The Prague Post - L'effondrement de l'Amoc, une menace incertaine mais dévastatrice

EUR -
AED 4.24886
AFN 76.756012
ALL 96.705045
AMD 442.955961
ANG 2.070899
AOA 1060.913033
ARS 1626.478412
AUD 1.784474
AWG 2.088274
AZN 1.97144
BAM 1.956939
BBD 2.329306
BDT 141.154616
BGN 1.95614
BHD 0.432708
BIF 3405.841654
BMD 1.156939
BND 1.506103
BOB 8.002555
BRL 6.169257
BSD 1.156493
BTN 102.503446
BWP 15.526838
BYN 3.941463
BYR 22675.995276
BZD 2.325824
CAD 1.624631
CDF 2487.417795
CHF 0.931776
CLF 0.027843
CLP 1092.288553
CNY 8.23665
CNH 8.244732
COP 4373.22766
CRC 580.648073
CUC 1.156939
CUP 30.658871
CVE 110.32923
CZK 24.347829
DJF 205.610851
DKK 7.470586
DOP 74.302936
DZD 149.72134
EGP 54.349601
ERN 17.354078
ETB 178.522716
FJD 2.642737
FKP 0.879543
GBP 0.879199
GEL 3.129572
GGP 0.879543
GHS 12.646198
GIP 0.879543
GMD 84.456565
GNF 10038.84431
GTQ 8.862044
GYD 241.955042
HKD 8.997725
HNL 30.407702
HRK 7.536414
HTG 153.928948
HUF 385.012925
IDR 19304.097917
ILS 3.773992
IMP 0.879543
INR 102.550458
IQD 1514.981976
IRR 48707.112678
ISK 146.445611
JEP 0.879543
JMD 185.618061
JOD 0.820267
JPY 177.514873
KES 149.475948
KGS 101.174223
KHR 4654.669575
KMF 487.070785
KPW 1041.265815
KRW 1684.490363
KWD 0.355068
KYD 0.963753
KZT 607.123944
LAK 25109.292319
LBP 103560.847287
LKR 352.501309
LRD 211.172025
LSL 20.032995
LTL 3.416138
LVL 0.699821
LYD 6.314676
MAD 10.720141
MDL 19.717223
MGA 5197.958701
MKD 61.557167
MMK 2429.425969
MNT 4142.751243
MOP 9.264153
MRU 45.809669
MUR 53.115365
MVR 17.822632
MWK 2005.402152
MXN 21.357333
MYR 4.831422
MZN 73.985993
NAD 20.032562
NGN 1661.364323
NIO 42.55551
NOK 11.765538
NPR 164.005314
NZD 2.054683
OMR 0.44128
PAB 1.156558
PEN 3.90284
PGK 4.882843
PHP 68.034349
PKR 327.015832
PLN 4.243164
PYG 8182.763757
QAR 4.214954
RON 5.08914
RSD 118.204501
RUB 93.613484
RWF 1680.363733
SAR 4.339345
SBD 9.522289
SCR 15.79498
SDG 694.750357
SEK 11.036534
SGD 1.505195
SHP 0.868004
SLE 26.842195
SLL 24260.422054
SOS 660.876174
SRD 44.656655
STD 23946.291814
STN 24.514695
SVC 10.118891
SYP 12792.105523
SZL 20.040013
THB 37.479027
TJS 10.674076
TMT 4.060854
TND 3.41849
TOP 2.70967
TRY 48.833205
TTD 7.839462
TWD 35.844037
TZS 2840.284522
UAH 48.493832
UGX 4047.443759
USD 1.156939
UYU 46.056813
UZS 13947.119589
VES 264.006395
VND 30439.052842
VUV 141.497083
WST 3.263592
XAF 656.333424
XAG 0.02393
XAU 0.000289
XCD 3.126684
XCG 2.084249
XDR 0.817973
XOF 656.339101
XPF 119.331742
YER 275.940408
ZAR 20.025159
ZMK 10413.839162
ZMW 26.164893
ZWL 372.533736
  • AEX

    -10.2800

    950.77

    -1.07%

  • BEL20

    -11.8200

    4914.46

    -0.24%

  • PX1

    -14.3400

    7950.18

    -0.18%

  • ISEQ

    -113.9900

    12012.45

    -0.94%

  • OSEBX

    -4.4900

    1599.21

    -0.28%

  • PSI20

    -190.1600

    8186.96

    -2.27%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -30.3400

    4069.97

    -0.74%

  • N150

    -19.2800

    3618.83

    -0.53%

L'effondrement de l'Amoc, une menace incertaine mais dévastatrice
L'effondrement de l'Amoc, une menace incertaine mais dévastatrice / Photo: Jonathan NACKSTRAND - AFP/Archives

L'effondrement de l'Amoc, une menace incertaine mais dévastatrice

Refroidissement de l'Europe du Nord, sécheresses au Sahel, tempêtes plus violentes: un effondrement de l'Amoc, un système complexe de courants dans l'Atlantique qui régule le climat, aurait des conséquences catastrophiques. Mais ce scénario très incertain ne fait pas consensus au sein de la communauté scientifique.

Taille du texte:

"Des effets dévastateurs et irréversibles", "une issue catastrophique", "des événements météorologiques extrêmes"... En octobre, 44 scientifiques sonnaient l'alerte sur un éventuel effondrement de l'Amoc - acronyme anglais pour "Circulation méridienne de retournement de l'Atlantique" -, dans une aux dirigeants du Conseil nordique.

Selon cet appel, les experts du climat du Giec ont "sous-estimé" le risque de voir l'Amoc "passer un point de bascule" dans "les prochaines décennies". "Les études récentes m'ont vraiment donné l'impression que ce risque est beaucoup plus important que nous le pensions il y a seulement cinq ans", a insisté dans sa au Conseil nordique, Stefan Rahmstorf, océanographe à l'Institut de Potsdam pour la recherche sur l'impact du climat (PIK).

Sans aller jusqu'à une nouvelle glaciation, comme dans le film "Le jour d'après" de Roland Emmerich (2004), un effondrement de l'Amoc aurait des conséquences dévastatrices: baisse des températures en Europe du Nord, sécheresses au Sahel et en Asie du Sud, montée du niveau de la mer en Amérique du Nord, moindre captage de CO2 par l'océan, etc...

- 18 millions de m3 par seconde -

Souvent confondue avec le Gulf Stream (qui n'en est qu'une composante), l'Amoc a en effet un rôle essentiel dans la régulation du climat.

Ensemble complexe de courants qui transporte de l'eau chaude en surface vers le Nord et de l'eau froide en profondeur vers le Sud, sa puissance (18 millions de m3 par seconde) équivaut à environ 18 fois le débit cumulé de toutes les rivières du monde.

Un de ses points névralgiques se situe au large du Groenland: l'eau chaude et salée venue du Sud y refroidit, devient plus dense que les couches inférieures et plonge entre 1.500 et 3.000 mètres, avant de repartir vers le Sud.

En mélangeant l'eau de surface avec les eaux profondes, l'Amoc contribue ainsi à pomper du carbone et de la chaleur au fond de l'océan.

"Avec l'Antarctique, c'est l'un des deux seuls endroits sur Terre qui permette de connecter la surface avec les profondeurs océaniques. Cette circulation verticale est importante pour la régulation du climat", décrit Jean-Baptiste Sallée, océanographe au CNRS.

La chaleur transportée par l'Amoc depuis les tropiques adoucit aussi le climat de l'Europe du Nord.

- Système "chaotique"-

Souvent comparé à un "tapis roulant océanique", c'est un système "beaucoup plus chaotique, dispersif", avec des variations importantes d'intensité, souligne Damien Desbruyères, océanographe à l'Ifremer.

L'Amoc n'est d'ailleurs suivie en continu que depuis 2004, grâce à un réseau de mouillages, baptisé RAPID, complété depuis par des capteurs dans l'Atlantique subpolaire (OSNAPE), et des flotteurs Argo.

"Avec ces mesures directes, pour le moment, on ne voit rien de probant" quant à un éventuel déclin de l'Amoc, souligne Pascale Lherminier, océanographe à l'Ifremer, qui a participé à de nombreuses campagnes d'observation.

Pour avoir plus de recul historique, des scientifiques ont entrepris de reconstruire l'Amoc sur plusieurs décennies ou siècles, en se basant sur des indicateurs indirects, tels que les températures de surface de l'océan, la salinité ou l'analyse des sédiments. Plusieurs études concluent ainsi à un déclin de l'Amoc sur le long terme, sans pour autant emporter l'adhésion de la communauté scientifique.

D'ici à la fin du siècle, l'Amoc devrait néanmoins perdre en intensité, sous l'influence du changement climatique, qui réchauffe les eaux de surface et augmente ainsi la stratification de l'océan en couches plus difficiles à mélanger. La fonte de la calotte glaciaire du Groenland devrait en outre ralentir la plongée des eaux de surface vers les profondeurs océaniques, en charriant dans l'Atlantique Nord de vastes quantités d'eau douce, moins dense que l'eau salée.

- "Incertitude quasi-totale" -

"Ce qui n'est pas bien compris, c'est la rapidité et l'intensité de ce déclin", précise M. Sallée, qui a participé aux travaux du Giec sur le sujet.

Dans leur , les experts du climat jugeaient "très peu probable" un effondrement de l'Amoc au XXIe siècle - avec un degré de confiance "moyenne"-, tout en affirmant qu'un "affaiblissement substantiel" restait "un scénario physiquement plausible".

Ce constat est-il déjà dépassé? "Si on a l'historique, on se rend compte que le niveau d'alarme augmente plutôt qu'il ne ralentit", pointe Didier Swingedouw, directeur de recherche au CNRS, convaincu que le prochain rapport du Giec mettra en avant "un risque de plus en plus probant" que l'Amoc s'effondre après 2100 "si on ne diminue pas nos émissions" de CO2.

"Il y a beaucoup d'études qui sortent", convient M. Sallée. "Mais il y en a un peu dans les deux sens."

"Je n'ai pas vu dans la littérature des éléments qui viendraient modifier les conclusions du rapport du Giec de 2021", enchaîne Anne-Marie Tréguier, directrice de recherches au CNRS, qui a aussi participé aux travaux du Giec.

"Il y a de l'incertitude" dans les constats du Giec, souligne-t-elle. "Et l'incertitude est quasi totale pour l'après 2100. Cela dépendra de nos émissions d'ici là..."

"On crie au loup sur quelque chose d'assez hypothétique", regrette Fabien Roquet, professeur d'océanographie physique à l'Université de Göteborg, en Suède.

"Le vrai sujet, c'est le réchauffement climatique. Et c'est maintenant", estime-t-il.

A.Slezak--TPP