The Prague Post - Le plan « Riviera » pour Gaza

EUR -
AED 4.229702
AFN 76.819807
ALL 96.750177
AMD 440.59084
ANG 2.061562
AOA 1056.129059
ARS 1679.794185
AUD 1.763672
AWG 2.0731
AZN 1.955547
BAM 1.955795
BBD 2.319304
BDT 140.549648
BGN 1.956897
BHD 0.434274
BIF 3394.791489
BMD 1.151722
BND 1.501296
BOB 7.986015
BRL 6.161156
BSD 1.151497
BTN 102.160526
BWP 15.461028
BYN 3.92569
BYR 22573.753405
BZD 2.315994
CAD 1.619391
CDF 2579.857505
CHF 0.930275
CLF 0.027625
CLP 1083.65364
CNY 8.197267
CNH 8.208709
COP 4442.157636
CRC 577.798551
CUC 1.151722
CUP 30.520636
CVE 110.264724
CZK 24.331684
DJF 205.060376
DKK 7.466683
DOP 74.170136
DZD 150.566779
EGP 54.425206
ERN 17.275832
ETB 175.771322
FJD 2.621837
FKP 0.875721
GBP 0.877376
GEL 3.126977
GGP 0.875721
GHS 12.551969
GIP 0.875721
GMD 83.516217
GNF 9998.974931
GTQ 8.825016
GYD 240.919396
HKD 8.952855
HNL 30.289056
HRK 7.537675
HTG 150.769622
HUF 387.406498
IDR 19239.517889
ILS 3.747422
IMP 0.875721
INR 102.215165
IQD 1508.502767
IRR 48458.70823
ISK 145.566509
JEP 0.875721
JMD 184.839537
JOD 0.81658
JPY 177.427352
KES 148.745447
KGS 100.71696
KHR 4634.0085
KMF 490.6331
KPW 1036.549778
KRW 1648.816902
KWD 0.353855
KYD 0.959598
KZT 604.945352
LAK 24996.93733
LBP 103121.489145
LKR 350.579121
LRD 211.310388
LSL 19.933837
LTL 3.400736
LVL 0.696665
LYD 6.288984
MAD 10.726773
MDL 19.599036
MGA 5194.986976
MKD 61.531257
MMK 2418.400137
MNT 4130.289158
MOP 9.219777
MRU 45.796885
MUR 52.921745
MVR 17.625611
MWK 1996.803663
MXN 21.293177
MYR 4.836657
MZN 73.594638
NAD 19.933837
NGN 1664.42269
NIO 42.379894
NOK 11.674362
NPR 163.46059
NZD 2.019452
OMR 0.442921
PAB 1.151697
PEN 3.87669
PGK 4.855988
PHP 67.706269
PKR 325.657584
PLN 4.25445
PYG 8171.979512
QAR 4.209089
RON 5.085087
RSD 117.193464
RUB 93.127727
RWF 1673.159487
SAR 4.319458
SBD 9.487164
SCR 15.773822
SDG 692.762312
SEK 10.924718
SGD 1.502099
SHP 0.86409
SLE 26.685676
SLL 24151.036296
SOS 658.09835
SRD 44.352241
STD 23838.322411
STN 24.499939
SVC 10.075975
SYP 12734.311109
SZL 19.92795
THB 37.385084
TJS 10.628543
TMT 4.031027
TND 3.403906
TOP 2.697453
TRY 48.425745
TTD 7.79898
TWD 35.573819
TZS 2832.793012
UAH 48.426179
UGX 4007.00735
USD 1.151722
UYU 45.899885
UZS 13786.965434
VES 255.070572
VND 30304.112224
VUV 140.082323
WST 3.224334
XAF 655.958203
XAG 0.023587
XAU 0.000286
XCD 3.112587
XCG 2.075395
XDR 0.816283
XOF 655.955355
XPF 119.331742
YER 274.686503
ZAR 19.96607
ZMK 10366.888179
ZMW 25.651047
ZWL 370.85405
  • AEX

    -0.4900

    970.97

    -0.05%

  • BEL20

    4.9000

    4907.05

    +0.1%

  • PX1

    -11.3700

    8109.79

    -0.14%

  • ISEQ

    119.9700

    11997.86

    +1.01%

  • OSEBX

    7.4100

    1619.26

    +0.46%

  • PSI20

    19.3800

    8446.04

    +0.23%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -41.3200

    3969.96

    -1.03%

  • N150

    -4.8400

    3717.34

    -0.13%


Le plan « Riviera » pour Gaza




Au début de septembre 2025, un document programmatique de 38 pages détaillant une vision dite de « reconstitution » de la bande de Gaza circule au sein de l’administration américaine. Il propose de placer le territoire sous une tutelle dirigée par les États‑Unis pour au moins une décennie, avec un objectif affiché : transformer Gaza en pôle touristique et technologique — une « Riviera » assortie de villes intelligentes, d’îles artificielles et d’une zone économique spéciale. Le projet, qui s’inspire de logiques de méga‑infrastructures régionales, déclenche une controverse immédiate, sur fond de crise humanitaire et de combats persistants.

Un prospectus de 38 pages et une tutelle américaine
Le texte, baptisé « GREAT Trust » (Gaza Reconstitution, Economic Acceleration and Transformation), décrit une gouvernance transitoire sous forme de « custodian‑ship » conduite par Washington, d’abord via un accord bilatéral avec Israël, avant une possible extension multilatérale. Israël conserverait un droit de regard sécuritaire « supérieur », tandis que l’autorité administrative quotidienne serait progressivement transférée à la structure de tutelle, dans l’attente d’une entité palestinienne « réformée ».

Relocalisation « volontaire » et incitations financières
Le cœur du dispositif réside dans la « relocalisation volontaire » de la population de Gaza, présentée comme temporaire ou durable. Des incitations financières individuelles sont prévues (versements en espèces, aides au loyer sur plusieurs années, subventions alimentaires), parallèlement à la création de zones de transition humanitaire pour les personnes restant sur place. Les auteurs du plan vont jusqu’à chiffrer des « économies » budgétaires liées à chaque point de pourcentage de population quittant la bande.

Un urbanisme de rupture : villes IA, anneaux routiers et îles
Sur le plan spatial, le document projette 6 à 8 « villes intelligentes » alimentées par des systèmes numériques d’identification et des services gérés par l’IA, reliées par un anneau autoroutier et un tramway. Il inclut la réhabilitation d’un port (prolongement d’al‑Arich), un petit aéroport à Dahaniya, des usines de dessalement et d’énergie solaire dans le Sinaï, ainsi que des stations‑data présentées comme « sanctuarisées ». Une « Riviera » de resorts s’étendrait sur le littoral et sur des îles artificielles inspirées de projets déjà visibles dans le Golfe. Une zone industrielle dite « Elon Musk Smart Manufacturing Zone » est même esquissée le long de la frontière.

Tokenisation foncière et promesse de rendement
Le financement se veut « innovant » : constitution d’un « land trust » agrégeant des terres publiques (baux de 25 à 99 ans) et des apports privés volontaires, puis « tokenisation » des droits fonciers. Les propriétaires recevraient des « tokens » échangeables contre des logements reconstruits. Le prospectus avance un cadrage macroéconomique ambitieux : 70 à 100 milliards de dollars d’investissements publics déclenchant des apports privés complémentaires, un portefeuille d’actifs de plus de 300 milliards à terme, un retour global présenté comme largement positif sur dix ans, et jusqu’à un million d’emplois directs et indirects.

Dispositif humanitaire parallèle
Avant et pendant la reconstruction, une fondation humanitaire dédiée serait chargée d’acheminer l’aide et d’héberger la population dans des complexes sécurisés, en coordination avec des ONG partenaires. Ce maillage logistique et sécuritaire, dissocié de toute présence de groupes armés, doit, selon les promoteurs du projet, « dérisquer » l’intervention, accélérer la distribution et stabiliser les flux de personnes.

Obstacles massifs et risques juridiques
Sur le terrain, le plan reconnaît lui‑même l’ampleur des opérations préalables : déminage d’un territoire saturé d’engins non explosés, déblaiement intégral des gravats en plusieurs années, rétablissement des réseaux d’eau et d’électricité, reconstruction d’hôpitaux et d’écoles. Au‑delà de ces défis, des juristes alertent sur la ligne de crête entre « relocalisation volontaire » et transfert forcé de population — un point cardinal du droit international humanitaire. Le défaut d’accord explicite et durable des habitants, l’absence de garantie de retour effectif et la mise sous tutelle externe sans horizon politique clair sont régulièrement identifiés comme des sources de contentieux majeurs.

Qui pilote, qui paie, qui gagne ?
Le montage repose sur des partenariats public‑privé, la mobilisation d’investisseurs états‑uniens et régionaux, et la promesse de rendements élevés. Des prestataires privés — y compris dans les fonctions de sécurité et d’ingénierie — sont mentionnés par diverses versions de travail. L’architecture financière prévoit aussi l’émission d’actifs numériques, la constitution d’un « fonds de richesse » au profit de futurs résidents, et un usage intensif des chaînes logistiques régionales (corridor IMEC, interconnexions avec l’Égypte, Israël et les pays du Golfe). Les promoteurs avancent que le projet ne pèserait pas sur le contribuable américain ; ses détracteurs y voient au contraire un « produit d’investissement » grevé de risques politiques et éthiques majeurs.

Conjoncture défavorable
La séquence s’inscrit alors que les opérations militaires se sont encore intensifiées autour de Gaza‑Ville et que de nouvelles évacuations massives ont été ordonnées, aggravant une crise humanitaire qualifiée d’extrême par plusieurs instances. Dans ces conditions, la faisabilité d’une reconstruction‑choc, sécurisée et rentable, paraît incertaine : accès humanitaire, sécurité des chantiers, acceptabilité sociale et reconnaissance internationale constituent autant de verrous.

Zones d’ombre
Plusieurs inconnues structurantes demeurent : consentement réel des populations concernées ; place des autorités palestiniennes dans la chaîne de décision ; garanties de retour pour les déplacés ; articulation avec un horizon politique (État, autonomie, autre) ; gouvernance et contrôle démocratique d’une tutelle conduite par une puissance extérieure ; et, enfin, compatibilité d’un schéma de « ville futuriste » avec le droit, l’histoire et l’identité d’un territoire éprouvé par des décennies de blocus et de guerre.
Dans l’immédiat, la bataille se joue moins sur des rendus architecturaux spectaculaires que sur une question simple et lourde : qui décide de l’avenir de Gaza — et sur quel mandat ?