlinson, 41 ans, slalomant entre ses plants de rhubarbe forcée qui bénéficient d'une appellation d'origine protégée (AOP).

L'obscurité a elle aussi une explication: "Comme il n'y a pas de lumière, la plante ne peut produire de chlorophylle et le sucre va dans la tige plutôt que dans la feuille donc vous avez des tiges plus tendres, plus sucrées".

Autre avantage: la rhubarbe forcée se récolte en hiver, à un moment où il y a peu de fruits et légumes frais.

Dans les étals, elle sera vendue plus cher que sa cousine poussée en plein air, qui ne sera pas cueillie avant le mois de mai.

Avant de passer quelques semaines à l'abri, la rhubarbe forcée est restée deux ans en plein champ.

Une fois à l'intérieur, les tiges grandissent en quelques semaines.

"On les entend littéralement pousser, ça fait comme des +pops+", décrit Robert Tomlinson, qui habite un coin du Yorkshire surnommé le "triangle de la rhubarbe" en raison de la concentration des producteurs.

- Redécouverte -

Son arrière-grand-père a commencé à faire pousser cette plante originaire d'Asie et de Russie à la fin des années 1880. Jusqu'aux années 1960, son goût acidulé était prisé des Britanniques. Puis elle est passée de mode et face à une faible demande, de nombreux producteurs ont jeté l'éponge.

Autrefois plus de 200, ils ne sont désormais plus qu'une dizaine.

Mais ces dernières années, des chefs ont redécouvert ce produit comme Tom Cenci, qui supervise l'approvisionnement à 26 Grains et Stoney street, deux restaurants londoniens.

"Le nombre de recettes est infini", décrit-il avant de faire revenir quelques morceaux dans le jus d'une orange, ajoutant du sucre et un peu de gingembre.

"Elle a un goût légèrement plus sucré" que la rhubarbe poussée en plein air qui peut être plus "filandreuse" compare ce chef. Il n'hésite pas à la marier avec du poisson ou du canard.

La rhubarbe forcée se décline aussi en boissons, du soda aromatisé au gin en passant par le vin effervescent ou le sirop.

Ce regain d'intérêt a permis à Robert Tomlinson de traverser la pandémie sans trop de dommages, malgré la fermeture un temps des restaurants.

Après l'avoir stockée dans des paquets rouge et jaune tamponnés du mot "Harbinger" (la variété cultivée), il envoie sa production "partout dans le pays" mais aussi à "Paris, Berlin, Zurich et même à New York", énumère le cultivateur avec fierté.

Si la demande a grimpé ces dernières années, le Brexit complique cependant ses exportations vers l'Europe, désormais plus chères.

La production demande par ailleurs "beaucoup de travail" et c'est "difficile de trouver des gens pour le faire", confie-t-il tout en empaquetant des tiges aidé seulement de son épouse Paula. Le weekend, leurs deux enfants de 13 et 14 ans leur donnent un coup de main.

Autre défi: le réchauffement climatique, cause d'hivers plus doux.

"Jadis, la saison commençait bien plus tôt qu'aujourd'hui. Le changement climatique l'a un peu décalé", explique Robert Tomlinson. C'est un problème "parce que (les plantes) ont besoin d'une période de froid à l'automne pour regagner en énergie avant que nous les mettions à l'abri".

Malgré ces aléas, le procédé reste le même depuis l'époque de son arrière-grand-père: "La manière de cultiver est quasi inchangée par rapport à cette époque car il n'y a pas d'autres façons de le faire. Donc je continuerai à cueillir à la lumière de la bougie, à la main".

M.Jelinek--TPP